2 janvier : Saint Basile (+379) et Saint Grégoire (+390)

Évêques & Docteurs de l’Église, originaires de Cappadoce (Turquie)

Basile organisa la vie monastique et Grégoire fut un théologie de la divinité du Verbe.

Basile de Césarée

Évêque et théologien chrétien, Père et Docteur de l’Église.

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Basile de Césarée, né en 329 et mort, selon la tradition, le 1er janvier 379 à Césarée de Cappadoce, est l’un des principaux Pères de l’Église. Il a été appelé, de son vivant, Basile le Grand en raison de son autorité morale et ecclésiale.

Fondateur d’un monastère dans la région du Pont, sur la mer Noire, il est l’auteur d’une règle connue comme la règle de saint Basile. Celle-ci est devenue la principale règle monastique de l’Église d’Orient et a partiellement inspiré la règle de saint Benoît dans l’Occident chrétien. Il pratiqua l’ascèse toute sa vie.

En 370, il devient évêque de Césarée. Son engagement pendant la famine, les hospices pour les malheureux qu’il crée au sein d’une cité de la miséricorde qui porte le nom de Basiliade en ont fait l’un des précurseurs du christianisme social.

Il défend la foi de Nicée contre l’arianisme et écrit des traités sur le Saint-Esprit, développant la théologie de la Trinité. Il cherche autant que possible à pacifier les divisions au sein de l’Église. Il est considéré, avec son frère Grégoire de Nysse et Grégoire de Nazianze, comme l’un des trois « Pères cappadociens ».

Il est reconnu comme Docteur de l’Église en 1568 par le pape Pie V. Vénéré en tant que saint par les orthodoxes comme par les catholiques, il est fêté le 2 janvier en Occident, et le 1er janvier, son dies natalis, en Orient, mais également lors de la « fête des trois docteurs œcuméniques », le 31 janvier, avec Jean Chrysostome et Grégoire de Nazianze.

Postérité ecclésiale

Basile est très vite considéré comme saint et docteur de l’Église[C 3] pour ses contributions contre l’arianisme, en particulier pour ses écrits concernant la divinité de l’Esprit-Saint. Traduits en latin, ceux-ci lui assurèrent de son vivant une grande notoriété en Occident, laquelle lui vaudra d’être un des pères grecs les plus cités par les auteurs médiévaux[12].

Mort le 1er janvier, il est commémoré par le christianisme orthodoxe le même jour que la fête de la circoncision. Le martyrologe romain fête saint Basile, non pas le 1er janvier, consacré à la Vierge Marie, mais le lendemain – 2 janvier – en compagnie de son ami Grégoire de Nazianze. Avant la réforme du martyrologe romain en 1969, la Saint-Basile était célébrée le 14 juin, date traditionnelle à laquelle Basile aurait été ordonné évêque. Les anglicans célèbrent la Saint-Basile le 2 janvier, et les coptes la 14 ou 15 janvier.

Dans le rite byzantin, le 30 janvier est la fête des Trois Hiérarques, qui célèbre Grégoire de Nazianze, Basile de Césarée et Jean Chrysostome.

Grégoire de Nazianze

Théologien et Docteur de l’Église, Évêque de Constantinople (380-381).

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Grégoire de Nazianze (en grec ancien : Γρηγόριος ὁ Ναζιανζηνός), ou « de Naziance », dit « le Jeune », ou encore Grégoire le Théologien, né en 329 en Cappadoce et mort en 390, est un théologien et un Docteur de l’Église. Il fait partie avec Basile de Césarée et Grégoire de Nysse des Pères cappadociens.

Issu d’une famille chrétienne, Grégoire fait ses études à Alexandrie puis à Athènes, où il rencontre Basile de Césarée, qui devient son ami. Il rentre à Nazianze, où il est ordonné prêtre par son père. Ordonné ensuite contre son gré évêque de Sasimes par Basile de Césarée, il ne peut s’établir dans cette cité et reste chez son père, devenant ainsi le premier évêque auxiliaire de l’Église.

À la mort de son père, il décide de se retirer pour mener une vie cénobitique. Il est invité à Constantinople, où il prend part à la lutte contre l’arianisme et contre les divisions de l’Église de Constantinople. Partisan de la doctrine du concile de Nicée, il cherche à défendre la place de l’Esprit Saint dans la théologie orthodoxe.

L’empereur Théodose Ier impose Grégoire de Nazianze comme évêque de Constantinople. Il préside alors le concile de Constantinople mais démissionne alors que les débats sont loin d’être achevés. Il retourne à Nazianze, où il écrit de nombreuses lettres et discours en faveur notamment de la thèse qui considère l’Esprit Saint comme l’une des personnes de la Trinité.

La richesse des écrits théologiques de Grégoire conduit très vite à sa reconnaissance dans toute la chrétienté. Ses œuvres sont traduites en latin, puis dans différentes langues. Il influence significativement la théologie de la Trinité tant des Pères grecs que des Pères latins.

Père de l’Église, il est introduit dans le bréviaire comme Docteur de l’Église par le pape Pie V en 1568. Il est vénéré tant par les catholiques que par les orthodoxes.

Ses reliques, transférées à Rome au viiie siècle pour éviter leur destruction lors de la querelle iconoclaste, ont été restituées en 2004 par le pape Jean-Paul II au patriarche Bartholomée Ier de Constantinople. Ce geste est à interpréter comme un signe de réconciliation entre catholiques et orthodoxes.

Fête

Grégoire est très vite considéré comme un saint, même s’il n’y a jamais eu de canonisation, cette procédure naît au xe siècle. Ses écrits montrent une grande richesse théologique. Grégoire de Nazianze est de ce fait reconnu comme l’un des grands théologiens qui sont encore actuellement vénérés tant par les Églises orthodoxe que catholique et à ce titre honoré du titre de « Docteur universel ». Il a influencé significativement la théologie trinitaire, tant des pères grecs que latins, et est reconnu comme théologien trinitaire. Il est considéré avec Basile de Césarée et Grégoire de Nysse comme l’un des trois « pères cappadociens ». Les orthodoxes lui ont donné l’un de ses titres les plus prestigieux, celui de « Grégoire le Théologien ». Il est en outre considéré comme l’un des trois hiérarques cappadociens avec Basile de Césarée et Jean Chrysostome pour ses écrits théologiques[F 1]Maxime le Confesseur, qui considère Grégoire comme son maître par excellence, l’appelle dans ses écrits « le didascale ». Il est enfin considéré comme un Père de l’Église et est proclamé « Docteur de l’Église » par le pape Pie V en 1578.

Le nom de Grégoire de Nazianze est paradoxal dans la mesure où il n’a jamais été intronisé évêque de Nazianze, mais de Sasimes (où il n’est jamais allé) ou de Constantinople (où sa nomination fut très contestée). La tradition veut que l’on attache à un évêque le nom du diocèse qu’il a dirigé[A 48]. Les évêques occidentaux n’ayant pas reconnu son intronisation à Constantinople, et comme il n’a jamais pu aller à Sasimes[A 48], c’est Jérôme de Stridon, qui, étant passé par Nazianze, a imposé cette vision, voyant Grégoire administrer Nazianze[A 49].

Dans le calendrier liturgique catholique, la fête de Grégoire de Nazianze est célébrée le 2 janvier. Avant, cette fête avait lieu le 9 mai, une tradition rapportant cette date comme le jour de sa mort[30]. L’Église orthodoxe et les Églises catholiques orientales célèbrent Grégoire de Nazianze deux jours dans l’année : le 25 janvier[F 1] pour sa fête principale, et le 30 janvier, date de la fête des Trois Hiérarques[F 1].

Sur son amitié avec Basile

Saint Grégoire de Nazianze évoque ici l’amitié qui le liait à Basile le Grand alors qu’ils étaient tous deux étudiants à Athènes[26].Une seule âme pour deux corps

« Quand, avec le temps, nous nous sommes mutuellement avoué nos aspirations et l’objet de nos aspirations — vivre en philosophes —, alors, à partir de ce moment-là, nous avons été tout l’un pour l’autre, partageant même toit et même table, profondément unis, n’ayant qu’un seul et même regard, développant continuellement l’un chez l’autre la chaleur et la fermeté de nos aspirations.

Il y avait une lutte entre nous deux pour déterminer celui qui aurait personnellement non pas la première place, mais le moyen de céder celle-ci à l’autre, car nous faisions nôtre la réputation de l’autre. On eût dit chez l’un et chez l’autre une seule âme pour porter deux corps, et, s’il ne faut pas croire ceux qui disent que tout est dans tout, on doit nous croire quand nous disons que nous étions l’un dans l’autre et l’un aux côtés de l’autre. Nous n’avions tous deux qu’une tâche : pratiquer la vertu et vivre en vue des espérances futures, détachés d’ici avant de partir d’ici. Les yeux fixés sur ce but, nous dirigions notre vie et notre activité tout entière, guidés de cette façon par le commandement et nous excitant mutuellement à la vertu, et, si ce n’est pas pour moi trop dire, étant l’un pour l’autre règle et cordeau pour distinguer ce qui est droit de ce qui ne l’est pas.
Pour nous, la grande affaire et le titre suprême consistaient à être chrétiens et à en porter le nom. »

— St Grégoire de Nazianze. Discours 43, 19-21, trad. J. Bernardi, Paris, Cerf, coll. « Sources Chrétiennes » 384, 1992, p. 163-169.


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