Je propose ici de résumer en quelques citations ce qui me semble devoir être une authentique vision chrétienne du monde. Ni plus, ni moins.
Les deux Cités !
« Deux Amours ont fait deux Cités :
Saint Augustin, La Cité de Dieu
- l’amour de Dieu poussé jusqu’au mépris de soi à fait la Cité céleste ;
- l’amour de soi poussé jusqu’au mépris de Dieu a fait la Cité terrestre. »
Qui est le Souverain de ce Monde ?
« Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre.
Allez, faites de toutes les nations des disciples,
baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit.
Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »
Matthieu 28.18-20
« Il n’est pas de domaine de la vie des hommes dont le Christ ne puisse dire : ‘c’est à moi’ ! »
Abraham Kuyper
« Il faut que le Christ gagne ! »
Jean Calvin
Pour quoi vivons-nous ?
« Le but principal de la vie de l’homme, c’est de connaître Dieu, car il nous a créés. »
Jean Calvin, Catéchisme de Genève, Qst. 1.
« Le but principal de la vie de l’homme est de glorifier Dieu et de trouver en Lui son bonheur éternel. »
Catéchisme de Westminster, Qst. 1.
Qu’est-ce donc que la foi ? Peut-on vivre sans ?
« Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Luc 18.8
« Or sans la foi , il est impossible d’être agréable à Dieu » !
Hébreux 11.6
Crede ut intelligas (« Crois pour comprendre ») !
Saint Augustin
Fides quaerens intellectum (« La foi cherche l’intelligence ») !
Saint Anselme
Un avertissement solennel !
« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et vaine tromperie, selon la tradition des hommes, selon les éléments du monde, et non pas selon Christ. »
Colossiens 2.8
La foi et la Foi ! Non au pluralisme !
« A la distinction du pluralisme et de la pluralité, qui s’opposent, il faut ajouter la distinction de la foi (avec un f) et de la Foi, qui ne doivent pas être opposées.
Nos vieux théologiens, qui ne planaient pas dans le vague, distinguaient, selon l’Écriture, la fides qua creditur, la foi personnelle par laquelle on croit, et la fides quae creditur, la Foi objective qui est crueparce que révélée.
Quand, par exemple, la Bible nous rapporte qu’Abraham eut foi dans le Seigneur, que Jésus dit : Ayez foi en Moi, ou qu’Étienne était un homme plein de foi, il s’agit de la fides qua creditur, de la foi personnelle par laquelle on croit.
Mais quand, par exemple, la Bible nous rapporte que Paul et Barnabas exhortaient les disciples à demeurer dans la Foi, que les Églises devenaient plus fortes dans la Foi, et quand saint Paul parle de « la Foi qui nous est commune à vous et à moi » ou qu’il affirme qu’il n’y a qu’une seule Foi, ouquand saint Jude parle de « la Foi transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3), il s’agit de la fides quae creditur,de la Foi objective qui est révélée et enseignée, progressivement, à la sainte Église de Dieu, par l’Esprit Saint s’exprimant par l’Écriture-Parole de Dieu.
Après la IIe Guerre mondiale, et surtout à partir des années Soixante, quand ils virent les protestants réformés français invités à toutes sortes d’hérésies doctrinales et morales par de mauvais conducteurs et docteurs, des pasteurs et des fidèles, souffrant de plus en plus du dogme pluraliste qui leur pesait comme un joug insupportable et couvrait et justifiait ces hérésies, reçurent et partagèrent la conviction que leurs Églises devaient redevenir confessantes, ou mourir. La claire et nette confession de la Foi était désormais pour eux – comme elle aurait à devenir pour les Églises et la mission de celles-ci – l’exigence première de l’adoration et de l’obéissance dues au Seigneur (Mt 5.13-16 ; Lc 9.26 ; Ep 4.13-16 ; Hé 3.1 et 4.14). Il ne pouvait s’agir, bien sûr, d’imposer à quiconque la confession de la Foi puisque, selon Jésus, « ce que déclare la bouche, c’est ce qui déborde du cœur », mais il fallait appeler les protestants réformés français, et d’autres avec eux, à découvrir ou à redécouvrir, comme par une conversion, la Foi confessée en France et ailleurs aux XVIe et XVIIe siècles et scellée, alors et bien souvent, par le sang des martyrs.
Dans « un état de choses désolant », pour reprendre l’expression de Lecerf en 1932, pourquoi ne pas « relever » la Gallicanapour qu’elle soit reconnue vraie et suivie ?
(…)
C’est la prise de conscience de l’antithèse entre la confession de la Foi et le dogme pluralistequi a conduit les réformés confessants des Églises réformées et réformées évangéliques à imaginer, puis à établir, la Faculté de théologie réformée d’Aix-en-Provence… »
Pierre Courthial, La Foi Réformée en France, pp. 10s et 19.
Notre présupposé fondamental :
La Bible est la Parole de Dieu !
Sola et Tota Scriptura !
« Nous croyons que la Parole qui est contenue dans ces livres – du Canon de l’Écriture Sainte – a Dieu pour origine et qu’elle détient son autorité de Dieu seul et non des hommes.
Cette Parole est la règle de toute vérité et contient tout ce qui est nécessaire au service de Dieu et à notre salut ; il n’est donc pas permis aux hommes, ni même aux anges, d’y rien ajouter, retrancher ou changer.
Il en découle que ni l’ancienneté, ni les coutumes, ni le grand nombre, ni la sagesse humaine, ni les jugements, ni les arrêts, ni les lois, ni les décrets, ni les conciles, ni les visions, ni les miracles, ne peuvent être opposés à cette Écriture sainte, mais qu’au contraire toutes choses doivent être examinées, réglées et réformées d’après elle. »
(Confession de La Rochelle, article 5)
Voir à ce sujet :
Quel combat pour quelle Église ?
Solus contra mundum !
Ou : de la véritable « catholicité » de l’Église !
A propos de : « Je crois la sainte Église universelle (= »catholique »)… » (Symbole des Apôtres)
« Le mot grec katholicos vient … de la juxtaposition de deux mots : kath = selon, et holos = le tout.
Au sens qualitatif, qui est le sens principal et prioritaire, entraînant le sens quantitatif, spatial ou temporel, « catholique » signifie « selon le Tout de la Révélation normative qu’est, pour l’Églises la sainte Écriture ».
Nous devons, certes, croire à l’universalité de l’Église dans l’espace, et à la continuité et perpétuité de l’Église dans le temps, mais nous devons croire, d’abord et surtout, à la catholicité de l’Église de Dieu dont la première obéissance est d’être, et de rester fidèle à la totalité de la parole de Dieu.
Lorsque saint Athanase se trouvait solus contra mundum, seul face au monde – et à l’Église universelle ! – (avec quelques-uns tout de même), c’est lui qui était catholique, en affirmant fermement, « selon le tout de l’Écriture », la divinité de la Personne de Jésus-Christ, consubstantielle à la Personne du Père, vraiment Dieu et vraiment homme, alors que l’« univers », qui l’entourait et le persécutait sans relâche, était hérétique, évêques en tête, puisqu’arien.
Être « catholique », c’est respecter le tout inséparable du texte de l’Écriture, dans l’adoration de Celui qui en est l’Auteur premier et souverain ; c’est refuser de « choisir » dans l’Écriture ; c’est refuser l’hérésie(en grec l’aïresis = le choix ; du verbe aïretizô – àl’aoriste : héretisa – = choisir).
Aussi le « SOLA SCRIPTURA » (= la norme, c’est LA SEULE ÉCRITURE) doit-il être accompagné du « TOTA SCRIPTURA » (= la norme, c’est L’ÉCRITURE DANS SA TOTALITÉ). Selon l’Écriture sainte, pas plus (SOLA), pas moins (TOTA).
Le mot opposé au mot catholiqueest le mot hérétique. Et vice versa. »
Pierre Courthial, La Foi Réformée en France, pp. 15s.
Bible et Tradition
Ou : de la véritable Tradition de l’Église
Traditio e Scriptura fluens !
« La Tradition est la Foi vivante des morts ;
le traditionalisme est la foi morte des vivants ! »
Jaroslav Pelikan
« Quiconque, avec les pluralistes, n’identifie pas l’Écriture comme vraie et infaillible Parole de Dieu (alors que les Pères, les Docteurs et les Réformateurs de l’Église l’ont fait ; alors et surtout que l’Écriture s’identifie elle-même comme telle), ne peut voir dans les confessions de Foi des premiers siècles, et dans celles de la Réformation, que des documents successifs et hétérogènes dont les derniers peuvent effacer et remplacer les précédents, et ne peut recevoir ce que dit l’Écriture de la (ou des) tradition(s).
Car, ici encore, il convient de distinguer la tradition (avec un t), au mauvais sens du mot, la tradition des Pharisiens et des scribes qui, selon Jésus, annule la Parole de Dieu (Mt 15.1 et 6), la tradition des hommes qui, toujours selon Jésus, abandonnent le commandement de Dieu (Mc 7.8), la tradition du judaïsme pour laquelle saint Paul avait eu, alors qu’il était encore Saul, un zèle excessif (Ga 1.14) ; à la Tradition (avec un T), au bon sens du mot, la Tradition apostolique que les chrétiens doivent retenir, garder, et selon laquelle ils doivent vivre (2 Th 2.15 et 3.6). Cette Tradition apostolique (= le Nouveau Testament) fait suite à la Tradition biblique d’avant notre ère (= l’Ancien Testament) que l’ancienne Église (= Israël) a transmise (« traditionnée ») au peuple de Dieu à partir de Moïse (cf. Ex 19.3 ; 2 R 17.13 ; Ps 78.3-6 ; soit un texte de la Loi, un texte des Prophètes et un texte des Écrits).
Au total, la Tradition biblique (La Loi + les Prophètes + les Écrits + le Nouveau Testament transmis par le cercle apostolique : apôtres et prophètes – cf. Ep 2.20) constitue inséparablement ce que l’Église doit, à son tour, fidèlement transmettre (=« traditionner » !). En grec, tradition = paradosis et transmettre paradidômi sont des mots d’une même racine, de même étymologie.
Aussi, peut-on et doit-on parler, en un sens bon et nécessaire, de la Tradition ecclésiale qui transmet, traduit, applique fidèlement, au long des siècles et sous la conduite du Saint-Esprit, la Tradition biblique, sans rien lui ajouter ou retrancher, mais en l’« intelligeant » (= en la lisant en profondeur) toujours mieux. La Tradition biblique, la Foi transmise aux saints une fois pour toutes, ne cesse pas, ainsi, d’être confessée au long des siècles, par la Tradition ecclésiale, lorsque celle-ci est fidèle à celle-là.
Nos vieux Docteurs parlaient avec justesse de la Traditio e Scriptura fluens, de la « Tradition découlant de l’Écriture ». Il faut préciser cependant que la Tradition ecclésiale doit toujours être critique, c’est-à-dire qu’elle doit toujours vérifier et montrer que ce qu’elle transmet est bien le contenu de sens du texte de cette sainte Écriture qui, seule, est infaillible parce qu’elle est Parole de Dieu, Règle, pour toujours, de la Tradition, de la Foi, ecclésiale.
La Gallicana, dans sa fidélité à l’Écriture, entend bien se situer dans la Tradition ecclésiale qui doit progresser selon la Norme divine qu’est l’Écriture, l’Écriture seule, sola Scriptura. »
Pierre Courthial, La Foi Réformée en France, pp. 12.
Sursum Corda !
« Nous devons ranimer, dans tous les domaines, l’esprit du calvinisme.
A tout prix, Dieu doit être mis en possession de son droit.
La raison humaine, le moralisme humain, le sentimentalisme lui-même
doivent être traînés, comme des captifs,
derrière le char triomphal du Christ vainqueur.
Et l’homme, en tant que rival de Dieu et que juge de Dieu,
doit être du tout (= entièrement) anéanti. »
Auguste Lecerf, Études Calvinistes, p.133.
« Il est évident que le mouvement reformé de reconstruction chrétienne
doit être entrepris ou poursuivi, en priorité, dans l’Église,
profondément pénétrée hélas !
par l’esprit de révolution, de sécularisation et d’apostasie…
Mais le mouvement reformé de reconstruction chrétienne
doit être entrepris ou poursuivi, aussi,
dans tous les autres domaines de l’existence.
Il est temps d’en finir avec le défaitisme « chrétien » qu’un Autre a mis à la mode !
Pierre Courthial, Le mouvement réformé de reconstruction chrétienne, pp. 68s.
« Nous sommes, sans doute à la veille d’une troisième époque (après celles des six premiers Conciles œcuméniques et des Confessions de la Réforme), d’un troisième temps fort, au cours duquel l’Église va devoir confesser sa Foi en la seigneurie du Dieu Créateur et Sauveur.
La foi de l’humanisme (= religion de l’Homme se faisant dieu), avec ses Révolutions tricolore, brune et rouge, ses États-providence, tous plus ou moins totalitaires, ses camps d’extermination, ses millions d’avortements et d’exclusions, au mépris des devoirs des hommes, s’écroule sous les décombres qu’elle ne finit pas d’accumuler.
Vient le temps où l’Église réveillée, réformée, reconstruite, devra cesser de s’aligner sur le consensus ambiant pour confesser la Foi à laquelle Dieu l’appelle par sa Parole, son Évangile et sa Loi.
Il vient, le temps où toute pensée va être amenée captive aux pieds de Jésus-Christ, en sciences comme en philosophie, en économie comme en politique, dans la vie des individus comme dans les familles, les nations, les entreprises humaines légitimes de toutes sortes.
Il vient, le temps où l’Église va prendre à cœur les dernières paroles de Jésus avant son ascension : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre… »
Pierre Courthial, La Foi Réformée en France, pp. 18.
« Notre Seigneur règne, et agit d’en Haut sur la terre ; mais, paradoxalement, il agit en général en partant d’en bas, en partant des diverses petites communautés de la société, en partant de familles, d’Églises paroissiales, d’entreprises professionnelles ou culturelles qui lui sont fidèles, qui, écoutent et suivent sa Loi morale, révélée dans l’Écriture (qu’est l’Écriture !). De petites semences sortent de grands arbres parfois.
Nous n’avons pas, à la manière des Révolutionnaires, à attendre ce que décideront les gens qui voudront ou conquerront le pouvoir, en partant d’en haut ; mais à la manière des Reformateurs, nous avons à semer, à planter, en partant donc d’en bas. Humblement. Dans une patiente espérance. C’est le temps, c’est LE JOUR DES PETITS RECOMMENCEMENTS. »
Pierre Courthial, Le jour des petits recommencements, p. 259.
Réformation et Révolution :
« La Réformation n’a pas été la préparation
mais bien plutôt l’antithèse véritable de la Révolution. »
Groen Van Prinsterer, Apostasie et Révolution, Chap. VIII.
L’Age de la Foi !
« Le Moyen Âge, ainsi appelé, trop simplement, parce qu’il va de la conversion de l’empereur romain Constantin le Grand (272-337) aux prémisses de la Renaissance, et qu’il se situe ainsi entre l’Antiquité païenne et un Renouveau païen, est le millénaire d’une civilisation s’efforçant d’être chrétienne, et précisément à cause de cela, caricaturée, calomniée, travestie, vilipendée, par la plupart des historiens et des intellectuels modernes plus ou moins humanistes (1).
Le Moyen Âge doit bien plutôt être désigné et décrit comme l’Âge de la Foi en Occident (2).
(…)
En fait, sous la souveraineté de la grâce de Dieu et à la mesure de l’obéissance fidèle des hommes, l’Âge de la Foi a été la plus belle des civilisations que le monde ait connue, encore qu’elle ait été loin d’être parfaite ; avec ses hauts mais aussi ses bas, avec ses grandeurs mais aussi ses misères. Et l’on peut se demander comment l’intelligentsia d’un XXe siècle abominablement esclavagiste et sanguinaire, avec ses guerre mondiales, ou localisées, au caractère total, ses goulags et ses camps de concentration, ses chambres à gaz et ses tortures, ses massacres et ses avortements par million chaque année, pires encore que les sacrifices humains du passé, et légalisés par les États comme relevant de la médecine, etc., ose regarder de haut, avec mépris, l’Âge de la Foi dont la quête incessante et le respect de Dieu ont animé les progrès en tous les domaines.
Ne sommes-nous pas parvenus au temps inverse de celui dont parlait le cher et grand S. Athanase quand il écrivait dans Sur l’Incarnation du Verbe, à l’orée de l’Âge de la Foi :
« De même que lorsque paraît le soleil, les ténèbres perdent leur force, et, s’il en reste quelque chose, il les chasse ; de même, quand est venue la divine manifestation du Dieu Verbe, les ténèbres des idoles n’ont plus de force, mais partout toutes les parties de l’univers sont illuminées par son enseignement. »
« Le Seigneur a touché toutes les parties de la création, il les a toutes délivrées et détrompées de toute erreur, comme dit Paul : « Il a dépouillé les principautés et les puissances et il en a triomphé sur la croix », afin que personne ne puisse plus désormais être égaré, mais qu’on trouve en tous lieux le véritable Verbe de Dieu. » »
(1)Par « humanisme » nous entendons la religion de l’Homme s’auto-divinisant, de l’Homme mesure de toutes choses, de l’Homme exaltant la Raison, sa raison, au-dessus de tout.
(2)Sur le « Moyen Age », voir en particulier : Pour en finir avec le Moyen Age, de Régine Pernoud (Seuil, 1977), et Saint Louis, de Jacques Le Goff (Gallimard, 1996).
Pierre Courthial, Le jour des petits recommencements, p. 182ss.
« La véritable source de notre faiblesse et de notre disgrâce,
la cause principale du triomphe de l’indifférence et de l’incrédulité,
gît dans l’influence des opinions individualistes, qui,
singulier et triste mélange de la foi chrétienne
avec l’esprit et les doctrines de la Révolution,
tendent à dissoudre les institutions religieuses et politiques
et à interrompre le cours de la vie naturelle et historique
de la société dans son organisme divin. »
Groen Van Prinsterer (1801-1876)
Notre tâche !
« La tâche, prenante et nécessaire, qui nous incombe,
à nous, chrétiens baptisés, fidèles, de toutes confessions …
est de planter en tous domaines,
et particulièrement, dans les cœurs des hommes non-chrétiens …
les semences de la prochaine Reformation
qui remplacera, tôt ou tard, bientôt peut-être,
l’humanisme parvenant au bout de son rouleau de ruines
accumulées et de mort.
Il y va de l’avenir et de la vie du monde. »
Pierre Courthial, Le jour des petits recommencements, p. 259.
Ils ont dit…
Saint Augustin (354-430)
« Deux amours ont fait deux cités : l’amour de Dieu poussé jusqu’au mépris de soi à fait la cité céleste ; l’amour de soi poussé jusqu’au mépris de Dieu a fait la cité terrestre »
Saint Augustin , La Cité de Dieu.
Jean Calvin (1509-1564)
« Toute la somme presque de notre sagesse, laquelle à tout compter mérite d’être réputée vraie et entière sagesse, est située en deux parties : c’est qu’en connaissant Dieu chacun de nous aussi se connaisse. »
Jean Calvin, Institution Chrétienne, I.I.1.
« Le but principal de la vie de l’homme, c’est de connaître Dieu, car il nous a créés. »
Jean Calvin, Catéchisme de Genève, Qst. 1.
Groen Van Prinsterer (1801-1876)
« La véritable source de notre faiblesse et de notre disgrâce, la cause principale du triomphe de l’indifférence et de l’incrédulité, gît dans l’influence des opinions individualistes, qui, singulier et triste mélange de la foi chrétienne avec l’esprit et les doctrines de la Révolution, tendent à dissoudre les institutions religieuses et politiques et à interrompre le cours de la vie naturelle et historique de la société dans son organisme divin. »
Groen Van Prinsterer, Le parti anti-révolutionnaire et confessionnel, p. IX.
« Nous sommes le parti anti-révolutionnaire ; c’est dire que nous combattons la plus fondamentale des erreurs à la fois religieuses et politiques : la doctrine qui, en mettant à la place de la vérité révélée et de l’autorité divine la souveraineté de la raison et de la volonté individuelle, renverse l’État et l’Église et détruit les fondements de la Morale et de la société.
Nous sommes le parti confessionnel ; c’est dire que nous estimons que toute Église doit avoir une doctrine et pouvoir rendre compte de son espérance et de sa foi et que l’Église réformée des Pays-Bas, autrefois si illustre et si fidèle, ne saurait proclamer une liberté d’enseignement illimitée sans renier sa Confession, sa foi, son histoire et sans briser les liens qui la rattachent à la Réformation du XVIe siècle et à la sainte Église universelle.
Nous sommes le parti orthodoxe ; c’est dire que nous professons les vérités que les Eglises évangéliques ont exprimées, avec un admirable accord, dans leurs livres symboliques, ‘les vérités par lesquelles on est chrétien, hors desquelles on ne l’est pas, les vérités dont la profession franche, en paroles et en actes, signale et signalera toujours, aux yeux de tous les chrétiens, un véritable frère en Christ, les vérités dont pas une ne pourrait être supprimée sans que le christianisme ne fut blessé au cœur.’ (Vinet) ».
Groen Van Prinsterer, Le parti anti-révolutionnaire et confessionnel, p. IX et X.
« La Réformation n’a pas été la préparation mais bien plutôt l’antithèse véritable de la Révolution. »
Groen Van Prinsterer, Apostasie et Révolution, Chap. VIII.
« La Révolution part de la souveraineté de l’homme ; la Réforme de la souveraineté de Dieu. L’une fait juger la révélation par la raison ; l’autre soumet la raison aux vérités révélées. L’une débride les opinions individuelles ; l’autre amène l’unité de la foi. L’une relâche les liens sociaux et jusqu’aux relations domestiques -, l’autre les resserre et les sanctifie. Celle-ci triomphe par les martyres ; celle-là se maintient par les massacres. L’une sort de l’abîme et l’autre descendit du ciel. »
Groen Van Prinsterer, Archives de la Maison d’Orange-Nassau, Tome I, p. 118.
Abraham Kuyper (1837-1920)
« Il n’est pas de domaine de la vie des hommes dont le Christ ne puisse dire : ‘c’est à moi !’ »
Abraham Kuyper
« Le calvinisme est un théisme chrétien et protestant. Bien plus nous soutenons qu’il est la forme la plus rigoureusement conséquente du théisme chrétien et protestant. »
Auguste Lecerf, Introduction à la dogmatique réformée, Vol. II, p. 59.
« Ce qui me paraît caractériser la Réformation pour notre temps, c’est un esprit à la fois fidèle, soumis au Seigneur qui parle dans toute l’Écriture, et ouvert, attentif à tout ce qui se pense, se dit, et se fait dans le monde. Une orthodoxie fermée, un modernisme infidèle, voilà ce que ne peuvent admettre et pratiquer les disciples de la Réformation. »
Pierre Courthial, Fondements pour l’avenir, p. 5.
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