Ces deux siècles ont vu l’avènement de la théologie protestante libérale, mais aussi des développements heureux de la théologie des Réformateurs, avec notamment, aux Pays-Bas, deux grands noms de la théologie fédérale : Gisbertus Voetius (+1676) ‒ photo de couverture ‒ et Herman Witius (+1708), et de nombreux autres théologiens calvinistes aux États-Unis et en Écosse.
Ces deux siècles sont donc loin d’être inintéressants, quand bien même ils demandent plus de discernement pour reconnaître le bon grain de l’ivraie, l’héritage purement réformé, et les déviations plus ou moins prononcées, voire les hérésies notoires..
A partir du 18e siècle, il est important d’avoir une approche à la fois apologétique et critique de l’histoire de la théologie chrétienne : il s’agit de défendre la pertinence de la théologie réformée classique, et même de la théologie chrétienne classique tout court, contre les multiples assauts du libéralisme et du modernisme théologique, avec leur relativisme et leur rationalisme congénitaux.
Les siècles précédents n’étaient pas sans contradicteurs ‒ touchant souvent néanmoins à des points secondaires de la Foi ‒, mais le contraste n’était pas aussi frappant. Ici, avec le 18e siècle, il s’agit parfois de deux religions différentes et d’approches radicalement opposées ‒ notamment sur le statut de l’Écriture Sainte ‒, pourtant toutes deux se réclamant du « protestantisme » et de la Réforme. Mais alors quelle Réforme et quel protestantisme ? Toute la question est là.