Le 16e siècle est un âge d’or pour la théologie réformée, avec les deux grands Réformateurs qu’ont été Martin luther et Jean Calvin. D’autres Réformateurs sont moins connus, mais méritent de l’être davantage : Heinrich Bullinger, Pierre Viret, etc.
Le 17e siècle est aussi riche et fécond, avec le développement de ce que l’on appelle la scolastique réformée, dont le maître est François Turretin.
Hélas ! Les deux siècles suivants, le 18e et le 19e siècles, vont voire le développement de la théologie libérale ‒ Lecerf dirait anthropocentriques ‒, d’abord sous une version édulcorée, avec le propre fils de François Turretin, Jean-François Turretin, et l’école de Saumure (Amyraldisme), puis sous des formes beaucoup plus radicales, à la suite du rationalisme des Lumières, avec en particulier l’école allemande.
Pour connaître la Foi réformée authentique, il convient donc d’aller à la source, les 16e et 17e siècle. Le 17e n’est que le développement logique et naturel des écrits des Réformateurs : ils forment un tout.
Le fleuron de cette théologie se trouve condensé dans la Confession Helvétique Postérieure, la plus développée, ainsi que dans les Trois formules d’unité, La Confession de foi de La Rochelle, le Catéchisme de Genève, et pour les pays anglo-saxons, les Textes de Westminster et les 39 articles de l’Église d’Angleterre. Voir la section Confession sur ce blog.
Les Réformateurs [wiki]
Martin Luther (1483 – 1546) [wiki]
Martin Luther, né le 10 novembre 1483 à Eisleben, en Saxe et mort le 18 février 1546 dans la même ville, est un prêtre augustin, théologien et professeur d’université allemand. Initiateur du protestantisme et réformateur de l’Église, ses idées exercèrent une grande influence sur la Réforme protestante, qui changea le cours de la civilisation occidentale.
Jean Calvin (1509 – 1564) [wiki] [MVP] [SR]
Né Jehan Cauvin le 10 juillet 1509 à Noyon (Picardie) et mort le 27 mai 1564 à Genève, Jean Calvin est le numéro 2 (mais pour nous le numéro 1…) de la Réforme, notamment pour son apport à la théologie qui porte son nom, le calvinisme. Une génération après Luther, le Français Jean Calvin est l’organisateur de la Réforme : organisateur de l’Église, de la doctrine et du rôle de l’Église dans l’État.
Heinrich Bullinger (1505-1575) [wiki] [foedus]
Heinrich Bullinger, né le 18 juillet 1504 à Bremgarten (dans l’actuel canton d’Argovie) et mort le 17 septembre 1575 à Zurich, est un réformateur suisse, figure de l’introduction de la Réforme à Zurich et successeur d’Ulrich Zwingli.
Pierre Viret (1511 – 1571) [wiki] [MVP] [SR]
Pierre Viret (Orbe, 1509 ou 15101 – Bellocq, mars 1571) est un réformateur vaudois et une figure importante de la Réforme protestante. Il est le seul réformateur francophone originaire de la Suisse romande. De ses nombreux écrits il faut mentionner : Instruction chrétienne en la doctrine de la foi et de l’Évangile (Genève, 1564, 2 vol.) et De la providence divine (Lyon, 1565). Il est l’un des réformateurs qui a le plus développé la question du rôle de la Loi de Dieu dans la vie de l’Eglise, du chrétien et de l’Etat, et a beaucoup inspiré le mouvement théonomiste contemporain.
Voir en particulier de Jean-Marc Berthoud : Pierre Viret, Un géant oublié de la Réforme, Kerygma, 2011.
Théodore de Bèze (1519-1605) [wiki]
Théodore de Bèze, né le 24 juin 1519 à Vézelay et mort le 13 octobre 1605 à Genève, est un humaniste, théologien protestant, traducteur de la Bible, professeur, ambassadeur et poète. Il fut le porte-parole de la Réforme en France au colloque de Poissy, puis pendant les guerres de Religion. Il fut le chef incontesté de la cause réformée dans toute l’Europe et le successeur de Jean Calvin à la tête de l’Académie de Genève.
Les post-réformateurs (XVII-XIXe s.)
Pierre du Moulin (1568 – 1658) [wiki]
Pierre Du Moulin, né le 16 octobre 1568 à Buhy et mort le 10 mars 1658 à Sedan, est un pasteur et théologien protestant français réputé pour son orthodoxie. Il est connu comme premier pasteur du temple de Charenton et tenant de l’Académie de Sedan l’espace d’une trentaine d’années (1621 – 1658).
François Turretin (1623 – 1687) [wiki] [SR]
François Turrettini, aussi parfois appelé François Turretin, Francis Turrettin ou encore François Turtin est un théologien calviniste orthodoxe genevois, surnommé le « Thomas d’Aquin du calvinisme ». Turretin est surtout connu pour son opposition résolue à la théologie de l’Académie de Saumur (incarnée par Moïse Amyraut), et comme un ardent défenseur de l’orthodoxie calviniste établie lors du Synode de Dordrecht (les canons de Dordrecht), co-auteur du Consensus helvétique, qui défendait la formulation de la prédestination issue du Synode de Dordrecht et l’inspiration littérale de la Bible.
Bénédict Pictet (1655-1724) [wiki]
Bénédict Pictet, né à Genève le 19 mai 1655 et mort dans la même ville le 10 janvier 1724 ou le 9 juin 1724, est un théologien calviniste genevois.
Fils du syndic André Pictet et de Barbe Turrettini, dont la famille était issue du Refuge lucquois, il est éduqué par son oncle maternel et parrain, le professeur de théologie François Turretin, personnage influent de l’Église de Genève et défenseur du calvinisme le plus strict. À l’âge de 20 ans, il voyage avec son ami Antoine Léger à travers la France, les Pays-Bas et l’Angleterre. Il finit ses études à Leyde, sous la direction de Friedrich Spanheim.Après son retour à Genève, il devient pasteur. En 1686, il est nommé professeur suppléant de théologie à l’Académie mais devient, à la mort de François Turretin en 1687, professeur à temps plein. Il continuera cependant toute sa vie à prêcher tous les quinze jours. Il accède au rectorat de l’Académie de 1690 à 1694, et de 1711 à 1717. Ses activités eurent une grande influence dans le mouvement qui a engagé l’Église protestante de Genève dans la voie de l’« orthodoxie éclairée ».
Il fut chargé en 1691 par la Compagnie des Pasteurs de Genève de moderniser le psautier, tâche qu’il effectue jusqu’en 1698. Il rédige également plusieurs cantiques ainsi que des recueils de prières. Il fut d’un très grand soutien pour les huguenots, qu’ils soient restés en France ou qu’ils soient réfugiés à Genève, en entretenant une correspondance régulière avec de nombreuses personnalités du monde protestant (Antoine Court, Claude Brousson, pour ne citer qu’eux). Il devient membre de la Société anglaise pour la propagation de l’Évangile (Royal Society for the Propagation of the Gospel) et de l’Académie de Berlin en 1714.