22 novembre 1869 : Naissance d’André Gide

André Gide
André Gide en 1893

Rubrique : Protestantisme libéral

Elevé dans la foi protestante, André Gide (1869-1951) est un des romanciers majeurs de la première moitié du XXe siècle. Dans nombre de ses romans et essais, il témoigne de l’empreinte qu’a exercée sur lui le calvinisme. Avec l’écrivain Jean Schlumberger (1877-1968), arrière-petit-fils de Guizot, il fonde la Nouvelle Revue française (NRF) dont le premier numéro paraît le 1er février 1909. Les nourritures terrestres ou La symphonie pastorale sont ses œuvres les plus connues. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1947.

Source : Mon calendrier protestant aux Editions Olivétan

Analyse : Un auteur à connaître pour mieux comprendre et cerner les ressorts de la théologie protestante libérale, fortement influencée par la philosophie existentialiste. C’est à ce titre que je le mentionne ici.

Il va de soi que le protestantisme de Gide n’a plus grand chose de protestant… Il fait partie de l’école dite « existentialiste athée » dont le triste Jean-Paul Sartre est la figure de proue avec son ouvrage : L’existentialisme est un humanisme. Existentialisme athée qu’il ne faut pas confondre néanmoins avec l’existentialisme chrétien d’un Søren Kierkegaard pu d’un Gabriel Marcel.

La thèse de l’existentialisme athée, qui est à la racine de bien des maux dont souffrent nos sociétés occidentales aujourd’hui en proie au relativisme le plus radical, peut être résumé comme suit (c’est moi qui souligne) :

« L’existentialisme athée, que je représente, est plus cohérent. Il déclare que si Dieu n’existe pas, il y a au moins un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et que cet être c’est l’homme ou, comme dit Heidegger, la réalité humaine. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour le concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence, comme il se veut après cet élan vers l’existence, l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il fait. […] Quand nous disons que l’homme se choisit, nous entendons que chacun d’entre nous se choisit, mais par là nous voulons dire aussi qu’en se choisissant il choisit tous les hommes. »

Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme, Folio-essai, pp. 29-30.

Avant tout penseur athée, Sartre voit le fâcheux destin de l’homme qu’un des frères Karamazov évoque chez Dostoïevski, réfléchissant à l’existence de Dieu : « Si Dieu n’existait pas, tout serait permis. »[8] C’est ainsi le point de départ de l’existentialisme.

Voir sur ce sujet de l’existentialisme athée, qui a beaucoup influencé le protestantisme libéral et réciproquement sans doute, comme l’atteste l’article ci-dessous de Laurent Gagnebin, ancien rédacteur en chef de la revue Evangile et Liberté, et l’une des principales figures du protestantisme libéral francophone :


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