La foi comme une graine de moutarde

Luc 17.5-10 : La foi comme une graine de moutarde (Vincent Bru)

Pour le dimanche 5 octobre (27ᵉ dimanche du Temps ordinaire, année C), les lectures seront :

Première lecture : Habacuc 1.2-3 ; 2.2-41

Psaume : Ps 95 (94), 1-2, 6-7ab, 7d-8a, 92

Deuxième lecture : 2 Timothée 1.6-8, 13-143

Évangile : Luc 17.5-104

Exégèse sommaire des textes du jour

Habacuc 1.2-3 ; 2.2-4 – Le juste vivra par sa foi

Exégèse :

  • Habacuc crie face à la violence et à l’injustice, demandant : « Jusqu’à quand, Seigneur ? » (1.2).
  • Dieu répond : la révélation s’accomplira en son temps (2.2-3).
  • Point central : « Le juste vivra par sa foi » (2.4), qui deviendra une pierre angulaire de la théologie biblique (cité en Romains 1.17, Galates 3.11, Hébreux 10.38).
  • La foi est ici la persévérance confiante dans l’attente de la promesse de Dieu, malgré les apparences contraires.

Citations :

  • Augustin : “Fides est credere quod non vides; huius fidei merces est videre quod credis” (« La foi, c’est croire ce que tu ne vois pas ; la récompense de la foi, c’est voir ce que tu crois », Sermon 43).
  • Calvin : « La foi n’est pas une imagination flottante, mais une certitude ferme, reposant sur la promesse de Dieu » (Commentaire sur Habacuc 2.4).

Psaume 95 (94 BJ) – Aujourd’hui, n’endurcissez pas vos cœurs

Exégèse :

  • Appel à louer Dieu comme Créateur et Berger (vv. 1-7).
  • Appel urgent à écouter sa voix et à ne pas endurcir le cœur, rappelant la rébellion au désert (vv. 7-11).
  • Le Psaume souligne l’importance de la foi comme écoute et obéissance, non comme dureté et révolte.

Citations :

  • Origène : « Le ‘aujourd’hui’ du psaume est celui de chaque jour, afin que nul ne diffère sa conversion » (Homélies sur les Psaumes).
  • Luther : « La foi est une oreille qui s’ouvre à la Parole de Dieu » (WA 40/III, 155).

2 Timothée 1.6-8, 13-14 – Garde le dépôt de la foi

Exégèse :

  • Paul exhorte Timothée à ranimer le don de Dieu reçu par imposition des mains (v. 6).
  • Dieu n’a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour et de sagesse (v. 7).
  • Il appelle à ne pas avoir honte de l’Évangile, mais à souffrir pour lui (v. 8).
  • Enfin, garder « le bon dépôt » de la foi (vv. 13-14), c’est-à-dire l’enseignement apostolique, grâce à l’Esprit.

Citations :

  • Chrysostome : « Le dépôt est l’Évangile lui-même ; nous n’avons pas à l’inventer, mais à le conserver fidèlement » (Homélies sur 2 Timothée).
  • Calvin : « La foi est gardée non par la force de l’homme, mais par le Saint-Esprit qui habite en nous » (Commentaire sur 2 Timothée 1.14).

Luc 17.5-10 – La foi comme un grain de moutarde et le serviteur inutile

Exégèse :

  • Les apôtres demandent : « Augmente en nous la foi ! » (v. 5).
  • Jésus répond que même une foi minuscule peut accomplir l’impossible (v. 6).
  • Puis il enseigne l’humilité : après avoir obéi, le serviteur ne se glorifie pas, mais dit : « Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous n’avons fait que notre devoir » (vv. 7-10).
  • La vraie foi s’exprime à la fois par la puissance (qui vient de Dieu) et par l’humilité (qui vient de la grâce).

Citations :

  • Chrysostome : « La puissance de la foi ne dépend pas de sa grandeur, mais de sa vérité » (Homélies sur Matthieu 57.2).
  • Calvin : « Jésus nous apprend que, quand bien même nous aurions accompli tout ce qui est commandé, nous n’avons rien dont nous puissions nous glorifier » (Commentaire sur Luc 17.10).

Lien entre les quatre textes

  • Habacuc pose le fondement : la foi est ce qui fait vivre le juste, même au milieu des épreuves.
  • Le Psaume appelle à cette foi vivante qui écoute aujourd’hui la voix de Dieu et ne s’endurcit pas.
  • 2 Timothée montre la conséquence : garder le dépôt de la foi avec courage, amour et persévérance, malgré les souffrances.
  • Luc culmine : la foi, même petite, accomplit l’impossible et nous garde dans l’humilité du service.

Ensemble, ces textes forment un tout :

  • La foi s’enracine dans la promesse de Dieu (Habacuc).
  • Elle s’exprime dans l’écoute et l’obéissance (Psaume).
  • Elle se conserve et se transmet dans l’Église par l’Esprit (2 Timothée).
  • Elle agit avec puissance et humilité (Luc).

Exégèse détaillée de Luc 17.5-10

Luc 17.5-10 – Texte

Nouvelle version Segond révisée (Bible à la colombe) © Société biblique française – Bibli’O, 1978

5 Les apôtres dirent au Seigneur : Augmente-nous la foi. 6Et le Seigneur dit : Si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier : Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait.

7Qui de vous, s’il a un serviteur qui laboure ou fait paître les troupeaux, lui dira, quand il revient des champs : Viens tout de suite te mettre à table ? 8Ne lui dira-t-il pas au contraire : Prépare-moi le repas, mets-toi en tenue pour me servir, jusqu’à ce que j’aie mangé et bu ; après cela, toi, tu mangeras et boiras. 9Aura-t-il de la reconnaissance envers ce serviteur parce qu’il a fait ce qui lui était ordonné ? 10Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné dites : Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.

1. Contexte littéraire

  • Ce passage se trouve après l’enseignement de Jésus sur le scandale et le pardon (Luc 17.1-4).
    • Jésus vient d’enseigner l’exigence radicale du pardon (« même sept fois par jour »).
    • Les apôtres, sentant le poids de cette mission impossible à la force humaine, demandent : « Augmente en nous la foi ».
  • Le texte combine deux paraboles ou images :
    • Foi comme un grain de moutarde (vv. 5-6).
    • Serviteurs quelconques (vv. 7-10).
  • Les deux sections sont liées : la foi permet de faire l’impossible, mais elle conduit aussi à l’humilité.

2. Analyse grecque

v. 5 – « Prosethés hēmin pistin »

  • Litt. « Ajoute pour nous la foi ».
  • Le verbe προστίθημι (prostithemi) = ajouter, augmenter.
  • Les apôtres reconnaissent que la foi est un don qui doit être reçu, non une ressource intérieure qu’on produit par soi-même.

v. 6 – « Pistis hōs kokkon sinapeōs »

  • Pistis = foi, confiance, fidélité.
  • Kokkos sinapeōs = graine de moutarde (symbole de petitesse, mais aussi de puissance vitale, cf. Luc 13.19).
  • Sykaminos = mûrier (ou sycomore), arbre à racines profondes, réputé difficile à déraciner.
  • Jésus montre que même une foi minuscule, mais authentique, accomplit l’impossible.
  • Il n’est pas question ici de quantité de foi, mais de sa nature et de son objet (Dieu).

vv. 7-9 – image du serviteur

  • Doulos = esclave, serviteur.
  • La parabole choque nos sensibilités modernes, mais elle est claire : le maître n’est pas redevable au serviteur pour ce qui est « normal ».
  • Le serviteur ne cherche pas reconnaissance, il obéit simplement.

v. 10 – « douloi achreioi »

  • Traduction littérale : « serviteurs inutiles » ou « sans mérite ».
  • Mais nuance : non pas inutiles au sens « sans valeur », mais « sans profit » (ἀχρεῖος = qui n’apporte rien de plus).
  • Sens : même notre obéissance la plus fidèle n’ajoute rien à Dieu ; tout est grâce.

3. Exégèse théologique

a) La foi comme don, non comme mérite

  • La demande des apôtres (« augmente en nous la foi ») est juste : la foi vient de Dieu (Éphésiens 2.8-9).
  • Jésus répond en déplaçant la question : ce n’est pas la quantité de foi qui compte, mais la qualité — c’est-à-dire l’objet de la foi.

b) La puissance de la foi authentique

  • Le grain de moutarde illustre que la plus petite vraie foi en Dieu est infiniment plus puissante que la plus grande confiance en soi-même.
  • Calvin commente : « Ce n’est pas tant la mesure de notre foi qui importe que sa pureté : si seulement elle nous rattache au Christ, elle a en elle la force de Dieu même. » (Commentaire sur Luc 17.6).

c) L’humilité du disciple

  • Après avoir parlé de la foi, Jésus enseigne sur le service humble.
  • Le danger : croire que parce que la foi accomplit des miracles, nous avons un mérite devant Dieu.
  • Au contraire, même après avoir obéi, nous devons dire : « Serviteurs quelconques » — tout est grâce.
  • Augustin : « Quand Dieu couronne nos mérites, il ne couronne que ses dons. » (Sermon 169).

d) Foi et obéissance

  • Foi et obéissance vont ensemble :
    • La foi fait confiance à la Parole de Dieu (même quand elle paraît impossible).
    • L’obéissance vit dans l’humilité, sans réclamer de reconnaissance.
  • Luther : « La foi seule justifie, mais la foi qui justifie n’est jamais seule : elle se montre par l’amour et l’obéissance. »

4. Applications pastorales

  • La foi n’est pas la vue : elle s’appuie sur la Parole de Dieu, non sur ce que nous voyons.
  • Contrefaçons de la foi : Superstition, optimisme humain, croyance vague. Mais la foi chrétienne est confiance en Dieu vivant et en sa Parole.
  • Foi et intelligence : Comme Augustin et Anselme le rappellent, la foi précède et encadre l’intelligence. Ce n’est pas du rationalisme, mais une foi raisonnable.
  • Humilité : La foi ne mène pas à l’orgueil spirituel. Même après l’obéissance, nous confessons que nous sommes des serviteurs « sans mérite », dépendants de la grâce.

Citations

Citations des Pères de l’Église

Jean Chrysostome († 407)

Sur la foi comme puissance divine, même petite :

« Ce n’est pas la petitesse de la foi qui fait obstacle, mais son absence. Car une foi même minuscule, si elle est vraie, peut faire de grandes choses, parce qu’elle ne repose pas sur la force humaine, mais sur la puissance de Dieu. »
(Homélie sur Matthieu 57.2, PG 58, 563 ; parallèle à Luc 17.6).

Augustin d’Hippone († 430)

Sur l’humilité des serviteurs :

« Quand Dieu couronne nos mérites, il ne couronne que ses dons. »
(Sermon 169.11, PL 38, col. 923).

Sur la foi qui précède l’intelligence :

« Ne cherche pas à comprendre pour croire, mais crois afin de comprendre. Car si tu ne crois pas, tu ne comprendras pas. »
(Sermon 43.7,9, PL 38, col. 258).

Cyrille d’Alexandrie († 444)

Sur le « serviteur inutile » :

« Nous ne pouvons pas, par nos propres œuvres, prétendre à un salaire de la part de Dieu, mais nous devons toujours nous reconnaître comme des débiteurs de son amour et de sa grâce. »
(Commentaire sur Luc, Homélie 113, PG 72, 729).


Citations des Réformateurs

Martin Luther (1483-1546)

Sur la puissance de la foi :

« La foi fait que l’homme n’est rien en lui-même, mais tout en Dieu. Car ce n’est pas la grandeur de la foi qui fait le miracle, mais la grandeur de celui en qui la foi croit. »
(Prédication sur Matthieu 17.20, WA 32, 430).

Sur le serviteur inutile :

« Nous ne méritons rien par nos œuvres, mais nous recevons tout par grâce. Ainsi, quand nous avons fait tout ce que Dieu commande, nous devons confesser que nous ne sommes que des serviteurs inutiles. »
(Hauspostille, 1533, sur Luc 17.7-10, WA 52, 282).

Jean Calvin (1509-1564)

Sur la foi comme don :

« Les apôtres ne demandent pas à être débarrassés de leurs faiblesses, mais à être fortifiés par une plus grande foi. (…) Ce n’est pas tant la quantité de notre foi qui importe que sa pureté : si seulement elle nous rattache au Christ, elle a en elle la force de Dieu même. »
(Commentaire sur Luc 17.5-6).

Sur l’humilité :

« Bien que les œuvres des fidèles soient appelées bonnes devant Dieu, elles ne sont cependant que des dettes que nous lui rendons. (…) Ce que nous faisons de bien vient de lui, et nous n’ajoutons rien à sa gloire. »
(Commentaire sur Luc 17.10).

Ulrich Zwingli (1484-1531)

Sur la foi et l’obéissance :

« La foi seule rend l’homme juste, mais elle n’est jamais seule : car là où elle est, elle produit obéissance et service. »
(Commentarius de vera et falsa religione, 1525, p. 85).

Citations de théologiens contemporains

J. I. Packer

  1. « I need not torment myself with the fear that my faith may fail; as grace led me to faith in the first place, so grace will keep me believing to the end. Faith, both in its origin and continuance, is a gift of grace. » Lib Quotes+1
    → Ceci insiste sur le fait que la foi est à la fois un début (fides qua) et une persévérance, et que tout est grâce.
  2. « Whatever else in the Bible catches your eye, do not let it distract you from Him. » logos.com+1
    → Vue comme la foi doit avoir pour objet Christ, pas de distractions ni de substituts.
  3. « The Christian’s motto should not be ‘Let go and let God’ but ‘Trust God and get going.’ » The Gospel Coalition+1
    → Foi impliquant action : confiance qui provoque l’obéissance, non pas paresse spirituelle.

John Piper

  1. « Saving faith is the God-given act of the human heart receiving, as its supreme treasure, Jesus Christ with all that God did for us and is for us in him. » The King’s Table
    → Une foi qui accueille Christ, ce qu’il a accompli, ce qu’il est : fides quae.
  2. « The faith that justifies is a faith that also sanctifies… The test of whether our faith is the kind of faith that justifies is whether it is the kind of faith that sanctifies. » in X
    → Foi justificatrice + fruits de sanctification : foi vraie ne demeure pas stérile.
  3. « Faith has in it pride-killing power. » The King’s Table
    → La foi vraie humilie, transforme le croyant dans le rapport à Dieu.

Tim Keller

  1. « Faith is not primarily a function of how you feel. Faith is living out and believing what truth is despite what you feel. » Theology Quotes
    → Cela rejoint l’idée que la foi ne dépend pas des sens ou des émotions, mais de la parole, de l’objet de foi.
  2. « Saving faith isn’t a level of psychological certainty; it is an act of the will in which we rest in Jesus. » Newsmax
    → Foi volontaire, ce n’est pas seulement « se sentir sûr » intellectuellement ou émotionnellement.
  3. « If we say, ’I believe in Jesus,’ but it doesn’t affect the way we live, the answer is not that now we need to add hard work to our faith so much as that we haven’t truly understood or believed in Jesus at all. » Newsmax
    → La foi véritable se voit dans l’obéissance, dans la transformation.

Henri Blocher (théologien évangélique)

  • Dans son livre La foi et la raison il défend l’idée que la raison ne doit pas être opposée à la foi : la foi chrétienne est rationnelle, argumentable, responsable. On peut chercher des raisons de croire, sans perdre la confiance. Librairie La Procure+2La Maison de la Bible France+2
  • Lors d’une conférence sur la foi évangélique, Blocher parle de la tension entre objectivité et subjectivité dans la foi : d’un côté, l’Écriture comme fondement objectif, de l’autre, l’engagement personnel, la confiance du croyant. « Ces deux insistances, objective et subjective, sont polairement opposées, mais pour aller dans l’axe du mouvement évangélique, il faut aller dans ces deux sens. »

Le contraste entre la foi dans le christianisme classique et la foi dans le protestantisme libéral

1. La foi dans le christianisme classique

  • Foi comme confiance et comme contenu :
    • Fides qua (l’acte de croire, confiance vivante en Dieu).
    • Fides quae (le contenu de la foi, ce qui est cru : le Christ, l’Évangile, la Révélation).
  • Foi et raison : la raison n’est pas rejetée, mais ordonnée à la foi.
    • Augustin : « Crede, ut intelligas » — « Crois, pour comprendre ».
    • Anselme : « Fides quaerens intellectum » — « La foi en quête d’intelligence ».
  • La foi est don de Dieu :
    • Paul : « Le juste vivra par la foi » (Habacuc 2.4 repris en Romains 1.17).
    • Réformateurs : la foi est le moyen par lequel nous recevons la grâce, non un mérite humain.
  • Pascal : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. »
    • La foi n’est pas irrationnelle, mais elle dépasse la raison seule.
    • Le cœur, pour Pascal, n’est pas l’émotionnel superficiel, mais le centre de la personne, où l’intelligence et la volonté sont unifiées.

Ainsi, dans la tradition classique, la foi est à la fois relationnelle (confiance), objective (contenu révélé), et raisonnable (mais au-delà du simple rationalisme).

2. La foi dans la théologie moderne et le protestantisme libéral

À partir du XVIIIᵉ siècle (Lumières, Kant, Schleiermacher, Ritschl, Bultmann, etc.), la notion de foi a glissé :

  • Foi réduite à la subjectivité religieuse :
    • Schleiermacher : la foi est le sentiment de dépendance absolue.
    • On ne croit plus tant à une révélation extérieure, mais à une expérience intérieure.
  • Foi et raison séparées :
    • Kant : on ne peut rien connaître de Dieu objectivement. La foi devient un « postulat pratique de la raison » pour donner un sens moral.
    • La foi chrétienne devient alors essentiellement « utile » pour vivre moralement, mais pas une adhésion à des vérités révélées.
  • Foi et démythologisation :
    • Bultmann : la foi n’est plus croyance aux événements surnaturels (miracles, résurrection comme fait historique), mais ouverture existentielle au sens.
    • La Bible n’est plus lue comme Révélation, mais comme texte qui « exprime » l’expérience religieuse des premières communautés.
  • Résultat : la foi devient presque synonyme de « confiance rationnelle dans l’idéal moral ou religieux », au lieu de confiance dans un Dieu vivant qui agit et parle.

Ici, la foi est vidée de son contenu objectif et transformée en démarche existentielle ou morale.

3. Le contraste : foi classique vs foi moderne/libérale

Christianisme classiqueThéologie moderne / libérale
Foi = confiance en Dieu + adhésion à la vérité révéléeFoi = expérience intérieure subjective, souvent sans contenu dogmatique
La foi est don de Dieu (grâce)La foi est une disposition humaine (sentiment, attitude morale)
La foi ordonne et éclaire la raison (foi raisonnable)La foi est réduite à la raison pratique, voire au rationalisme moral
La foi s’appuie sur la Révélation biblique et l’histoire du salutLa foi réinterprète ou écarte les éléments surnaturels pour rester « crédible » à l’homme moderne
Pascal : « Le cœur a ses raisons » (au-delà du rationalisme)Kant : foi = postulat de la raison pratique ; Bultmann : foi = décision existentielle

4. Pourquoi ce contraste est crucial

  • Sans la foi biblique, on perd l’objet de la foi (le Christ historique, mort et ressuscité pour nos péchés).
  • Avec une foi purement rationaliste, on garde peut-être une morale chrétienne, mais plus l’Évangile.
  • La vraie foi :
    • n’est pas un saut irrationnel,
    • n’est pas une simple confiance dans une valeur morale,
    • mais une adhésion raisonnable, fondée sur la Révélation divine, reçue par grâce, et vécue dans la confiance et l’obéissance.

5. Pour ton sermon

Tu peux dire quelque chose comme :

« Aujourd’hui encore, on confond foi et croyance vague, ou foi et sentiment religieux. Mais Jésus ne dit pas : ‘Ayez un beau sentiment religieux’, il dit : ‘Ayez la foi comme un grain de moutarde’, c’est-à-dire une foi enracinée en Dieu vivant. Pascal rappelait que le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point : la foi n’est pas irrationnelle, mais elle dépasse la simple raison humaine. Là où la théologie moderne a réduit la foi à une expérience subjective, le Christ nous rappelle que la vraie foi repose sur une Parole, sur un contenu, et qu’elle produit obéissance et humilité. »


Illustrations sur la foi

« Dis à ton problème, j’ai un grand Dieu ! »

Citation : « Ne dis pas à Dieu, j’ai un grand problème ! Mais dit à ton problème : J’ai un grand Dieu ! »

1. La tentation : mesurer nos problèmes

Les apôtres eux-mêmes demandent à Jésus : « Augmente en nous la foi ! » (v. 5). Ils se sentent petits devant les défis, les persécutions, les exigences du Royaume. Comme nous, ils voient d’abord la taille du problème.

  • Nous disons : Seigneur, c’est trop lourd !
  • Nous voyons les montagnes, mais pas toujours Celui qui peut les déplacer.

C’est ici que s’applique la parole : ne dis pas à Dieu : “J’ai un grand problème”, mais dis à ton problème : “J’ai un grand Dieu !”.

2. La réponse de Jésus : la foi comme un grain de moutarde

Jésus renverse la perspective : le problème n’est pas la taille de notre foi, mais l’objet de notre foi.

  • Une foi minuscule, placée en Dieu Tout-Puissant, suffit pour accomplir l’impossible.
  • Ce n’est pas la force du croyant, mais la puissance de Dieu qui agit.

Comme dit Chrysostome : « La puissance de la foi ne dépend pas de sa grandeur, mais de sa vérité » (Homélie sur Matthieu 57.2).

La foi dit donc au problème :

  • Tu sembles inébranlable, mais mon Dieu est Créateur du ciel et de la terre.
  • Tu sembles écrasant, mais mon Sauveur a vaincu la mort.
  • Tu sembles définitif, mais l’Esprit de Dieu renouvelle toutes choses.

3. L’équilibre : puissance et humilité

Mais Jésus ajoute la parabole du serviteur inutile (Luc 17.7-10). La foi n’est pas une baguette magique au service de nos désirs. Elle est confiance en Dieu, qui se traduit par une obéissance humble.

  • La vraie foi commande aux montagnes, mais se prosterne devant Dieu.
  • Elle déplace les obstacles, mais reconnaît que tout vient de la grâce.
  • Elle ne s’enorgueillit pas de ses victoires, mais dit : “Nous n’avons fait que notre devoir.”

Calvin commente : « Tout ce que nous faisons de bien vient de lui, et nous n’ajoutons rien à sa gloire » (Commentaire sur Luc 17.10).

4. Application

  • Quand tu es confronté à un problème, rappelle-toi : ta foi, même petite, est enracinée dans un grand Dieu.
  • Adresse-toi à l’obstacle non pas avec tes forces, mais avec la promesse de Dieu.
  • N’oublie pas que la vraie victoire de la foi est l’humilité : rendre gloire à Dieu et non à soi-même.

La foi chrétienne dit :

  • À la maladie : Mon Dieu est le médecin des âmes et des corps.
  • À la peur : Mon Dieu est mon refuge et ma forteresse.
  • À la mort : Mon Rédempteur est vivant et je verrai sa gloire.

Ainsi, Luc 17 nous apprend que la foi ne minimise pas nos problèmes, mais elle les replace à leur juste mesure devant la grandeur de Dieu.


Le petit garçon

Un jour, un petit garçon marchait avec son père. Ils arrivèrent devant un grand rocher au bord du chemin. Le garçon essaya de le soulever : impossible. Il poussa, tira, suait à grosses gouttes, mais le rocher ne bougeait pas. Finalement, découragé, il dit à son père :

Papa, je n’ai pas assez de force.
Le père répondit calmement :
As-tu utilisé toutes tes forces ?
Oui ! dit le garçon, presque en pleurant.
Non, répondit le père, tu n’as pas demandé mon aide.

Alors, ensemble, ils mirent la main sur le rocher, et soudain, ce qui paraissait impossible devint possible.


Lien avec Luc 17

  • Le problème, c’est le rocher immobile.
  • Le petit garçon, c’est chacun de nous face aux obstacles.
  • La vraie force, c’est la main du Père, la puissance de Dieu qui agit à travers la foi.

La leçon : Même une foi comme un grain de moutarde suffit, parce qu’elle n’est pas foi en soi-même, mais foi en Dieu.


Sermon : « Seigneur, augmente en nous la foi »

Texte central : Luc 17.5-10

Introduction

Frères et sœurs en Christ,
nous entendons aujourd’hui une prière des Apôtres qui pourrait être la nôtre :
« Seigneur, augmente en nous la foi ! » (Luc 17.5).
Nous voyons nos faiblesses, nos doutes, nos découragements. Nous savons que la foi est le fondement de toute vie chrétienne, et pourtant nous en percevons si peu la force. Jésus nous répond que même une foi minuscule, comme un grain de moutarde, peut déplacer les montagnes. Mais il nous met aussi en garde : la foi ne nous rend pas glorieux, mais serviteurs.

À travers ces paroles, le Christ nous enseigne la nature de la vraie foi : non pas une puissance magique ou superstitieuse, mais une confiance humble dans le Dieu vivant, enracinée dans la Parole révélée, et toujours tournée vers l’obéissance.

I. La vraie foi et ses contrefaçons

  1. Foi ≠ superstition
    • Les disciples ne demandent pas une technique pour accomplir des miracles, mais une croissance dans leur confiance en Christ.
    • Jésus rejette toute idée de magie religieuse. Il ne s’agit pas de réciter des formules pour forcer Dieu.
    • Augustin avertissait : « Non est fides, sed superstitionis error, si quis arbitratur in rebus humanis eventum ex aliqua necessitate pendere, non ex Dei voluntate » (De Civitate Dei, V, 1) – Ce n’est pas la foi, mais l’erreur de la superstition, de croire que les choses dépendent d’un destin aveugle et non de la volonté de Dieu.
  2. Foi ≠ religion païenne
    • Les religions des nations cherchent souvent à apaiser les dieux ou à manipuler le sacré.
    • La foi biblique, au contraire, est relation, confiance dans le Dieu qui parle et qui agit.
    • Calvin écrit : « La vraie foi n’est pas une simple croyance qu’il y a un Dieu, mais une ferme persuasion qu’il est notre Père, et que nous devons attendre tout bien de lui » (Institution, III.2.7).
  3. Foi ≠ simple croyance vague
    • Jacques 2.19 : « Tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien. Les démons aussi le croient, et ils tremblent. »
    • La foi n’est pas une opinion, mais une union vivante avec le Christ.

II. La foi comme confiance et comme contenu : fides qua et fides quae

  1. Fides qua creditur : la foi comme acte de confiance
    • C’est la main qui saisit la promesse de Dieu.
    • « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Actes 16.31).
    • Anselme résumait : fides quaerens intellectum – la foi en quête d’intelligence. On croit d’abord pour comprendre ensuite.
  2. Fides quae creditur : la foi comme contenu reçu
    • La foi chrétienne a un objet précis : l’Évangile de Jésus-Christ.
    • Paul exhorte Timothée : « Garde le dépôt de la foi » (2 Timothée 1.14).
    • La foi subjective (ma confiance) et la foi objective (le contenu de la révélation) sont inséparables.
  3. Foi et intelligence
    • Augustin : « Crede, ut intelligas » – Crois pour comprendre.
    • La révélation divine éclaire notre raison. Sans elle, nous errons dans les ténèbres du rationalisme ou de l’irrationalisme.
    • La foi chrétienne n’abolit pas la raison, mais la redresse. Elle est une « foi raisonnable », car fondée sur la Parole infaillible de Dieu.

III. La foi et l’obéissance : « Nous sommes des serviteurs quelconques »

  1. La foi rend possible l’impossible
    • Jésus parle d’un arbre déraciné et jeté dans la mer : image de ce que Dieu peut faire par la foi.
    • Abraham, par la foi, crut contre toute espérance (Romains 4.18).
    • Les disciples, par la foi, annoncent l’Évangile au monde entier.
  2. La foi nous garde dans l’humilité
    • Même après avoir accompli de grandes choses, le disciple dit : « Nous sommes des serviteurs quelconques. »
    • Chrysostome commente : « Ainsi, il coupe court à toute vanité, enseignant qu’après avoir tout fait, nous n’avons encore rien donné en proportion de ce que nous avons reçu » (Hom. in Luc. 44).
    • Luther : « La foi est une œuvre divine en nous. Elle nous change, nous fait naître de nouveau de Dieu, et nous tue, pour faire de nous de tout autres hommes, de cœur, de courage, d’esprit et de sens » (Préface à l’épître aux Romains).

IV. Le lien avec les autres lectures du jour

  • Habacuc 1-2 : « Le juste vivra par sa fidélité. » La foi est déjà présentée comme l’attitude fondamentale devant Dieu. Paul reprendra ce verset pour fonder la justification par la foi (Romains 1.17).
  • Psaume 94 (95) : « Aujourd’hui, n’endurcissez pas vos cœurs. » La foi consiste à écouter la voix du Seigneur et à s’y confier.
  • 2 Timothée 1 : Paul exhorte à raviver le don de Dieu et à garder le dépôt de la foi. La foi est transmise, gardée, nourrie par l’Esprit.
  • Luc 17 : Jésus montre que la foi, même petite, rend possible l’impossible, mais aussi que cette foi nous place dans une obéissance humble.

Ainsi, les quatre lectures se rejoignent : le juste vit de la foi (Habacuc), écoute par la foi (Psaume), garde le dépôt de la foi (Timothée), agit et obéit par la foi (Évangile).

V. Illustrations et applications

  1. Foi et obstacles
    • Comme un arbre déraciné, nos péchés, nos habitudes, nos craintes semblent impossibles à déplacer. Mais la foi en Christ agit là où nos forces échouent.
  2. Foi et mission
    • Paul, enchaîné, dit à Timothée : « N’aie pas honte de rendre témoignage. » La foi donne courage face à la persécution, jusque dans le martyre.
  3. Foi et humilité
    • Dans un monde qui recherche la reconnaissance, Jésus nous apprend à servir sans attendre de remerciements. La foi nous fait travailler pour la gloire de Dieu seul (soli Deo gloria).
  4. Foi et vie quotidienne
    • Dans l’éducation des enfants, dans la maladie, dans l’épreuve professionnelle, la foi consiste à dire : « Seigneur, je ne vois pas, mais je crois. »

Conclusion

Frères et sœurs,
nous avons vu que la vraie foi n’est ni superstition ni simple croyance, mais confiance vivante dans le Christ et adhésion au dépôt de l’Évangile.

  • Avec elle, rien n’est impossible, car Dieu agit.
  • Sans elle, nous ne pouvons même pas comprendre les Écritures.
  • Elle nous pousse à l’humilité : nous sommes des serviteurs, et tout ce que nous faisons n’est que grâce.

Par la foi nous voulons nous approprier cette parole pleine de bon sens : « Ne dis pas à Dieu, j’ai un grand problème, mais dis à ton problème, j’ai un grand Dieu ! »

Alors reprenons la prière des Apôtres, avec plus de conscience et plus d’espérance :
« Seigneur, augmente en nous la foi ! »


Textes liturgiques pour un culte réformé

1. Invocation / prière d’ouverture

Seigneur Tout-Puissant,
nous venons devant Toi avec nos cœurs faibles et notre foi souvent petite.
Comme les apôtres, nous Te demandons : « Augmente en nous la foi ! »
Viens répandre Ton Esprit sur nous aujourd’hui.
Que Ton Évangile nous fortifie, nous éclaire et nous conduise à l’humilité et au service.
Amen.

2. Psaume ou cantique

Suggestion : Psaume 95 (94), v. 1-7

  • Invitation à louer et à écouter la voix du Seigneur.
  • Thème : écouter Dieu, ne pas endurcir son cœur, vivre par la foi.

Psaume 95 : Réjouissons-nous (ARC 95) (x4) – Adoration

3. Loi / rappel de l’obéissance de Dieu

Écoutez la Parole de Dieu :
« Le juste vivra par la foi. » (Habacuc 2.4)
Seigneur, nous confessons que nous ne pouvons accomplir Tes commandements par nous-mêmes.
Nous avons besoin de la foi que Tu donnes pour marcher dans Tes voies et accomplir Ta volonté.

4. Confession de péché

Seigneur, nous confessons nos infidélités :
nos doutes, nos hésitations, notre confiance parfois en nous-mêmes plutôt qu’en Toi.
Pardonne-nous pour les moments où notre foi fut faible, là où nous avons cherché la reconnaissance, là où nous avons douté de Ton amour et de Ta puissance.

5. Déclaration de pardon / assurance de grâce

Écoutez la promesse de Dieu :
« Même si votre foi est comme un grain de moutarde, elle accomplit de grandes choses. »
En Jésus-Christ, votre foi, même petite, est reçue et couronnée de Sa puissance.
Allez, pardonnés et forts dans la foi !

6. Lecture biblique

  1. Habacuc 1.2-3 ; 2.2-4 – La patience et la foi du juste.
  2. Luc 17.5-10 – La foi comme un grain de moutarde et l’humilité du serviteur.
  3. 2 Timothée 1.6-8, 13-14 – Garder le dépôt de la foi, persévérer courageusement.

7. Prière d’illumination

Seigneur, ouvre nos cœurs et nos esprits pour comprendre Ta Parole.
Donne-nous de voir comment la foi transforme notre vie.
Que ce que nous lisons aujourd’hui ne reste pas seulement dans nos pensées, mais qu’il prenne chair dans notre marche quotidienne.
Amen.

8. Cantique ou hymne sur la foi

Suggestions :

9. Prière de réponse / engagement

Seigneur, augmente en nous la foi !
Aide-nous à marcher humblement comme Tes serviteurs.
Que notre confiance en Toi nous rende courageux et persévérants.
Donne-nous de vivre par la foi chaque jour, dans toutes nos décisions et nos relations.
Amen.

10. Prière d’intercession

Seigneur Tout-Puissant et vivant,

Nous venons devant Toi aujourd’hui avec des cœurs humbles, reconnaissant notre dépendance totale à Ton Esprit. Comme les apôtres, nous Te demandons : « Seigneur, augmente en nous la foi ! » (Luc 17.5).

Dans un monde où l’incrédulité se répand, où les fondements mêmes de la foi sont remis en question, nous Te prions pour Ton Église :

  • Renouvelle la foi de Ton peuple.
  • Fais que chaque croyant se lève avec courage, animé par une foi qui accomplit l’impossible.
  • Que nos communautés ne se contentent pas d’une foi tiède ou superficielle, mais qu’elles marchent avec confiance en Toi, même lorsque tout autour semble s’effondrer.

Seigneur, nous Te confions les défis de notre époque :

  • Que la foi l’emporte sur l’incrédulité, sur le rationalisme et le scepticisme qui tentent de réduire Ton Évangile à un idéal moral ou à un sentiment humain.
  • Donne-nous de rester fermes face à l’humanisme athée, et que notre témoignage montre que la vie trouve sa plénitude en Toi seul.
  • Inspire-nous à défendre une culture de vie, à proclamer la dignité de chaque personne, et à contester la culture de mort qui dévalorise la vie humaine dès sa conception et dans ses fragilités.

Seigneur Jésus,

  • Fais de nous des serviteurs fidèles, humbles et obéissants (Luc 17.7-10), qui reconnaissent que tout vient de Toi.
  • Aide Ton Église à porter la Bonne Nouvelle aux villes, aux villages, aux familles et aux cœurs perdus.
  • Que nous soyons des témoins audacieux, non par nos forces, mais par la puissance de Ton Esprit.

Nous Te prions pour ceux qui doutent et qui sont tentés de se détourner de Toi :

  • Que Ton Esprit souffle sur eux, ravive leur cœur, et leur montre que même un petit pas de foi peut déplacer la montagne du péché et de la peur.
  • Que la lumière de Ton Évangile brille dans les ténèbres de l’indifférence et de l’apathie.

Seigneur, donne à Ton peuple la clairvoyance spirituelle pour discerner les contrefaçons de la foi :

  • La superstition, le rationalisme, la foi réduite à un sentiment ou à une morale humaine.
  • Fais que nous ne nous fions qu’à Toi, et à Toi seul, pour notre salut et pour la transformation de notre société.

Enfin, Seigneur, nous Te confions nos vies, nos familles, nos Églises, et nos nations :

  • Augmente en nous la foi, comme un grain de moutarde qui devient un arbre capable de soutenir les oiseaux du ciel (Luc 17.6).
  • Que Ton royaume vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, et que Ton Évangile triomphe dans le cœur de chacun et dans notre culture.

Nous Te prions par Celui qui est la foi vivante et qui nous a donné le Saint-Esprit, Jésus-Christ notre Seigneur.

Amen.

11. Bénédiction finale

Que le Seigneur, qui donne la foi et fortifie les cœurs,
vous remplisse de Sa paix et de Son amour.
Allez dans le monde avec humilité, confiance et service.
Que votre foi accomplisse ce que Dieu seul peut réaliser.
Amen.


  1. Habaquq 1.2-3 – Jusques à quand, Éternel,
    Appellerai-je au secours
    Sans que tu écoutes,
    Te crierai-je : Violence !
    Sans que tu sauves ?
    3 Pourquoi me fais-tu voir le mal
    Et regardes-tu l’oppression ?
    Pillage et violence sont devant moi,
    Il y a contestation,
    Et la dispute s’élève.
    Habaquq 2.2-4
    2 L’Éternel me répondit en ces termes :
    Écris une vision,
    Grave-la sur les tablettes,
    Afin qu’on la lise couramment.
    3 Car c’est une vision dont l’échéance est fixée,
    Elle aspire à son terme,
    Elle ne décevra pas.
    Si elle tarde, attends-la,
    Car elle s’accomplira certainement,
    Elle ne sera pas différée.
    4 Voici que son âme est enflée,
    Elle n’est pas droite en lui,
    Mais le juste vivra par sa foi.
    Nouvelle version Segond révisée (Bible à la colombe) © Société biblique française – Bibli’O, 1978. ↩︎
  2. Psaumes 94
    1  Dieu des vengeances, Éternel !
    Dieu des vengeances, parais dans ta splendeur !
    2 Lève-toi, juge de la terre !
    Pour rendre aux orgueilleux selon leurs œuvres !
    3 Jusques à quand les méchants, ô Éternel !
    Jusques à quand les méchants exulteront-ils ?

    4 Ils discourent, ils parlent avec raideur ;
    Tous ceux qui commettent l’injustice se consultent.
    5 Éternel ! ils écrasent ton peuple,
    Ils humilient ton héritage ;
    6 Ils tuent la veuve et l’étranger,
    Ils assassinent les orphelins
    7 Et ils disent : L’Éternel ne voit pas,
    Le Dieu de Jacob ne fait pas attention !

    8 Faites attention, stupides gens !
    Insensés, quand aurez-vous du bon sens ?
    9 Celui qui a planté l’oreille n’entendrait-il pas ?
    Celui qui a formé l’œil ne regarderait-il pas ?
    10 Celui qui corrige les nations ne réprimanderait-il pas,
    Lui qui enseigne la connaissance aux humains ?
    11 L’Éternel connaît les pensées des humains !
    Elles sont vaines !

    12 Heureux l’homme que tu corriges, ô Éternel !
    Que tu instruis par ta loi,
    13 Pour lui donner la tranquillité aux jours du malheur,
    Jusqu’à ce que le gouffre soit creusé pour le méchant !
    14 Car l’Éternel ne délaisse pas son peuple,
    Il n’abandonne pas son héritage ;
    15 Car le jugement reviendra à la justice,
    Et tous ceux dont le cœur est droit se rallieront à lui.

    16 Qui se dressera pour moi contre les méchants ?
    Qui se tiendra pour moi contre ceux qui commettent l’injustice ?
    17 Si l’Éternel n’était pas mon secours,
    Mon âme serait bien vite dans la demeure du silence.
    18 Quand je dis : Mon pied chancelle !
    Ta bienveillance, Éternel, me sert d’appui.
    19 Quand une foule de préoccupations (s’agite) au-dedans de moi,
    Tes consolations remplissent mon âme de délices.

    20 Ont-ils partie liée avec toi, les magistrats de malheur
    Qui façonnent l’oppression à l’aide du code ?
    21 Ils s’attroupent contre la vie du juste
    Et condamnent le sang innocent.
    22 Mais l’Éternel est ma forteresse,
    Mon Dieu est le rocher de mon refuge.
    23 Il fera retomber sur eux leur faute,
    Il les réduira au silence par leur méchanceté ;
    L’Éternel, notre Dieu, les réduira au silence.
    Nouvelle version Segond révisée (Bible à la colombe) © Société biblique française – Bibli’O, 1978. ↩︎
  3. 2 Timothée 1.6-8, 13-14 – 6 C’est pourquoi, je t’exhorte à ranimer la flamme du don de Dieu que tu as reçu par l’imposition de mes mains. 7 Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais (un esprit) de force, d’amour et de sagesse. 8 N’aie donc pas honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi, prisonnier pour lui. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu.
    13 Retiens dans la foi et dans l’amour qui est en Christ-Jésus, le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi. 14 Garde le bon dépôt par le Saint-Esprit qui habite en nous.
    Nouvelle version Segond révisée (Bible à la colombe) © Société biblique française – Bibli’O, 1978
    ↩︎
  4. Luc 17.5-10 – 5 Les apôtres dirent au Seigneur : Augmente-nous la foi. 6 Et le Seigneur dit : Si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier : Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait.
    7 Qui de vous, s’il a un serviteur qui laboure ou fait paître les troupeaux, lui dira, quand il revient des champs : Viens tout de suite te mettre à table ? 8 Ne lui dira-t-il pas au contraire : Prépare-moi le repas, mets-toi en tenue pour me servir, jusqu’à ce que j’aie mangé et bu ; après cela, toi, tu mangeras et boiras. 9 Aura-t-il de la reconnaissance envers ce serviteur parce qu’il a fait ce qui lui était ordonné ? 10 Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : « Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. »
    Nouvelle version Segond révisée (Bible à la colombe) © Société biblique française – Bibli’O, 1978. ↩︎

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