L'homme riche et le pauvre Lazare

Luc 16.19-31 : L’homme riche et le pauvre Lazare (Vincent Bru)

Textes bibliques du dimanche 28 septembre 2025 (26ᵉ dimanche du Temps ordinaire, année C)

Amos 6.1a, 4-71

Ps 146 (145).6c-7, 8-9a, 9bc-102

1 Timothée 6.1-163

Luc 16.19-314

Sermon : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent »

Texte principal : Luc 16.19-31
Verset clé : « Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent » (v.29)

Introduction

Frères et sœurs,

Aujourd’hui, l’Évangile nous place devant une des paraboles les plus solennelles que Jésus ait racontées : celle de l’homme riche et de Lazare. Ce récit n’est pas simplement une histoire morale sur la charité ou l’indifférence aux pauvres — même si ce thème est bien présent — mais il nous conduit beaucoup plus loin.

Il nous parle de l’éternité, du ciel et de l’enfer, de la séparation définitive après la mort, et surtout, du seul chemin de salut donné par Dieu : écouter et croire sa Parole.

Le verset central est clair : « Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent. » Le salut ne dépend pas d’apparitions extraordinaires, de miracles spectaculaires ou de révélations nouvelles. Non, Dieu a donné dans les Écritures tout ce qui est nécessaire à notre salut. C’est la doctrine que la Réforme a rappelée avec force : Sola Scriptura.


1. Exégèse du texte (Luc 16.19–31)

  • v.19–21 : contraste extrême entre l’homme riche (vêtu de pourpre, festoyant chaque jour) et Lazare (couvert d’ulcères, couché à la porte). Jésus oppose deux vies radicalement différentes.
    → Amos 6 (1ʳᵉ lecture) dénonçait déjà ceux qui s’installent dans le luxe sans se soucier de la ruine du peuple. Le riche de la parabole est leur image.
  • v.22–23 : la mort renverse les situations. Lazare est porté dans « le sein d’Abraham », image de la communion bienheureuse avec les justes et avec Dieu. Le riche est en proie aux tourments.
    → Cela illustre la vérité que l’éternité se joue ici-bas. Hébreux 9,27 : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. »
  • v.24–26 : le riche implore un soulagement, mais un « grand abîme » est fixé. Aucune seconde chance après la mort. Le temps du salut, c’est maintenant.
    → Matthieu 7,24–27 : deux maisons, l’une bâtie sur le roc (la Parole de Dieu mise en pratique), l’autre sur le sable (l’illusion des biens et des plaisirs). La parabole de Lazare est une illustration dramatique de ce contraste.
  • v.27–31 : le riche supplie pour ses frères. Réponse d’Abraham : « Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent. » Voilà le cœur du texte. Le salut repose sur l’écoute de l’Écriture. Même la résurrection d’entre les morts (allusion prophétique à Jésus) ne convaincra pas ceux qui refusent la Parole.

2. La suffisance de l’Écriture (Sola Scriptura)

  • Jean Chrysostome disait : « Tout ce dont nous avons besoin pour notre salut est contenu dans les divines Écritures. »
  • Augustin : « Dans les Écritures, tout ce qui concerne la foi et la vie est clair et abondant. »
  • Jean Calvin : « L’Écriture est la règle parfaite de toute sagesse qui nous conduit à Dieu. » (Institutes I,6,2)
  • Martin Luther rappelait : « La Parole de Dieu est la seule source infaillible de la foi chrétienne. »
  • Plus récemment, John Stott écrit : « Dieu n’a pas laissé son Église sans lumière. Il nous a donné sa Parole écrite, qui est suffisante pour tout ce qui touche au salut. »

Nous n’avons donc pas besoin de nouvelles révélations, de messages occultes, ni d’expériences spectaculaires. L’Écriture est suffisante, claire, et efficace.


3. L’éternité : ciel et enfer

  • Le texte distingue deux réalités ultimes :
    • Le sein d’Abraham : image de la communion éternelle avec Dieu et les saints. Le ciel est le lieu de la présence de Dieu, de la consolation et de la joie (Apocalypse 21,3-4).
    • Le séjour des morts en tourments : figure de l’enfer, séparation éternelle de Dieu, souffrance et regret sans fin (Matthieu 25,46).
  • Jean 14,2–3 : Jésus promet une place préparée dans la maison du Père.
  • 2 Corinthiens 5,8 : « Nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. » Voilà la vraie espérance du croyant.
  • Mais le riche de la parabole illustre que le refus d’écouter la Parole mène à la perdition.

4. Lien avec les autres textes du jour

  • Amos 6 : condamne l’orgueil et la sécurité trompeuse des riches, comme dans la parabole.
  • 1 Timothée 6 : Paul exhorte Timothée à fuir l’amour de l’argent et à rechercher la justice, la piété, la foi. Exactement l’opposé de l’homme riche de Luc 16.
  • Psaume 145 : « Le Seigneur garde la fidélité, il fait justice aux opprimés, il protège l’étranger. » C’est Lazare, le pauvre méprisé, qui reçoit cette promesse.

Ainsi, toutes les lectures convergent : le salut ne se trouve pas dans la richesse ni dans l’expérience extraordinaire, mais dans la fidélité à la Parole de Dieu.


5. Application pour nous aujourd’hui

  1. Écouter la Parole : pas seulement l’entendre le dimanche, mais la lire, la méditer, l’appliquer.
  2. Construire sur le roc : mettre en pratique la Parole, non sur le sable des illusions matérielles.
  3. Vivre en vue de l’éternité : nos biens, nos plaisirs, nos succès sont passagers. Seule la foi en Christ demeure.
  4. Annoncer la Parole : nos proches ont « Moïse et les prophètes », c’est-à-dire la Bible entière. Prions qu’ils l’écoutent aujourd’hui, car demain il sera trop tard.

Conclusion

Frères et sœurs,

Cette parabole est un appel pressant. Jésus nous rappelle que l’éternité se joue maintenant. Le plus important n’est pas ce que nous possédons, mais ce que nous faisons de la Parole de Dieu.

« Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent. » Nous avons plus encore : Moïse, les prophètes, les apôtres, et surtout l’Évangile de Jésus-Christ. Écoutons-le, croyons-le, mettons-le en pratique.

Alors, comme Lazare, nous serons consolés dans le sein d’Abraham, dans la présence de Dieu pour l’éternité. Amen.


Ce que dit Calvin

  1. Règle de vie incontestable
    Calvin souligne que par cette phrase, le Christ rappelle que « nous avons reçu une règle de vie incontestable ». Autrement dit, la Loi (Moïse) et les prophètes, dont les écrits font partie de l’Ancien Testament, fournissent une norme claire pour la vie. Cela implique que les hommes n’ont pas besoin d’attendre une apparition extraordinaire ou un message surnaturel spécial après la mort pour savoir ce qu’il faut faire.
  2. Usage de la Loi et des Prophètes durant la vie terrestre
    Selon Calvin, Moïse et les prophètes ont été donnés aux générations passées pour les instruire, mais également pour les générations futures à travers leurs écrits. Ainsi, les Écritures anciennes ne sont pas obsolètes ou seulement historiques ; elles ont un usage perpétuel pour enseigner, avertir, encourager.
  3. Réfutation de l’idée qu’il faille des témoignages extraordinaires
    Calvin constate que certains pourraient argumenter : « nous ne savons pas ce qui se passera après la mort, donc il faudrait qu’un mort revienne pour témoigner (révélation posthume) ». Mais il rejette cette idée : Si les Écritures de Moïse et des prophètes sont déjà disponibles, alors elles fournissent une base suffisante, et il n’y a pas d’excuse pour ceux qui refusent de les écouter ou de croire.
  4. Pas d’excuse pour l’indifférence
    Calvin affirme que l’indifférence à la Parole de Dieu est une faute grave. Ceux qui prétendent « ne pas savoir » ou attendre une preuve de l’au-delà se rendent coupables, car les Écritures sont claires quant à la doctrine du jugement, de la vie, de la mort et du salut.
  5. Lien entre l’Écriture et la doctrine du salut
    Pour Calvin, ce passage illustre la doctrine que l’Écriture suffit pour conduire à la foi, au salut. Il met l’accent sur le fait que la révélation de Dieu, telle que donnée dans Moïse et les prophètes, est donnée « afin que les hommes soient gardés sous la direction de sa parole ».

Mise en valeur du Sola Scriptura dans ce commentaire

  • Calvin voit dans ce verset un appui fort pour la doctrine que l’Écriture seule est la règle de foi et de vie.
  • Il montre que même dans l’Ancien Testament, Dieu a pourvu tous les éléments nécessaires pour que les hommes sachent ce qu’il attend, pour discerner le bien et le mal, pour vivre dans la crainte de Dieu.
  • L’idée qu’il ne faut pas attendre « quelque mort revenant » ou quelque phénomène extraordinaire est une manière de dire que le salut / la repentance / la foi doivent venir par l’Écriture – elle est suffisante, elle est proche.

Moïse et les prophètes

La parabole de Luc 16 nous rappelle que « Moïse et les prophètes » — c’est-à-dire l’Écriture de l’Ancienne Alliance — est avant tout le legs confié à Israël, que l’Église reçoit à son tour comme un trésor, car « les oracles de Dieu leur ont été confiés » (Romains 3.2). Cela appelle l’humilité et la reconnaissance. Je développe en plusieurs étapes :

1. Israël, dépositaire de la Parole de Dieu

Paul le dit explicitement :

  • « Quel est donc l’avantage du Juif ? (…) Grand de toute manière ! Tout d’abord, c’est à eux que les oracles de Dieu ont été confiés. » (Romains 3.1-2)
  • « À eux appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses, les patriarches ; et de leur race est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. » (Romains 9.4-5).

Autrement dit : L’Église n’a pas inventé la Parole, elle l’a reçue d’Israël. Moïse et les prophètes — que le riche et ses frères devaient écouter — sont d’abord la voix de Dieu donnée à ce peuple particulier.

2. L’Église greffée sur l’olivier franc

Paul développe cette image forte dans Romains 11 :

  • Israël est l’olivier franc, enraciné dans les promesses et les alliances.
  • Les nations (les païens) sont des rameaux d’olivier sauvage, greffés par grâce.
  • Conséquence : « Ne t’enorgueillis pas aux dépens des branches. (…) Ce n’est pas toi qui portes la racine, c’est la racine qui te porte. » (Romains 11.18).

L’Église n’existe pas sans Israël. Elle vit de sa sève. Elle ne peut donc jamais mépriser Israël sans se renier elle-même.

3. L’attente de la conversion finale d’Israël

Paul est clair :

« Un endurcissement partiel est arrivé à Israël, jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé. » (Romains 11.25-26).

Il ne s’agit pas d’un salut automatique, mais d’une promesse mystérieuse de la grâce de Dieu. L’histoire n’est pas close pour Israël : au contraire, l’Église doit prier pour son salut, dans l’espérance du jour où Dieu accomplira toutes ses promesses.

4. Conséquence : rejet de l’antisémitisme

Puisque l’Église vit de l’héritage d’Israël, tout mépris du peuple juif est une trahison de l’Évangile. L’antisémitisme est non seulement une haine injuste, mais aussi une hérésie, puisqu’il nie le rôle de l’élection d’Israël et l’unité du plan de Dieu.

  • Jean Calvin, dans son Commentaire sur Romains 11, avertit déjà les chrétiens contre l’orgueil vis-à-vis des Juifs.
  • Karl Barth (dans L’Épître aux Romains, et surtout sa dogmatique) insiste que l’Église ne peut jamais se séparer d’Israël, car Israël est le peuple du « oui » et du « non » de Dieu, le signe de l’élection et du jugement.
  • Jacques Ellul, dans ses écrits (notamment Ce que je crois), rappelle que l’élection d’Israël demeure irrévocable et que l’histoire d’Israël reste au cœur de l’histoire du salut.

Des théologiens réformés confessants contemporains (dont Pierre Courthial) insistent également que l’attitude chrétienne doit être la reconnaissance et la prière, jamais le mépris.

5. Dimension eschatologique

La parabole du riche et de Lazare met en avant une vérité : l’éternité se joue maintenant. Mais Paul complète en Romains 11 : l’histoire du salut elle-même est encore en cours.

  • Les païens sont invités maintenant à écouter Moïse, les prophètes, et l’Évangile.
  • Israël, bien que partiellement endurci, n’est pas rejeté définitivement. Dieu garde son dessein, et « les dons et l’appel de Dieu sont sans repentance » (Romains 11.29).
  • Le jour viendra où, selon la promesse, « tout Israël sera sauvé » (Romains 11.26).

6. Application pastorale

  • Humilité : nous avons reçu l’Écriture par Israël, ne soyons pas orgueilleux.
  • Gratitude : remercions Dieu pour ce peuple à part, grâce auquel nous avons la Loi, les prophètes, et le Messie lui-même.
  • Prière : intercédons pour que les promesses de Dieu s’accomplissent, pour que le voile se lève (2 Cor 3.16), et que beaucoup de Juifs reconnaissent Jésus comme le Messie.
  • Vigilance : dénonçons l’antisémitisme, qui est une négation de l’histoire du salut.

Ainsi, quand Abraham dit au riche : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent », il nous rappelle aussi que l’Église doit rester à l’écoute de ces Écritures données à Israël, et que nous ne pouvons pas nous couper de ce peuple sans nous couper de nos propres racines.


Le Ciel dans la Bible

Le thème du Ciel est souvent traité de manière sentimentale, mais la Bible, les Pères, Thomas d’Aquin, les Réformateurs et la théologie réformée contemporaine ont tous insisté sur des aspects précis et complémentaires. Voici une synthèse structurée :

1. La perspective biblique

Le ciel comme lieu de la présence de Dieu

  • Dans l’Ancien Testament, le ciel est le « trône de Dieu » (Ésaïe 66.1 ; Psaume 103.19).
  • Le croyant attend une demeure avec Dieu : « Tu me conduiras dans ta gloire » (Psaume 73.24).
  • Daniel 12.2 : Annonce la résurrection et la vie éternelle pour les justes.

Le Nouveau Testament : le ciel en Christ

  • Jean 14.2-3 : Jésus promet « plusieurs demeures » dans la maison du Père, préparées pour les siens.
  • Luc 23.43 : Au brigand repentant, Jésus promet : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »
  • Philippiens 1.23 : Paul désire « quitter ce corps et être avec Christ », ce qui est « de beaucoup le meilleur ».
  • Apocalypse 21.3-4 : Ciel nouveau et terre nouvelle, où Dieu essuie toute larme.

En résumé, le ciel n’est pas un « lieu » éthéré, mais la communion éternelle avec Dieu dans le Christ ressuscité, dans un univers renouvelé.

2. Saint Thomas d’Aquin (Somme Théologique, Supplément, questions 92–94)

  • Pour Thomas, le ciel est le lieu de la vision béatifique : voir Dieu « face à face » (1 Corinthiens 13.12).
  • L’essence de la béatitude est donc intellectuelle et spirituelle : contempler directement l’essence divine.
  • Cette vision ne supprime pas les sens et la corporéité, car à la résurrection, les corps glorifiés participeront à la béatitude (Suppl. q.92 a.1).
  • Le ciel est le but final de l’homme, accomplissant parfaitement sa nature créée pour Dieu.
  • Le paradis est donc union immédiate avec Dieu, joie parfaite, et communion des saints.

3. Les Réformateurs

Martin Luther

  • Il insiste sur le ciel comme présence immédiate avec Christ. La béatitude n’est pas abstraite, mais relationnelle : « Être avec Christ, voilà le ciel. »
  • Il refuse les spéculations sur la localisation ou les degrés du ciel.

Jean Calvin

  • Dans l’Institution (III,25), Calvin parle du ciel comme de la vie éternelle en Christ, union avec lui par la foi, qui sera consommée dans la résurrection.
  • Dans son Catéchisme de Genève (1545), il écrit : « La félicité des fidèles consiste à être conformés à l’image de Dieu et à être reçus en sa communion. »
  • Calvin insiste : Notre espérance est eschatologique, non pas une fuite du monde, mais la rénovation de toute la création (cf. Romains 8.18-25).

Pour les Réformateurs, le ciel est inséparable du Christ : il n’y a pas de béatitude sans lui.

4. Théologie réformée contemporaine

Dimension christocentrique et eschatologique

  • N. T. Wright (anglican, proche de la perspective réformée sur l’eschatologie) : le ciel n’est pas la destination finale, mais la terre renouvelée où la présence de Dieu habite (Apocalypse 21).
  • Henri Blocher : Dans ses cours d’eschatologie, il insiste sur la distinction entre l’« état intermédiaire » (être avec Christ après la mort) et la résurrection finale, où le ciel et la terre seront unis.
  • Théologie néo-orthodoxe : Pour Karl Barth, le ciel n’est pas un lieu, mais la réalité de la seigneurie de Dieu en Jésus-Christ. Le croyant ne va pas « quelque part », mais à quelqu’un. Jacques Ellul : Le ciel n’est pas une échappatoire, mais l’accomplissement du dessein de Dieu pour l’histoire et la création.

5. Comparaison synthétique

  • Bible : Communion avec Dieu, par Christ, dans ciel nouveau et terre nouvelle.
  • Thomas d’Aquin : Vision béatifique, contemplation immédiate de Dieu, perfection de la nature humaine.
  • Réformateurs : Ciel comme présence en Christ, refus des spéculations, attente de la résurrection finale.
  • Théologiens contemporains : Insistent sur l’union de ciel et terre, la dimension communautaire et cosmique, et la centralité de Christ.

En résumé :
Le ciel est la présence de Dieu dans la communion éternelle avec Christ, goûtée dès la mort (« être avec Christ ») et pleinement réalisée à la résurrection, quand Dieu renouvellera toutes choses.


Le Ciel comme espérance cosmique

Le Ciel n’est pas seulement une consolation pour l’âme après la mort, mais une espérance cosmique qui englobe toute la création.

1. Le ciel comme espérance

L’Écriture distingue deux étapes :

  • L’état intermédiaire : après la mort, le croyant est « avec Christ » (Philippiens 1.23 ; 2 Corinthiens 5.8). C’est le paradis promis au brigand (Luc 23.43). Une communion réelle, mais encore incomplète, puisque les corps sont encore dans l’attente de la résurrection.
  • L’état final : à la résurrection et au jugement dernier, Dieu inaugurera les nouveaux cieux et la nouvelle terre (Apocalypse 21.1). Alors, le ciel et la terre ne feront qu’un. Ce sera la plénitude du Royaume de Dieu.

Le ciel est donc espérance : non pas seulement « l’au-delà de l’âme », mais l’attente de la nouvelle création, de la victoire définitive de Dieu sur le mal.

2. Apocalypse 21–22 : la vision de la nouvelle création

Jean voit :

  • « Un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Apoc 21.1).
  • « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. (…) Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : car les premières choses ont disparu. » (21.3-4).
  • « Il n’y aura plus de malédiction. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville. Ses serviteurs le serviront, ils verront sa face. » (22.3-4).

C’est l’accomplissement de la promesse : Dieu réconcilie toute la création avec lui (Colossiens 1.20).

3. La fin du mal

  • L’Apocalypse montre la défaite définitive de Satan (Apoc 20.10).
  • Le péché, la mort, la douleur, tout ce qui corrompt le monde présent sera anéanti.
  • Isaïe 25.8 l’annonçait déjà : « Il fera disparaître la mort pour toujours. »
  • Paul le reprend : « Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » (1 Corinthiens 15.26).

Le ciel final n’est pas une évasion, mais une victoire : Dieu anéantit tout mal et renouvelle tout.

4. La perspective des Réformateurs

  • Calvin, sur Romains 8.18-25, souligne que la création elle-même soupire en vue de sa libération. Le salut ne concerne pas seulement les âmes, mais tout l’univers.
  • Luther insiste que nous attendons non pas une fuite hors du monde, mais la révélation de la gloire à venir, où la création sera restaurée.

5. La théologie contemporaine

  • Henri Blocher : insiste sur la distinction entre l’espérance individuelle (après la mort, avec Christ) et l’espérance cosmique (la résurrection et la nouvelle création).
  • N. T. Wright (souvent lu dans les cercles réformés) : le but final n’est pas « d’aller au ciel », mais que le ciel vienne sur la terre renouvelée.

6. Application

  • Espérance vivante : Notre foi ne se limite pas à « sauver notre âme », mais attend un renouvellement total.
  • Patience dans les épreuves : Parce que « les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire à venir » (Romains 8.18).
  • Engagement dès aujourd’hui : Vivre déjà en témoins du Royaume, en anticipant dans notre vie la victoire de Dieu sur le mal.

Conclusion :
Le ciel, au sens biblique, n’est pas seulement un lieu de repos, mais l’espérance d’une nouvelle création, d’un monde où le mal, la mort et les larmes auront disparu, où Dieu habitera avec son peuple. C’est le miracle que nous attendons : « Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Apoc 21.5).


Citations de CS Lewis sur le Ciel

C. S. Lewis a écrit plusieurs passages magnifiques sur le ciel et l’espérance chrétienne, notamment dans Mere Christianity (Les Fondements du christianisme), The Weight of Glory (L’éclat de la gloire), The Problem of Pain (Le problème de la souffrance), et ses fictions comme The Great Divorce (Le Grand Divorce) et The Last Battle (La Dernière Bataille).

Voici quelques citations essentielles :

1. Le ciel comme vraie patrie

« Les chrétiens qui ont le plus fait pour ce monde sont précisément ceux qui pensaient le plus au monde à venir. C’est depuis que les chrétiens ont cessé de penser presque entièrement à l’autre monde qu’ils sont devenus inefficaces ici-bas. Visez le ciel, et vous recevrez la terre par surcroît ; visez la terre, et vous n’obtiendrez ni l’un ni l’autre. »
(Mere Christianity, Livre III, chap. 10)

2. L’espérance d’une joie indicible

« Si je trouve en moi un désir qu’aucune expérience de ce monde ne peut satisfaire, l’explication la plus probable est que je suis fait pour un autre monde. »
(Mere Christianity, Livre III, chap. 10)


3. Le ciel comme accomplissement de notre vrai désir

« Nous ne sommes pas faits pour être laissés sur terre comme des statues inachevées. Nous sommes destinés à une gloire, à une splendeur que nous ne pouvons même pas encore imaginer. »
(The Weight of Glory, sermon, 1941)

4. La vision finale dans la Nouvelle Création

« Pour nous qui croyons, le ciel ne sera pas une simple prolongation, mais le début de la vraie histoire. Toutes nos vies sur terre n’ont été que la couverture et la page de titre : au ciel, nous entrerons dans le premier chapitre de la grande histoire que personne sur terre n’a lue, et qui continue éternellement, chaque chapitre étant meilleur que le précédent. »
(The Last Battle, dernier volume des Chroniques de Narnia)

5. La joie céleste plus réelle que la souffrance présente

« Ils disent de nous, à la fin : « Ils vécurent heureux pour toujours. » Mais dans le ciel, ce sera littéralement vrai. »
(The Last Battle)

On voit que Lewis insiste sur :

  • le ciel comme espérance active (qui donne force pour vivre sur terre),
  • le ciel comme vraie patrie de l’homme,
  • le ciel comme accomplissement d’un désir profond que rien sur terre ne peut combler,
  • le ciel comme nouvelle histoire, non une fin, mais un commencement.

Réfutation de Nietzsche

la différence radicale entre la critique nietzschéenne et la vision chrétienne réformée. Développons cela de manière structurée :

1. Nietzsche et l’illusion du Ciel

Friedrich Nietzsche, dans ses écrits, notamment L’Antéchrist et Ainsi parlait Zarathoustra, dénonce la religion chrétienne comme une « morale d’esclave ». Selon lui :

  • La promesse du Ciel serait un opium : elle endormirait les hommes, les rendant passifs face aux injustices et aux difficultés de la vie terrestre.
  • L’idée d’une vie après la mort détournerait les hommes de l’action concrète dans ce monde, et les pousserait à accepter leur condition plutôt que la transformer.
  • Le chrétien, selon Nietzsche, se contenterait de « souffrir en attendant un ailleurs », perdant ainsi toute puissance créatrice et transformative sur la terre.

2. La réfutation réformée : le ciel comme motivation active

La théologie réformée, fidèle à la Bible, voit au contraire la promesse du ciel comme une force pour agir dans le monde :

  • La Parole de Dieu est suffisante : elle nous enseigne que la vie terrestre n’est pas une fin en soi, mais une préparation à la vie éternelle.
  • L’espérance du ciel transforme la perspective : elle nous permet de supporter les épreuves, mais aussi d’agir avec justice et miséricorde.
  • Comme le rappelle Paul dans Romains 8.18‑25 : La création tout entière soupire et attend la rédemption ; les croyants sont appelés à vivre dans cette attente, avec patience et courage, tout en travaillant pour la justice et la miséricorde.

La promesse du ciel n’endort donc pas : elle éclaire le présent et donne du courage pour transformer la vie terrestre.

3. C. S. Lewis : un exemple clair

C. S. Lewis illustre ce point magistralement dans Mere Christianity et The Weight of Glory :

  • Le ciel n’est pas une fuite, mais une orientation vers l’éternel.
  • Lewis écrit : « Visez le ciel, et vous recevrez la terre par surcroît ; visez la terre, et vous n’obtiendrez ni l’un ni l’autre. » (Mere Christianity, Livre III)
  • Autrement dit : une espérance authentique transforme nos vies présentes. Elle donne un sens aux épreuves, motive l’amour du prochain et le service dans ce monde, et libère de l’égoïsme et du désespoir.
  • Dans The Weight of Glory, Lewis compare les afflictions présentes à un « léger moment », préparant un « poids éternel de gloire ». La perspective de l’éternité n’abrutit pas, elle élève et fortifie l’action humaine.

4. La vision réformée : espérance et responsabilité

  • Jean Calvin insiste sur l’union de la foi et de l’action : croire à la promesse de Dieu ne mène pas à la passivité. La foi véritable se traduit par des œuvres de justice et de miséricorde, dans la famille, la société, et la création.
  • L’espérance chrétienne ne nous fait pas fuir le monde : elle nous permet de le changer selon les principes divins, avec patience et persévérance, sachant que Dieu accomplira finalement sa volonté.
  • Comme le montre Romains 12.1‑2 : la vie chrétienne est une transformation par le renouvellement de l’esprit, motivée par la gloire à venir.

5. Synthèse : force, non opium

NietzscheThéologie réformée / Lewis
Le Ciel endort l’homme, le détourne de l’actionLe Ciel illumine l’homme, le motive à transformer le monde selon Dieu
La promesse de l’au-delà justifie la passivitéLa promesse de l’éternité inspire le courage, la justice et la miséricorde ici-bas
Espérance = illusionEspérance = force vivante qui transforme la vie et les sociétés

Conclusion :

La promesse du ciel n’est pas un opium, mais une force active. La théologie réformée et C. S. Lewis en particulier montrent que l’espérance chrétienne donne sens, courage et puissance à la vie terrestre, orientant nos choix vers la justice, la charité et l’adoration de Dieu. Elle n’échappe pas au monde, elle le purifie et le transforme.


Luther, le Ciel et la vie terrestre

La citation ci-dessous de Martin Luther illustre merveilleusement sa vision chrétienne pratique : la foi n’exclut pas l’action dans le monde, même dans l’attente de la fin des temps. Développons cela.

1. La citation et son sens

« Même si le Christ devait revenir demain, je planterais un arbre aujourd’hui. »

  • Il s’agit d’une image forte de responsabilité et de foi : Luther souligne que la certitude de la Parousie (le retour du Christ) ne justifie pas l’inaction.
  • Planter un arbre symbolise toute action utile, persévérante et ordinaire dans le monde : travail, famille, justice, service du prochain.

2. Contexte théologique

  • Pour Luther, la foi chrétienne repose sur la confiance totale en Dieu, mais cette foi se manifeste dans la vie concrète et quotidienne (sola fide).
  • L’espérance du ciel et la certitude du retour du Christ ne signifient pas que tout ce qui est terrestre est secondaire ou futile : au contraire, elles donnent sens et urgence à nos actes.
  • C’est un contraste direct avec l’idée que l’espérance du ciel rendrait passif, idée critiquée par Nietzsche.

3. Relation avec le monde et la providence

  • L’acte de planter un arbre est symbolique : il touche l’avenir, sans pouvoir en mesurer l’aboutissement.
  • Luther exprime ici la confiance dans la providence divine : Dieu guide le cours des événements, et l’action humaine est appelée à participer à la croissance et au bien du monde, même sans contrôle total sur le futur.
  • C’est une théologie de la responsabilité et de la fidélité quotidienne, enracinée dans la confiance en Dieu et l’espérance éternelle.

4. Comparaison avec l’espérance chez Calvin

  • Comme Calvin le souligne, la vie chrétienne est une « marche dans la fidélité », orientée par l’Écriture et motivée par l’espérance du ciel.
  • Le chrétien ne fuit pas le monde ; il travaille à la justice, à l’amour du prochain et à la gloire de Dieu, même en sachant que le monde est temporaire.
  • C. S. Lewis reprend cette idée : viser le ciel transforme nos actions ici-bas, les rendant significatives et pleines de valeur.

5. Application pratique

  • Nous ne devons pas attendre un miracle ou le retour du Christ pour agir dans nos familles, nos communautés, et notre environnement.
  • Chaque geste concret — planter un arbre, aider un voisin, témoigner de l’Évangile — est une expression de la foi et de l’espérance chrétienne.
  • L’espérance du ciel est un moteur pour transformer le monde, pas une excuse pour l’inaction.

Conclusion :

La citation de Luther nous rappelle que la foi et l’espérance chrétienne ne paralysent pas l’action, mais la motivent. La certitude de l’éternité n’est pas une fuite du monde : elle donne un sens à chaque acte quotidien, même le plus simple, en le plaçant dans le cadre de l’histoire du salut et de l’espérance du ciel.


Réfutation de l’universalisme et de l’apocatastase (Origène)

Cette réfutation est nécessaire pour articuler correctement la vision biblique de la justice, de l’enfer et du ciel, tout en distinguant la doctrine réformée de positions comme celle d’Origène. Développons cela à partir de Luc 16 et d’autres textes bibliques.

1. Le texte de Luc 16 : la réalité de l’enfer

Dans la parabole du riche et de Lazare :

  • Le riche, après sa mort, se trouve dans la souffrance et la séparation d’avec Dieu (Luc 16.23-24).
  • Il tente de demander de l’aide pour ses frères, mais Abraham répond que les vivants ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent (Luc 16.29).
  • Le texte souligne la permanence du jugement après la mort pour ceux qui rejettent la Parole de Dieu et vivent dans l’égoïsme et l’incrédulité.

Cette parabole indique que l’enfer n’est pas temporaire, mais le résultat du choix du péché et de la révolte contre Dieu.

2. La Bible réfute l’apocatastase universelle

  • Apocatastase : Doctrine d’Origène selon laquelle toutes les créatures, y compris les démons et Satan, seraient finalement sauvées.
  • Plusieurs passages bibliques s’y opposent :
    • Matthieu 25.41 : « Allez loin de moi, maudits, au feu éternel… »
    • 2 Thessaloniciens 1.9 : « Ceux qui ne connaissent pas Dieu… subiront une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur. »
    • Apocalypse 20.10-15 : Satan, la Bête et le faux prophète sont jetés dans l’étang de feu, lieu de tourment éternel.

Ces textes montrent clairement que le salut n’est pas universel et que la liberté de rejet de Dieu a des conséquences éternelles. L’apocatastase, en affirmant le salut final de tous, minimise la gravité du péché et du rejet de Dieu.

3. La nature de l’enfer

  • L’enfer n’est pas le lieu central de la création ni le but de Dieu.
  • Il est une conséquence du refus de Dieu, de l’incrédulité et de la révolte contre la source de vie.
  • On peut le comparer à une prison dans une grande ville : minuscule face à la gloire et l’immensité du ciel, mais réelle et inévitable pour ceux qui choisissent de s’enfermer eux-mêmes.
  • Le mystère du péché : l’homme choisit de se séparer de Dieu, qui est la source de toute vie et joie (Jean 15.6 ; Romains 1.18‑32).

4. La grandeur du ciel

  • Le ciel est immense, un lieu de communion éternelle avec Dieu, où les croyants participent à sa gloire et à sa présence (Apocalypse 21.1-4).
  • Comparé à l’enfer, il représente la totalité de l’espérance et de la vie, alors que l’enfer est limité, défini par le refus et la fermeture volontaire.

5. Synthèse et application

  • Luc 16 et la Bible entière montrent que le rejet de Dieu a des conséquences réelles et durables.
  • L’apocatastase (Origène) contredit ces passages : elle affaiblit la doctrine biblique de la liberté humaine et du jugement.
  • La révolte contre Dieu est un choix tragique, séparé de la vie qu’Il offre, et ce choix se perpétue dans l’éternité.
  • Mais le christianisme ne se centre pas sur l’enfer : le ciel est la réalité principale, immense, glorieux, et porteur d’espérance.

En résumé : l’enfer n’est pas un lieu que Dieu désire, mais une conséquence de la liberté de l’homme. Le mystère du péché est ce refus de communion avec Dieu. Le ciel, au contraire, est l’espace de la plénitude, de la joie et de la vie éternelle.


Textes liturgiques pour le culte

1. Prière d’ouverture du culte

Seigneur Tout-Puissant,

Nous venons devant Toi aujourd’hui, avec nos cœurs chargés et nos vies souvent distraites par le monde. Ouvre nos oreilles pour entendre ta Parole, nos yeux pour voir ton salut, et nos cœurs pour recevoir ton amour.
Nous T’invitons à être au centre de ce culte, afin que tout ce que nous disons, chantons et méditons glorifie Ton nom.
Par Jésus-Christ notre Seigneur, Amen.

2. Prière de confession du péché

Père céleste,

Nous confessons que trop souvent nous vivons comme l’homme riche de la parabole, insouciants de la vie éternelle et aveugles à la souffrance des autres. Nous avons négligé ta Parole, nous avons cherché la sécurité dans les biens et les plaisirs éphémères, et nous avons manqué de foi et d’obéissance.
Seigneur, aie pitié de nous. Purifie nos cœurs et renouvelle notre esprit, afin que nous puissions vivre selon ta volonté et marcher sur le chemin que Tu as tracé.

3. Déclaration du pardon

Écoutez la Parole de Dieu : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1.9).
Par Jésus-Christ, vous êtes pardonnés. Marchez dans la paix et la liberté que Lui seul peut donner.
Amen.

4. Prière d’illumination (avant la prédication)

Seigneur, ouvre nos cœurs et nos esprits à ta Parole.
Illumine notre compréhension afin que nous saisissions ton message pour nos vies, et que cette lumière transforme notre foi, nos choix et notre espérance.
Que ton Esprit Saint nous conduise à entendre, croire et mettre en pratique ce que Tu nous révèles dans les Écritures.
Par Jésus-Christ, Amen.

5. Prière après la prédication et d’intercession

Seigneur Dieu,

Merci pour la richesse de ta Parole, qui nous instruit, nous corrige et nous encourage.
Nous Te confions nos vies, nos familles et notre Église, afin que nous soyons fidèles à ta Parole et que nous vivions dans l’espérance de ton ciel.
Nous Te prions pour ceux qui sont dans la souffrance, la solitude ou la détresse, que ta grâce les console et les fortifie.
Bénis ceux qui ont du pouvoir et de l’influence, afin qu’ils agissent avec justice et miséricorde.
Nous Te prions aussi pour ton peuple élu, Israël, pour que les promesses de salut se réalisent selon ton plan, et pour que nous restions humbles et reconnaissants envers ton peuple.
Reçois nos prières et nos vies, et conduis-nous chaque jour dans ton amour et ta vérité.
Par Jésus-Christ notre Seigneur, Amen.


  1. Malheur aux riches et aux grands d’Israël
    1  Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion
    Et en sécurité sur la montagne de Samarie,
    À ces grands de la première des nations,
    Auprès desquels va la maison d’Israël…
    2 Passez à Kalné et voyez,
    Allez de là jusqu’à Hamath la grande,
    Et descendez à Gath des Philistins :
    Ces villes sont-elles plus prospères que (vos deux) royaumes,
    Et leur territoire est-il plus étendu que le vôtre ? …
    3 Vous croyez éloigné le jour du malheur,
    Et vous faites approcher le règne de la violence.
    4Ils reposent sur des lits d’ivoire,
    Ils sont voluptueusement étendus sur leurs tapis ;
    Ils mangent les agneaux du troupeau,
    Les veaux qu’on a mis à l’engrais.
    5 Ils égrènent les sons du luth,
    Ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique.
    6Ils boivent les calices à vin,
    Ils s’enduisent d’huile vierge
    Et ils ne souffrent pas de la ruine de Joseph !
    7 C’est pourquoi maintenant ils seront emmenés à la tête des déportés ;
    Et les banquets de ces voluptueux cesseront. ↩︎
  2. 1 Louez l’Éternel !
    Mon âme, loue l’Éternel !
    2Je louerai l’Éternel tant que je vivrai,
    Je psalmodierai en l’honneur de mon Dieu tant que j’existerai.
    3 Ne vous confiez pas aux nobles,
    À un être humain, à qui n’appartient pas le salut.
    4Son souffle s’en va, il retourne à sa poussière,
    Et ce même jour ses intentions périssent.
    5 Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob,
    Qui met son espoir en l’Éternel, son Dieu !
    6Il a fait les cieux et la terre,
    La mer et tout ce qui s’y trouve.
    Il garde la vérité à toujours.
    7Il fait droit aux opprimés ;
    Il donne du pain aux affamés ;
    L’Éternel relâche les prisonniers ;
    8 L’Éternel ouvre les (yeux des) aveugles ;
    L’Éternel redresse ceux qui sont courbés ;
    L’Éternel aime les justes.
    9L’Éternel garde les étrangers,
    Il soutient l’orphelin et la veuve,
    Mais il fait dévier la voie des méchants.
    10 L’Éternel régnera éternellement ;
    Ton Dieu, ô Sion ! (subsiste) de génération en génération !
    Louez l’Éternel ! ↩︎
  3. 1 Que tous ceux qui sont sous le joug de l’esclavage estiment leurs propres maîtres comme dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et que la doctrine ne soient pas calomniés. 2Et que ceux qui ont des croyants pour maîtres ne les méprisent pas, sous prétexte qu’ils sont frères, mais qu’ils les servent d’autant mieux que ce sont des croyants et des bien-aimés qui reçoivent leurs bons services.
    Les faux docteurs et l’amour des richesses. Conseils à Timothée
    Mt 6.19-34
    3 Voilà ce que tu dois enseigner et recommander. Si quelqu’un enseigne autrement et ne marche pas selon les saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ, et selon la doctrine conforme à la piété, 4il est enflé d’orgueil, il ne sait rien ; il a la maladie des discussions et des disputes de mots. De là naissent l’envie, la discorde, les calomnies, les mauvais soupçons, 5les contestations interminables d’hommes à l’esprit corrompu, privés de la vérité, et qui considèrent la piété comme une source de gain. 6Certes, c’est une grande source de gain que la piété, si l’on se contente de ce qu’on a. 7Car nous n’avons rien apporté dans le monde, comme aussi nous n’en pouvons rien emporter. 8Si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. 9Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans une foule de désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. 10Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux, et quelques-uns, pour s’y être adonnés, se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes bien des tourments.
    11 Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses et recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur. 12Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as prononcé cette belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. 13Je te le recommande, devant Dieu qui donne la vie à tous les êtres, et devant le Christ-Jésus qui a rendu témoignage par sa belle confession devant Ponce-Pilate : 14garde le commandement sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ, 15que manifestera en son temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, 16qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu, ni ne peut voir : à lui, honneur et puissance éternelle ! Amen ! ↩︎
  4. L’homme riche et le pauvre Lazare
    Lc 12.15-21 ; 6.20-21,24-25
    19 Il y avait un homme riche qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. 20Un pauvre couvert d’ulcères, du nom de Lazare, était couché à son portail ; 21il aurait désiré se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; même les chiens venaient lécher ses ulcères. 22Le pauvre mourut et fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche aussi mourut et fut enseveli. 23Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, en proie aux tourments, il vit de loin Abraham et Lazare dans son sein. 24Il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre dans cette flamme. 25Abraham répondit : (Mon) enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie et que de même Lazare a eu les maux, maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. 26En plus de tout cela entre nous et vous se trouve un grand abîme afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne puissent le faire, et qu’on ne parvienne pas non plus de là vers nous. 27Le riche dit : Je te demande donc, père, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; 28car j’ai cinq frères. Qu’il leur apporte son témoignage, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourment. 29Abraham répondit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. 30Et il dit : Non, père Abraham mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. 31Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts. ↩︎

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