Connaissez-vous l’histoire des Cadets de Gascogne, popularisée par l’écrivain Edmond Rostand dans son fameux et magnifique Cyrano de Bergerac (voir photo mise en avant), ou encore par Alexandre Dumas et ses Trois mousquetaires.
On compte dans leurs rangs le mythique personnage de d’Artagnan.
Gustave Doré a réalisé en 1883 le monument à Alexandre Dumas, installé dans le 17e arrondissement de Paris. Ici, la statue de Charles de Batz de Castelmore, dit D’Artagnan (vers 1611-1673).
Wikipedia nous livre un rapide survol de leur histoire singulière :
Un cadet de Gascogne (capdèth de Gasconha en gascon) est, sous l’Ancien Régime, un militaire censé être d’origine gasconne (mais parfois d’alentours comme béarnaise ou souletine) souvent gentilhomme, souvent un puîné. Trop pauvre pour prétendre comme un aîné de grande famille entrer dans une coûteuse académie, il reçoit une formation d’officier au sein même des troupes. Ce parcours est de règle jusqu’en 1682.
On trouve de nombreux capitaines gascons à la tête des compagnies. Comme ils sont bien souvent des puînés, le mot gascon capdèth (chef, capitaine) va donner le mot français cadet pour désigner un frère puîné. Et la qualité de « cadet » finit par être attribuée aux jeunes gentilshommes pauvres en formation.
Un mythe littéraire se forge au xixe siècle. À partir de D’Artagnan, personnage réel revisité par Courtilz de Sandras, Alexandre Dumas crée un archétype : le jeune Gascon pauvre, intelligent, hardi, redoutable bretteur, qui monte à Paris où il entre comme cadet dans une compagnie. Puis Edmond Rostand popularise l’expression « cadets de Gascogne » en imaginant une « compagnie des Cadets de Gascogne » dans sa pièce Cyrano de Bergerac.
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Ce que l’on sait moins, c’est que ces fameux cadets de Gascogne étaient originaires de la région, gagnée aux idées de la Réforme, de Jeanne d’Albert et d’Henri IV, du Béarn au pied des Pyrénées, et que beaucoup avaient, par conséquent, des origines, voire étaient eux-mêmes protestants.
Cela est suggéré d’ailleurs de différentes manières dans le film actuellement au cinéma, où l’ont voit d’Artagnan (François Civil) porter une Bible dans le premier volet, et dans le second Athos (Vincent Cassel) déchiré entre sa loyauté au roi et sa famille huguenote, assiégée dans La Rochelle en 1627. Quant au personnage de Porthos, il est inspiré d’Isaac de Porthau, seigneur protestant baptisé à Pau en 1617 !
Voir : Les Cadets de Gascogne, toute une histoire
Du cadet de la famille au Cadet de Gascogne
Portrait de Savinien de Cyrano de Bergerac
Ces capitaines ou « capdets » en gascon, puis « cadets », sont souvent nobles, et sans le sou. Mais grâce à leur audace, ils acquièrent rapidement une certaine renommée.
Parmi les cadets célèbres, on compte Savinien de Cyrano de Bergerac ou le comte d’Artagnan, deux héros de romans de cape et d’épée.La notoriété des « Cadets de Gascogne » finit par prendre une telle ampleur que la signification de « puîné » leur est associée et le terme « cadet » prend petit à petit sa place dans le langage courant.
« Ce sont les cadets de Gascogne
De Carbon de Castel-Jaloux ;
Bretteurs et menteurs sans vergogne,
Ce sont les cadets de Gascogne !
Parlant blason, lambel, bastogne,
Tous plus nobles que des filous,
Ce sont les cadets de Gascogne
De Carbon de Castel-Jaloux :Œil d’aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups,
Fendant la canaille qui grogne,
Œil d’aigle, jambe de cigogne,Ils vont, — coiffés d’un vieux vigogne
Dont la plume cache les trous ! —
Œil d’aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups !Perce-Bedaine et Casse-Trogne
Sont leurs sobriquets les plus doux ;
De gloire, leur âme est ivrogne !
Perce-Bedaine et Casse-Trogne,
Dans tous les endroits où l’on cogne
Ils se donnent des rendez-vous…
Perce-Bedaine et Casse-Trogne
Sont leurs sobriquets les plus doux !Voici les cadets de Gascogne
— Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac (1897), II, 7.
Qui font cocus tous les jaloux !
Ô femme, adorable carogne,
Voici les cadets de Gascogne !
Que le vieil époux se renfrogne :
Sonnez, clairons ! chantez, coucous !
Voici les cadets de Gascogne
Qui font cocus tous les jaloux ! »
« Eh bien donc ! nous allons au blason de Gascogne,
— Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac (1897), IV, 4.
Qui porte six chevrons, messieurs, d’azur et d’or,
Joindre un chevron de sang qui lui manquait encor ! »
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