Heinrich Bullinger

Heinrich Bullinger (1504-1575)

Heinrich Bullinger, né le 18 juillet 1504 à Bremgarten (dans l’actuel canton d’Argovie) et mort le 17 septembre 1575 à Zurich, est un réformateur suisse, figure de l’introduction de la Réforme à Zurich et successeur d’Ulrich Zwingli. [Wikipedia]

Sa théologie de l’Alliance représente un grand intérêt pour nous.

Voir en particulier de Jean-Marc Berthoud (audio) :

Autres :

De Heinrich Bullinguer [ en Fr ou Eng] :

Universalif.fr

Successeur de Zwingli, Bullinger a dirigé comme antistes l’Église du canton de Zurich de 1531 à sa mort. Fils d’un prêtre, il fait des études chez les Frères de la vie commune aux Pays-Bas et à Cologne, où il entre en contact avec l’humanisme et Érasme. Maître d’école à Kappel, il adhère à la Réforme à la lecture des ouvrages de Luther.

Il devient l’ami et le conseiller de Zwingli, auquel il succède après le désastre de Cappel, alors que la Réforme paraît compromise en Suisse. Mais il se révèle un dirigeant de valeur, qui organise l’Église de la ville et du canton par une ordonnance relative au clergé et aux synodes. Il défend la liberté du ministère contre le pouvoir séculier et, pendant toute sa longue carrière, il maintient un équilibre qui laisse l’application de la discipline ecclésiastique aux autorités temporelles, auprès audition des pasteurs. Partisan d’une Église d’État, il modère, au sein du monde réformé, ses collègues qui sont partisans d’une plus grande autonomie ecclésiale.

Il lutte avec vigueur contre les tentatives catholiques et contre les anabaptistes et il réorganise le système scolaire. Défenseur des idées de Zwingli, il refuse tout compromis avec les luthériens sur la cène et réussit à unifier les cantons helvétiques protestants, autour de ses doctrines, par la Confessio helvetica de 1536, dont il est l’auteur. En 1549, il parvient à rallier Calvin à sa doctrine dans le Consensus Tigurinus, avant de voir ratifiée la Confession helvétique postérieure (1566) par presque tous les cantons évangéliques. De plus, il acquiert une réputation considérable dans le rôle de conseiller pour toute la chrétienté réformée et en raison de l’hospitalité qu’il accorde aux réfugiés.

Sa correspondance, qui comprend 12 000 lettres, est la plus étendue de celles qu’ont laissées les réformateurs. Historien de valeur (notamment avec La Chronique de Zurich), il a produit une œuvre abondante qui a fait de lui un des théologiens les plus lus en milieu protestant et qui comporte, en particulier, des prédications, des commentaires bibliques, des ouvrages de dogmatique et de controverse.

— Bernard VOGLER

Musée du Protestantisme :

Heinrich Bullinger, théologien et réformateur, conforte la Réforme à Zurich après la mort de Zwingli en 1531. Il joue aussi un rôle essentiel dans l’essor du courant réformé en Europe.

L’influence de la Réforme

Le père d’Heinrich Bullinger était curé doyen à Bremgarten dans le canton suisse d’Argovie. C’est là qu’Heinrich naît en 1504. Destiné à la prêtrise, il fait ses études de 1519 à 1522 à l’université de Cologne. Ses lectures d’Érasme, de Melanchthon et de Luther le conduisent à une conversion progressive à la Réforme.

Le successeur de Zwingli à Zurich

En 1523, il enseigne l’exégèse biblique au couvent cistercien de Cappel (canton de Zurich), sans prononcer ses vœux, et étudie le grec et l’hébreu. Il rencontre Zwingli et étudie ses écrits. En 1529,  Bullinger, se marie avec Anna Adlischweiler, une ancienne nonne. Il devient pasteur dans sa ville natale de Bremgarten, succédant à son père qui avait été révoqué pour avoir propagé des doctrines de la Réforme.

En 1531, Zwingli est tué en participant en tant qu’aumônier à la bataille de Cappel. Les Zurichois y sont battus par les cantons catholiques. Cette défaite entraîne le retour du canton d’Argovie au catholicisme. Bullinger doit partir avec sa famille et il se réfugie à Zurich. Recevant des appels de Berne, Bâle et Zurich, il choisit de rester à Zurich où il est nommé premier pasteur de la collégiale.

Il consolide la Réforme dans la ville et dans le canton de Zurich, alors qu’elle paraissait compromise sous la pression des catholiques, suite à la disparition de Zwingli. Comme lui, il s’oppose aux anabaptistes mais il ne les persécute pas car il se refuse à la violence envers ceux qui ne partagent pas ses croyances.

Il refuse la séparation complète de l’Église et du pouvoir séculier, tout en en défendant la liberté de prédication et en s’opposant à la tutelle de l’État sur l’Église : il obtient en 1532 la création d’un comité mixte de magistrats et de pasteurs pour surveiller les affaires ecclésiastiques.

Excellent prédicateur – il prêche deux ou trois fois par semaine – Bullinger est aussi historien avec sa Chronique de Zurich qui retrace l’histoire de la ville depuis l’époque romaine jusqu’à la Réforme. Il a écrit une vie de Zwingli et fait éditer ses œuvres.

Le théologien propagateur du courant réformé en Europe

Bullinger développe une théologie  de l’alliance dans De testamento seu foedere Dei unico et aeterno (1536).

Il accueille à Zurich de nombreux réfugiés protestants venus d’Angleterre et d’Italie, sa maison est ouverte à tous ceux qui sollicitent son aide.

Restant dans la ligne de Zwingli, il refuse tout compromis avec Luther sur la Cène, en défendant la présence symbolique, mais non réelle, du Christ.

Il s’attache à préserver l’unité réformée grâce à un accord passé en 1549 avec Calvin sur la Cène, le Consensus Tigurinus. Il rédige aussi un recueil de thèses doctrinales, la Confession helvétique postérieure, laquelle est adoptée en 1566 par la plupart des cantons suisses protestants et devient une référence pour l’Europe réformée.

Bullinger a eu une influence considérable par ses prédications, ses commentaires sur la Bible et sa très volumineuse correspondance théologique, plus de 12 000 lettres adressées à des personnalités diverses : théologiens, pasteurs, princes et hommes politiques. Il a notamment influencé le mouvement puritain en Angleterre. Son œuvre majeure est un traité de théologie pastorale, Les Décades, paru d’abord en latin.

Il perd sa femme et une grande partie de sa famille durant l’épidémie de peste de 1554 à 1556.

Il meurt en 1575, à l’âge de 71 ans, à Zurich au terme d’un ministère de 44 ans dans cette ville.

Au sujet de la Confession Helvétique (Universalis) :

On connaît deux « confessions helvétiques », la Confessio helvitica de 1536 et la Confession helvétique postérieure de 1566. La première Confession helvétique, ou deuxième Confession bâloise, est rédigée en janvier 1536, en particulier par H. Bullinger, Myconius et Grynæus, théologiens protestants zurichois et bâlois. Elle est aussitôt traduite en allemand par Leo Jud. Acceptée en mars 1536 par les Églises de Zurich, de Berne, de Bâle, de Schaffhouse, de Saint-Gall, de Mulhouse et de Bienne, elle a pour dessein de définir une attitude qui leur soit commune, au moment où le Strasbourgeois Bucer s’emploie à trouver une formule d’accord avec Luther sur la question très controversée de l’eucharistie. La première Confession helvétique témoigne d’une volonté réelle de conciliation avec les thèses luthériennes, sans que soit renié cependant l’héritage zwinglien. Ainsi l’article XXI (d’après le texte latin) définit-il le pain et le vin de l’eucharistie comme des signes. Les réalités spirituelles auxquelles ils renvoient sont perçues par la foi. À l’article XXIII, l’eucharistie est définie comme un « repas mystique », le Seigneur usant du ministère de l’Église pour donner au croyant une vraie communion à son corps et à son sang. Malgré ce souci de conciliation, les Églises suisses n’accepteront pas le texte de la Concorde de Wittenberg, dans lequel, à leurs yeux, Bucer avait trop concédé à Luther, au moment où il disait sa certitude d’avoir réussi à concilier équitablement les thèses antagonistes.

La Confession helvétique postérieure est envoyée le 12 mars 1566 à l’Électeur palatin, Frédéric III, et au landgrave de Hesse, qui avaient sollicité l’aide des théologiens et des Églises de Suisse. Son origine est zurichoise : elle a d’abord été rédigée comme une déclaration de foi personnelle par Bullinger, le successeur de Zwingli, en 1561. En 1564, malade de la peste, il l’avait jointe à son testament. Entre-temps, grâce à son amitié avec Olévian et Ursinus, qui rédigeront le catéchisme de Heidelberg, il était devenu le conseiller de l’Électeur palatin. Helvétique, la confession de Bullinger, désormais introduite par un texte de Josias Simmler, son gendre, est reçue par les ministres de Berne, de Schaffhouse, de Saint-Gall, de Coire, de Mulhouse, de Bienne et de Genève, qui y souscrivent avant qu’elle soit envoyée, accompagnée d’une traduction allemande, sous le titre : Confessio et expositio simplex orthodoxae fidei et dogmatum catholicorum syncerae religionis christianae. Elle est imprimée à Zurich, chez C. Froschauer. Elle est aussitôt traduite et publiée dans une édition française à Genève, sous le titre Confession et simple exposition de la vraye foi et [] de la pure religion chrétienne faite par les ministres de l’Église de Jésus-Christ qui sont en Suisse.

De rédaction simple, elle est, selon Bossuet lui-même, de toutes les confessions des zwingliens « celle qui dit le plus nettement ce qu’elle veut dire ». Elle s’inscrit dans la série des documents par lesquels les Églises réformées se définissent à cette époque : Confession gallicane (1559)Confession écossaise (1560)Confession belge (1561)Confession hongroise (1562)Catéchisme de Heidelberg (1563). Pendant longtemps, les pasteurs suisses devront la signer. Par ailleurs, elle sera reçue par les Églises réformées de France, d’Écosse, de Hongrie et de Pologne. Les trente articles de ce document sont composés selon un plan semblable : énoncés de thèses fondamentales à partir desquelles est défini ce que « nous croyons […], confessons […], enseignons », et ce que « nous condamnons […], rejetons ». Les citations scripturaires y sont nombreuses. Les articles I et II traitent de l’Écriture sainte. 

Oeuvres :

Les principaux travaux comprennent les écrits théologiques de Bullinger avec 124 titres, sont les suivants:

  • « Dekaden » : Il s’agit de cinquante sermons en langue latine (Dans cinq livres dix homélies chacun, d’où le nom « Dekaden »), qui ont été publiés à Zurich entre 1549 et 1552. Ils traitent tous les points importants de la foi réformée. Les Dekaden ont été traduits immédiatement en allemand, Anglais, français et néerlandais. Ils ont exercé une grande influence sur Jean Calvin, sur le Catéchisme de Heidelberg et le piétisme Anglais et américain.
  • Les lettres. La correspondance Bullinger est le plus vaste qu’il y est venu de XVIe siècle. Ils sont bien connus en fait 12.000 lettres écrites par Bullinger, qui était le conseiller et ami de nombreuses personnalités de la réforme, ou envoyé à lui, dont 300 à Calvin. Il a eu un échange de lettres, par exemple Giovanna Gray, Henri II et François II de FranceHenry VIIIEdward VIElizabeth I de Angleterre et les rois Christian II du Danemark. Chez les Italiens sont souvenaient Camillo Renato, la duchesse de Ferrare Renée de France.
  • La deuxième Helvetic Confession de foi (Helvetica postérieure confessio), Personnellement préparé par Bullinger et publié par Frédéric III
  • divers sermons dont 66 sont sur le Prophète Daniele, 170 Jérémie et 190 Isaïe
  • travailler la persécution des chrétiens de l’Antiquité au XVIe siècle
  • Histoire de la Réforme 1564, ce qui représente une des sources principales pour la reconstruction de la réforme
  • Histoire confédéré 1568
  • Histoire de Zurich 1574
  • Commentaires en latin sur tous les livres le nouveau Testament
  • Ratio Studiorum – des conseils aux jeunes étudiants pour les études

Sur le Net (divers) :

Commentaires

Une réponse à “Heinrich Bullinger (1504-1575)”

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Foedus

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading