La Destruction de la bête et le faux prophète

L’Apocalypse de l’Occident – Chant I (Vincent Bru)

L’Occident s’efface non sous le fer des ennemis, mais sous le poids de son oubli.
Ce poème en alexandrins et en trois « chants » est un cri de vérité et d’espérance : il rappelle que la Parole demeure quand tout vacille.

Entre jugement, chute et réforme, il trace la route du retour à Dieu — la seule issue de lumière dans la nuit des civilisations.

Ce Chant I expose la chute spirituelle de l’Occident — Babel moderne — et le dévoilement progressif de la Bête : l’union du mensonge moral, du relativisme et de l’idolâtrie de l’homme. Mais il se clôt sur une espérance réformée : Dieu demeure le Juge et le Rédempteur. Sous la ruine des civilisations, le Royaume de Dieu se prépare.

CHANT I : JUGEMENT

I

Ô toi, monde vieilli, Babel de vanité,
Qui vendis ton salut pour ton humanité,
Tu cries : « Paix et amour ! » mais ton rire est d’argile,
Car l’orgueil de ton cœur t’a rendu inutile.

II

Les nations se sont tues, livrant à la raison
Ce que Dieu seul jugeait, selon sa Loi, son Nom.
Le juste est appelé traître à la tolérance,
Et le pécheur, martyr d’une fausse innocence.

III

Le Christ fut relégué hors des murs des cités,
Et son saint Évangile, paré de charités,
Est devenu discours de sociologie molle,
La croix ne sauve plus, elle apaise et console.

IV

Les peuples ont troqué la foi pour la pitié,
Leur chair se croit divine, leur esprit effacé.
Ils citent les prophètes sans lire leur colère,
Et se font des idoles de leurs propres misères.

V

J’ai vu, dit l’Esprit-Saint, l’arc-en-ciel de la Bête,
Drapée de mots sucrés, séduisante Prophète ;
Son sceptre est l’opinion, son autel la rancune,
Et ses saints sont ceux-là qui maudissent la Lune.

VI

De Sion fuit la Loi, de Rome la ferveur,
Et la femme des mers s’est vêtue de pudeur :
Mais son cœur bat au pas d’un chœur sombre idolâtre,
Où l’on bénit le vice en riant du Désastre.

VII

L’islamisme s’avance, habillé de douceur,
Tandis que l’Occident abdique sa vigueur.
Non plus avec le sabre, mais par la repentance,
On déchire sa foi sous masque d’indulgence.

VIII

Mais l’Esprit crie encore : « Reviens à ton rocher !
Ne laisse point la honte éteindre le péché !
Car c’est Dieu, et non l’homme, qui fixe la mesure,
Et son Fils seul guérit nos blessures impures. »

IX

Heureux les cœurs brisés, car Dieu les rebâtit ;
Heureux les affamés, car Christ les rassasie ;
Heureux les artisans de paix, non de faiblesse,
Qui servent sous la croix, vainqueurs dans la détresse.

X

Ainsi parle le Juge : « J’abattrai vos idoles,
Je ferai fondre l’or de vos temples frivoles.
Mais du milieu des ruines jaillira le matin,
Et je prendrai encore vos enfants par la main. »

Vincent Bru, 8 novembre 20251


Description et clefs de lecture

Présentation de la forme

J’ai choisi d’écrire ce poème en alexandrins classiques, non par souci de contrainte académique, mais parce que cette forme porte en elle une force rythmique et spirituelle. Elle impose le souffle, comme une respiration solennelle — celle du psaume ou de l’oracle.
Je veille à respecter oralement la césure, même si je m’autorise parfois des libertés de diction : l’important n’est pas la rigueur métrique d’un Racine, mais la vérité du cri, la musicalité du verbe, la fluidité du sens.
Mon modèle est davantage Agrippa d’Aubigné que Boileau : je recherche une poésie qui se clame, se prophétise, se chante, plus qu’elle ne se déclame.
Ce Chant I doit être entendu comme un poème prophétique, un cri inspiré par la Parole de Dieu face à la décomposition du monde occidental.
Chaque vers se veut une parole de veilleur, mêlant symbolisme biblique, théologie réformée et souffle apocalyptique.


Clefs de lecture par quatrain

I

Ô toi, monde vieilli, Babel de vanité,
Qui vendis ton salut pour ton humanité,
Tu cries : « Paix et amour ! » mais ton rire est d’argile,
Car l’orgueil de ton cœur t’a rendu inutile.

Je m’adresse ici à la civilisation occidentale, semblable à Babel : orgueilleuse, vieillie dans son savoir, ayant échangé la grâce divine contre l’adoration de l’homme.
“Ton rire est d’argile” : image adamique — l’homme se glorifie dans la poussière d’où il vient.
Le vers final renvoie à Genèse 3 : l’orgueil a rendu la créature stérile, inutile à Dieu.


II

Les nations se sont tues, livrant à la raison
Ce que Dieu seul jugeait, selon sa Loi, son Nom.
Le juste est appelé traître à la tolérance,
Et le pécheur, martyr d’une fausse innocence.

Les nations modernes ont remplacé la Révélation par la raison : c’est le triomphe du rationalisme, où la morale divine devient suspecte.
Le juste — celui qui obéit à la Loi de Dieu — est rejeté comme intolérant ; le pécheur devient victime sacrée.
C’est une inversion du bien et du mal, annonçant le règne de la Bête (Ésaïe 5.20, Apocalypse 13).


III

Le Christ fut relégué hors des murs des cités,
Et son saint Évangile, paré de charités,
Est devenu discours de sociologie molle,
La croix ne sauve plus, elle apaise et console.

Le Christ est exilé de la sphère publique.
L’Évangile est réduit à un humanisme sentimental — on a vidé la croix de sa puissance rédemptrice (1 Corinthiens 1.18).
Le monde veut un Christ qui console sans sauver, un Dieu qui pardonne sans juger.


IV

Les peuples ont troqué la foi pour la pitié,
Leur chair se croit divine, leur esprit effacé.
Ils citent les prophètes sans lire leur colère,
Et se font des idoles de leurs propres misères.

L’humanisme compassionnel a remplacé la foi vivante.
La “pitié” devient religion de l’homme-Dieu, refusant le péché et la repentance.
Les prophètes sont invoqués, mais leur jugement est effacé : la Parole est travestie.
Les idoles modernes sont les blessures exhibées, l’ego souffrant.


V

J’ai vu, dit l’Esprit-Saint, l’arc-en-ciel de la Bête,
Drapée de mots sucrés, séduisante prophète ;
Son sceptre est l’opinion, son autel la rancune,
Et ses saints sont ceux-là qui maudissent la Lune.

Vision apocalyptique : la Bête (Ap 13) se pare de l’arc-en-ciel, symbole de paix dévoyé.
Son culte est celui du sentimentalisme moral, de la religion civile sans Dieu.
L’opinion devient trône, la rancune idéologique devient liturgie.
“La Lune” renvoie à l’ordre créé, moqué par le progressisme.


VI

De Sion fuit la Loi, de Rome la ferveur,
Et la femme des mers s’est vêtue de pudeur :
Mais son cœur bat au pas d’un chœur sombre idolâtre,
Où l’on bénit le vice en riant du Désastre.

Allusion à Apocalypse 17 : la prostituée des nations, “la femme des mers”.
La chrétienté apostate s’est drapée de vertu, mais elle cache l’idolâtrie moderne : bénir le péché au nom de la tolérance.
Rome et Sion — symboles de la foi et de la ferveur — ont déserté leurs fondations.


VII

L’islamisme s’avance, habillé de douceur,
Tandis que l’Occident abdique sa vigueur.
Non plus avec le sabre, mais par la repentance,
On déchire sa foi sous masque d’indulgence.

Ce quatrain décrit non un ennemi extérieur, mais une infiltration spirituelle.
L’Occident se rend sans combat, sous le poids de sa culpabilité morale.
L’islamisme ici symbolise toute idéologie conquérante profitant de la repentance dévoyée.
La douceur masque la conquête.


VIII

Mais l’Esprit crie encore : « Reviens à ton rocher !
Ne laisse point la honte éteindre le péché !
Car c’est Dieu, et non l’homme, qui fixe la mesure,
Et son Fils seul guérit nos blessures impures. »

Voix de l’Esprit (Ap 2–3)  : appel à la repentance véritable, non celle du monde.
Le “rocher” est le Christ (1 Corinthiens 10.4).
La honte moderne n’efface pas le péché : elle le remplace par la culpabilité sans salut.
Seule la croix guérit.


IX

Heureux les cœurs brisés, car Dieu les rebâtit ;
Heureux les affamés, car Christ les rassasit ;
Heureux les artisans de paix, non de faiblesse,
Qui servent sous la croix, vainqueurs dans la détresse.

Écho direct aux Béatitudes (Matthieu 5).
La vraie paix n’est pas la compromission, mais la fidélité sous la croix.
Ces vers marquent la renaissance spirituelle : Dieu rebâtit ce que le monde détruit.


X

Ainsi parle le Juge : « J’abattrai vos idoles,
Je ferai fondre l’or de vos temples frivoles.
Mais du milieu des ruines jaillira le matin,
Et je prendrai encore vos enfants par la main. »

Voix du Christ-Juge (Apocalypse 19).
Le jugement n’est pas la fin, mais le prélude du renouveau.
Dieu détruit les idoles pour restaurer la communion.
“Du milieu des ruines jaillira le matin” : image de la Résurrection, du retour de la grâce.


  1. Assistance IA (ChatGPT) utilisée pour la rédaction. ↩︎

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