Portrait de Théodore Agrippa d’Aubigné (1622).
Après la conversion d’Henri IV au catholicisme, Agrippa d’Aubigné, à la fois homme de guerre et poète, reste fidèle à la cause protestante.
En 1620, il est contraint de se réfugier à Genève où il passe les dix dernières années de sa vie.Agrippa d’Aubigné nous a laissé un témoignage des luttes politiques et religieuses qui ont bouleversé l’Europe du XVIe siècle.
Dans son œuvre la plus célèbre publiée en 1616, Les tragiques, il exprime sa colère contre les persécutions subies par les protestants.
Source : Mon calendrier protestant aux éditions Olivétan
Théodore Agrippa d’Aubigné, né d’Aubigny[n 1] le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un homme de guerre, écrivain controversiste et poète baroque français. Il est notamment connu pour Les Tragiques, poème héroïque racontant les persécutions subies par les protestants.
Calviniste intransigeant, il soutient sans relâche le parti protestant, se mettant souvent en froid avec le roi Henri de Navarre, dont il fut l’un des principaux compagnons d’armes. Après la conversion de celui-ci, il rédigea des textes qui avaient pour but d’accuser Henri IV de trahison envers l’Église. Chef de guerre, il s’illustra par ses exploits militaires et son caractère emporté et belliqueux. Ennemi acharné de l’Église romaine, critique vis-à-vis de la cour de France et souvent mal disposé à l’égard des princes, il s’illustra par son attachement farouche à la France protestante.
L’œuvre littéraire
Méconnu de ses contemporains, il fut redécouvert à l’époque romantique, notamment par Victor Hugo, puis par le critique Sainte-Beuve.
En 1976, dans une chanson polémique et anticolonialiste, Un air de liberté, Jean Ferrat le mentionne : « La terre n’aime pas le sang ni les ordures, Agrippa d’Aubigné le disait en son temps, votre cause déjà sentait la pourriture. » Son œuvre la plus connue est son recueil Les Tragiques.
Mais d’Aubigné n’est pas l’auteur d’une seule œuvre. Le Printemps est un recueil de sonnets amoureux, de stances et d’odes qui reprend la lyrique pétrarquiste[5] sur les tons opposés de la rage du désespoir et d’une fantaisie plus légère. Le premier recueil de sonnets du Printemps, L’Hécatombe à Diane, est dédié à Diane Salviati, jeune fille qu’il aimait et qu’il n’a pas pu épouser à cause de la différence de religion[6],[7]. À la fin de sa vie, les Petites œuvres meslees associent des Méditations sur les Psaumes et des poésies religieuses.
L’essentiel de son œuvre est polémique. D’Aubigné, engagé dans les combats de son époque, cherche ainsi à discréditer les vanités de la cour royale et la religion catholique dans la Confession du Sieur de Sancy[8],[9],[10],[11] et Les Aventures du baron de Faeneste[12]. Son Histoire universelle[13] est aussi, malgré son titre, une œuvre engagée, destinée à justifier l’autonomie politique et militaire des protestants français. Il publie aussi de nombreux opuscules politiques.
Article détaillé : Panache blanc d’Henri IV.
Il est l’inventeur de la formule qu’il met dans la bouche d’Henri IV sur le champ de bataille d’Ivry : « Ralliez-vous à mon panache blanc », qui est ensuite complétée par Hardouin de Péréfixe puis par Voltaire.
À la fin de son existence, il écrit ses mémoires sous le titre Sa vie à ses enfants[14] (Constant, Marie et Louise), pour leur montrer « sa gloire » et « ses fautes » et leur être par là-même un exemple profitable.
Œuvres
- Hécatombe à Diane : recueil de sonnets (lire en ligne [archive]).
- Les Tragiques, Éd. Frank Lestringant, Paris, Gallimard, 1995 (ISBN 978-2-07-073724-6).
- Les Tragiques (1616, retravaillé sur manuscrit jusqu’en 1630), éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champions Classiques, 2006.
- André Thierry (dir.), Histoire universelle, Genève, Droz, 1981-2000, 11 vol., 1616-1630 (ISBN 978-2-600-00462-6, lire en ligne [archive] sur Gallica).
- Les Aventures du baron de Faeneste (1617, 1619,1630), Éd. Prosper Mérimée, Nendeln, Liechtenstein, Kraus Reprint, 1972, lire en ligne [archive] sur Gallica.
- Petites œuvres meslées du sieur d’Aubigné (1630) Genève, Aubert, 1968, lire en ligne [archive] sur Gallica.
- Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné publiés pour la première fois d’après le ms. de la bibliothèque du Louvre par M. Ludovic Lalanne, suivis de fragments de l’histoire universelle de d’Aubigné et de pièces inédites, Éd. Ludovic Lalanne, Paris, Charpentier, 1854, lire en ligne [archive] sur Gallica.
- Sa Vie à ses enfants, Paris, Nizet, 1986.Il s’agit d’une édition plus récente du texte publié par Lalanne sous le titre de Mémoires.
- Le Printemps : l’hécatombe à Diane et Les stances (1873-1892), éd. H. Weber, Paris, Presses universitaires de France, 1960.
- Œuvres, Henri Weber, Jacques Bailbé, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1969.
- La Responce de Michau l’aveugle, suivie de La replique de Michau l’aveugle : deux pamphlets théologiques anonymes publiés avec des pièces catholiques de la controverse, éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Honoré Champion, 1996 (ISBN 978-2-85203-613-0).Longtemps attribués au ministre La Blachière de Niort.
- Petites œuvres meslees, Éd. Véronique Ferrer, Paris, Champion, 2004 (ISBN 978-2-7453-0988-4).
- Écrits politiques, éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champion, 2007.
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