La Visitation de Marie

4e dimanche de l’Avent – Année C : Dieu visite son peuple (Luc 1.39–45)

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En ce 4ᵉ dimanche de l’Avent, l’Église se tient au seuil de l’accomplissement. Les promesses anciennes, longtemps attendues et parfois mises à l’épreuve, commencent à prendre chair dans l’histoire humaine. Les lectures bibliques de ce jour nous conduisent au cœur de la fidélité de Dieu : il n’oublie pas son alliance, il ne renonce pas à son peuple, et il accomplit sa parole au temps voulu.

De Michée annonçant un berger issu de la petite ville de Bethléem, au cri du Psaume 80 implorant Dieu de « faire briller sa face », jusqu’à l’épître aux Hébreux proclamant l’obéissance parfaite du Christ venu accomplir la volonté du Père, tout converge vers l’Évangile de la Visitation. Dans la rencontre humble de Marie et d’Élisabeth, Dieu visite son peuple avant même la naissance de son Fils. La foi est suscitée, la joie jaillit, et la seigneurie du Christ est confessée dans le secret d’une maison.

Cette page propose des ressources bibliques, théologiques, liturgiques et pédagogiques pour accompagner ce temps de l’Avent. Elle invite à relire les textes à la lumière de la théologie de l’alliance, à nourrir la prédication et la prière de l’Église, et à aider chacun à entrer dans une attente confiante. Car heureux est celui qui croit à l’accomplissement de ce que le Seigneur a promis.


Textes de la Bible et thème général

Michée 5.1–4
Le prophète annonce qu’un chef sortira de Bethléhem, petit village en apparence insignifiant, mais choisi par Dieu pour faire paître son peuple. Ce roi promis apportera la paix et exercera une autorité fondée sur la puissance et la fidélité de l’Éternel.

Psaume 80.2–8, 18–20
Prière ardente du peuple demandant à Dieu de « faire briller sa face » pour être sauvé. Le psaume exprime à la fois la détresse, l’espérance et l’attente d’une restauration venant de Dieu seul.

Hébreux 10.5–10
L’auteur souligne que Dieu ne se complaît pas dans les sacrifices rituels, mais dans l’obéissance. Le Christ vient accomplir parfaitement la volonté de Dieu, offrant son corps une fois pour toutes pour la sanctification des croyants.

Luc 1.39–45
La rencontre entre Marie et Élisabeth révèle la joie de la promesse accomplie. Jean-Baptiste tressaille dans le sein de sa mère, et Élisabeth proclame la bénédiction de celle qui a cru à l’accomplissement de la parole du Seigneur.

Thème général
L’Avent atteint son sommet : Dieu accomplit sa promesse de salut par l’incarnation du Christ. L’humilité des moyens (Bethléhem, une jeune femme, une visitation discrète) contraste avec la grandeur de l’œuvre divine. Ces textes invitent à la foi confiante, à l’attente joyeuse et à la reconnaissance devant l’obéissance parfaite du Christ, venu pour nous sauver.


Exégèse

Exégèse détaillée des textes du jour, intégrant lectures patristiques et réformées, et articulée explicitement dans une théologie de l’alliance, en cohérence avec l’usage liturgique de l’Avent.

Psaume 80.2–8, 18–20 NVS78P

Michée 5.1–4 NVS78P

[1] Et toi, Bethléem Éphrata Toi qui es petite parmi les milliers de Juda, De toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël Et dont l’origine remonte au lointain passé, Aux jours d’éternité. [2] C’est pourquoi il les abandonnera Jusqu’au temps où enfantera celle qui doit enfanter, Et le reste de ses frères Reviendra auprès des fils d’Israël. [3] Il se dressera et les fera paître Avec la force de l’Éternel, Avec la majesté du nom de l’Éternel, son Dieu : Et ils auront une demeure (assurée), Car il est dès maintenant glorifié Jusqu’aux extrémités de la terre. [4] C’est lui qui sera la Paix ! Lorsque l’Assyrien viendra dans notre pays Et qu’il pénétrera dans nos donjons, Nous ferons lever contre lui sept bergers Et huit princes du peuple.

Contexte général et portée
Michée prophétise dans un contexte de menace assyrienne, de crise politique et de corruption interne (Michée 1–3). Les chefs ont failli, Jérusalem est menacée, mais Dieu ne renonce pas à son alliance. Michée 5 constitue une réponse divine : le salut ne viendra pas des structures existantes, mais d’une initiative souveraine de Dieu, conforme à ses promesses anciennes faites à David.

Verset 1 – Bethléem et l’élection paradoxale
« Et toi, Bethléem Éphrata… Petite parmi les milliers de Juda »
Bethléem est insignifiante politiquement, mais hautement signifiante théologiquement : ville de David. Dieu choisit ce qui est faible pour manifester sa fidélité.
« De toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël » : le roi à venir est explicitement pour Dieu avant d’être pour le peuple. Sa royauté est théocentrique.
« Dont l’origine remonte au lointain passé, aux jours d’éternité » : expression clé. Elle renvoie à l’ancienneté de la promesse (alliance davidique, 2 Samuel 7), mais ouvre aussi vers une préexistence mystérieuse.

Lecture patristique
Justin Martyr et Irénée voient ici une annonce claire du Christ préexistant : celui qui naît dans le temps est enraciné dans l’éternité de Dieu.
Augustin commente : « Il est né de sa mère dans le temps, mais de son Père avant tous les temps. »

Lecture réformée
Calvin insiste sur la fidélité de Dieu à la promesse davidique : même quand la royauté visible est ruinée, Dieu garde intact son décret. La mention de l’éternité souligne que le salut ne dépend pas des contingences historiques.

Théologie de l’alliance
Dieu agit conformément à l’alliance de grâce : ce roi n’est pas une innovation, mais l’accomplissement d’une promesse ancienne, enracinée dans l’élection souveraine.

Verset 2 – Abandon provisoire et espérance de restauration
« C’est pourquoi il les abandonnera jusqu’au temps où enfantera celle qui doit enfanter »
L’« abandon » n’est ni total ni définitif. Il est disciplinaire et temporaire. Dieu reste fidèle, même lorsqu’il se retire partiellement.
La femme qui enfante a été lue historiquement comme Sion, mais très tôt aussi comme figure messianique.

Pères de l’Église
Origène et Jérôme voient dans cette femme une figure de Marie, non isolée, mais représentant le peuple croyant par lequel le Sauveur entre dans l’histoire.
L’abandon correspond au silence prophétique et à l’attente longue.

Réformateurs
Calvin refuse toute lecture sentimentaliste : Dieu discipline son peuple pour l’amener à attendre le salut non d’un système, mais d’une personne.
L’alliance n’est pas rompue, mais mise à l’épreuve.

Théologie de l’alliance
Ce verset montre la tension classique de l’alliance biblique : jugement réel, mais jamais sans promesse. Le « reste » est central.

Verset 3 – Le berger-roi de l’alliance
« Il se dressera et les fera paître » : image pastorale royale. Le Messie est à la fois roi et berger.
« Avec la force de l’Éternel… La majesté du nom de l’Éternel » : il ne règne pas par sa seule puissance humaine, mais comme représentant parfait de Dieu.

Pères
Augustin identifie ici le Christ, vrai Pasteur, par opposition aux pasteurs infidèles dénoncés par Michée. Le troupeau est sécurisé non par la force militaire, mais par la présence du Berger.

Réformateurs
Calvin souligne que la sécurité du peuple ne repose pas sur l’absence d’ennemis, mais sur la fidélité du Berger. La paix biblique est relationnelle avant d’être géopolitique.

Théologie de l’alliance
Le Messie est le médiateur de l’alliance : il incarne l’autorité de Dieu et assure la continuité du peuple élu. L’alliance devient personnelle et incarnée.

Verset 4 – « Il sera la Paix »
Formulation remarquable : il ne donne pas seulement la paix, il est la paix.
La mention de l’Assyrien renvoie à une menace historique réelle, mais devient paradigmatique : toutes les puissances hostiles sont relativisées.

Pères
Pour Éphrem le Syrien, le Christ est la paix parce qu’il réconcilie l’homme avec Dieu avant de pacifier le monde.
Augustin relie ce verset à Éphésiens 2 : la paix commence par la réconciliation.

Réformateurs
Calvin distingue clairement la paix messianique d’un pacifisme naïf : Dieu peut encore lever des « bergers » et des « chefs », mais la sécurité ultime repose sur le Messie.

Théologie de l’alliance
La paix est le fruit final de l’alliance restaurée. Elle n’abolit pas la vigilance, mais elle fonde la confiance. Dieu demeure fidèle à son peuple, même au cœur du conflit.

Synthèse théologique
Michée 5.1–4 annonce un Messie humble dans son origine, éternel dans son être, fidèle dans sa mission et total dans son œuvre. La théologie de l’alliance structure tout le passage : élection, discipline, reste, médiation, paix. À l’Avent, l’Église confesse que Dieu tient ses promesses, non par la puissance apparente, mais par la venue du Roi-berger né à Bethléem.


Hébreux 10.5-10 NVS78P

[5] C’est pourquoi, en entrant dans le monde, (le Christ) dit : Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande ; Mais tu m’as formé un corps. [6] Tu n’as agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché. [7] Alors j’ai dit : Voici : je viens, – Dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet – Pour faire, ô Dieu, ta volonté . [8] Il dit d’abord : Tu n’as voulu et tu n’as agréé ni sacrifices, ni offrandes, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché qui cependant sont offerts selon la loi. [9] Puis il dit : Voici : je viens pour faire ta volonté. Il abolit donc le premier (culte) pour en établir un second. [10] Et c’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes.

Contexte et enjeu du passage
Hébreux 10 s’inscrit dans l’argumentation centrale de l’épître : l’insuffisance définitive du système sacrificiel lévitique pour ôter le péché, et sa fonction provisoire dans l’économie de l’alliance mosaïque. Le texte cite le Psaume 40 (39 LXX) et le place dans la bouche du Christ « en entrant dans le monde », ce qui donne à la citation une portée christologique et incarnatoire explicite.

Verset 5 – Le corps préparé et l’entrée dans le monde
« En entrant dans le monde, (le Christ) dit… »
L’auteur prête au Christ préexistant la parole du Psaume : il est sujet conscient de sa mission.
« Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande… Mais tu m’as formé un corps »
La Septante lit « corps » là où l’hébreu parle d’« oreilles ouvertes ». L’épître suit la version grecque pour souligner l’incarnation : Dieu prépare un corps pour l’obéissance parfaite.

Pères de l’Église
Athanase voit ici un texte clé contre le docétisme : le salut exige un vrai corps assumé par le Verbe.
Augustin souligne que Dieu ne méprise pas la loi, mais révèle qu’elle visait une obéissance incarnée, non une répétition rituelle.

Réformateurs
Calvin note que le corps du Christ est l’instrument de l’obéissance parfaite : Dieu ne veut pas des rites pour eux-mêmes, mais un médiateur capable d’accomplir réellement sa volonté.

Théologie de l’alliance
On passe d’une alliance pédagogique fondée sur des signes répétés à l’alliance accomplie dans la personne du Médiateur. L’incarnation est une étape nécessaire du dessein éternel de Dieu.

Verset 6 – Le refus des sacrifices comme fin en soi
« Tu n’as agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché »
Dieu les a prescrits, mais ne les a jamais considérés comme finaux. Leur inefficacité réside dans leur incapacité à transformer la conscience.

Pères
Jean Chrysostome insiste : Dieu ne rejette pas les sacrifices comme mauvais, mais comme impuissants à produire la réconciliation définitive.

Réformateurs
Luther voit ici une critique radicale de toute tentative humaine de se justifier par des œuvres religieuses, y compris sous couvert de piété.

Alliance
L’alliance mosaïque est vraie, mais provisoire. Elle prépare l’ultime médiation.

Verset 7 – L’obéissance volontaire du Fils
« Voici, je viens… Pour faire ta volonté »
Le cœur du passage est l’obéissance libre et consciente du Christ.
« Dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet » : l’Écriture tout entière converge vers cette mission.

Pères
Irénée parle ici de la « récapitulation » : le Christ reprend l’histoire humaine pour l’amener à son accomplissement par l’obéissance.

Réformateurs
Calvin souligne que le Christ ne subit pas la croix : il y consent dans l’obéissance filiale. C’est cette obéissance qui rend son sacrifice efficace.

Alliance
Le Christ est le second Adam et le Médiateur fidèle : là où Israël et Adam ont échoué, il accomplit parfaitement la volonté divine.

Versets 8–9 – Abolition et établissement
« Il abolit le premier pour en établir un second »
Il ne s’agit pas d’une destruction arbitraire, mais d’un dépassement par accomplissement.

Pères
Chrysostome insiste sur le verbe « établir » : Dieu ne laisse pas un vide cultuel, il fonde un nouveau culte fondé sur le Christ.

Réformateurs
Calvin parle d’un changement d’économie, non d’un changement de Dieu. La fidélité de Dieu s’exprime justement par ce passage du type à la réalité.

Alliance
La nouvelle alliance n’annule pas la précédente, elle en réalise la finalité.

Verset 10 – Sanctification une fois pour toutes
« En vertu de cette volonté, nous sommes sanctifiés »
La sanctification est d’abord objective : elle repose sur l’acte du Christ, non sur la performance du croyant.
« Une fois pour toutes » : formule clé de l’épître. L’unicité et la suffisance du sacrifice du Christ sont absolues.

Pères
Augustin affirme que l’Église vit de ce sacrifice unique rendu présent par la foi, non répété.
Athanase souligne que seul un acte divino-humain pouvait produire une sanctification définitive.

Réformateurs
Calvin insiste sur la certitude du salut : si le sacrifice est unique et suffisant, la conscience peut être en paix devant Dieu.

Alliance
La nouvelle alliance est scellée dans le sang du Christ, irrévocable et efficace. La volonté de Dieu n’est plus seulement commandée, elle est accomplie pour nous.

Synthèse théologique
Hébreux 10.5–10 proclame que le cœur de l’alliance nouvelle est l’obéissance incarnée du Fils. Dieu ne sauve pas par la répétition des rites, mais par l’offrande volontaire et définitive du corps de Jésus-Christ. L’Avent prend ici toute sa profondeur : celui qui vient dans le monde vient pour faire la volonté de Dieu et sanctifier son peuple une fois pour toutes.


Luc 1.39-45 NVS78P

[39] En ces jours-là, Marie se leva et s’empressa d’aller vers les montagnes dans une ville de Juda. [40] Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. [41] Dès qu’Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein. Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint [42] et s’écria d’une voix forte : Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. [43] Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne chez moi ? [44] Car voici : aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse dans mon sein. [45] Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur.

Contexte et portée du passage
Ce récit de visitation se situe immédiatement après l’Annonciation. Il constitue la première reconnaissance publique, inspirée par l’Esprit, de l’identité du Christ encore caché. Avant toute parole de Jésus, avant toute œuvre visible, Dieu atteste déjà son œuvre par l’action de l’Esprit Saint. L’alliance nouvelle commence dans l’humilité, la discrétion et la foi.

Verset 39 – Le mouvement de la foi
« Marie se leva et s’empressa »
Le verbe exprime une décision prompte et résolue. La foi reçue dans l’écoute de la Parole devient immédiatement action. Marie ne se replie pas sur une expérience intérieure, elle va vers l’autre.

Pères
Ambroise voit ici le signe que la grâce authentique ne demeure pas stérile : « Là où est l’Esprit, il y a mouvement vers le prochain. »

Réformateurs
Calvin souligne que Marie ne va pas chercher une confirmation miraculeuse, mais une communion fraternelle. La foi s’éprouve et se fortifie dans la rencontre.

Alliance
L’alliance ne se vit jamais de manière isolée : Dieu forme un peuple, non des croyants solitaires.

Verset 40 – La salutation comme acte spirituel
« Elle entra… Et salua Élisabeth »
La salutation n’est pas anodine. Elle devient médiation de la présence de Dieu.

Pères
Origène affirme que la voix de Marie porte déjà le Christ, et que cette voix devient instrument de sanctification.

Alliance
La Parole annoncée dans l’alliance agit par des moyens simples : une visite, une parole humaine.

Verset 41 – Tressaillement et plénitude de l’Esprit
« L’enfant tressaillit… Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint »
Le tressaillement (ἀγαλλίασις) évoque une joie eschatologique. Jean-Baptiste, encore in utero, est déjà témoin du Messie.

Pères
Augustin voit ici l’accomplissement de la vocation de Jean : il désigne le Christ avant même de parler.
Éphrem le Syrien parle d’une « danse prophétique » dans le sein maternel.

Réformateurs
Calvin insiste : l’Esprit précède la compréhension rationnelle. Dieu agit souverainement, même avant toute capacité humaine de réponse.

Alliance
La grâce de l’alliance est première. Elle précède la foi consciente, sans jamais l’abolir.

Versets 42–43 – Confession inspirée et christologique
« Tu es bénie… Le fruit de ton sein est béni »
La bénédiction porte d’abord sur l’enfant, non sur Marie isolément.

« La mère de mon Seigneur »
Titre théologique majeur. Le terme « Seigneur » (κύριος) renvoie au Dieu de l’Ancien Testament.

Pères
Cyrille d’Alexandrie voit ici une confession claire de la seigneurie du Christ, fondement de l’union des natures.
Augustin précise : Marie est honorée parce qu’elle porte le Seigneur, non parce qu’elle se suffit à elle-même.

Réformateurs
Calvin reconnaît la grandeur unique de Marie, mais rappelle que toute bénédiction est dérivée : elle est bénie en raison de celui qu’elle porte.

Alliance
Dieu accomplit son alliance non par une abstraction, mais par une personne réelle, confessée comme Seigneur.

Verset 44 – Joie messianique
« L’enfant a tressailli d’allégresse »
La joie est un signe de la présence du Messie. Elle n’est pas émotionnelle seulement, elle est théologique.

Pères
Grégoire de Nazianze voit ici l’annonce que la venue du Christ produit la joie même avant la croix : la rédemption commence à l’Incarnation.

Alliance
La joie est un fruit de l’alliance restaurée : Dieu visite son peuple.

Verset 45 – Béatitude de la foi
« Heureuse celle qui a cru »
La véritable béatitude n’est pas biologique, mais spirituelle. Marie est déclarée heureuse non d’avoir conçu, mais d’avoir cru.

Pères
Augustin formule la phrase devenue classique : « Marie a conçu le Christ dans son cœur avant de le concevoir dans son sein. »

Réformateurs
Calvin insiste : Marie est modèle de foi pour l’Église entière, non objet de médiation. La foi est la réponse humaine à la promesse divine.

Alliance
L’alliance se reçoit par la foi. La promesse devient efficace là où elle est crue.

Synthèse théologique
Luc 1.39–45 montre l’alliance nouvelle à l’œuvre avant même la naissance du Christ : Dieu agit par l’Esprit, suscite la foi, provoque la joie et conduit à la confession du Seigneur. L’Avent apparaît ici comme un temps de reconnaissance silencieuse mais profonde : Dieu est déjà présent, et heureux est celui qui croit à l’accomplissement de sa Parole.


Prédication

Prédication complète sur Luc 1.39–45, structurée en trois points, avec pour chacun explication, exégèse, illustration et application, une introduction et une conclusion développées, et un lien explicite avec Michée 5.1–4, Psaume 80 et Hébreux 10.5–10, en mettant nettement l’accent sur la théologie de l’alliance.

Introduction
Luc 1.39–45 est un texte court, mais il porte un poids immense pour la foi chrétienne, parce qu’il montre l’alliance de Dieu en train de passer de la promesse à l’accomplissement. L’alliance, dans l’Écriture, n’est pas seulement un contrat religieux ; c’est l’engagement souverain de Dieu de se donner un peuple, de lui pardonner, de le conduire, et de lui envoyer un Sauveur. Or ici, Dieu commence à manifester l’accomplissement de cette alliance sans éclat politique, sans puissance militaire, sans temple nouveau, mais par une visite, une salutation et une joie in utero. C’est exactement la manière de Dieu : il renverse nos attentes pour fonder notre assurance non sur l’apparence, mais sur sa parole.

Ce passage répond à trois questions essentielles. D’abord : comment Dieu vient-il vers son peuple ? Ensuite : comment la promesse devient-elle une certitude vécue ? Enfin : quel est le premier fruit visible de la présence du Messie ? Les réponses structurent la prédication : visitation, foi, joie. Et l’arrière-plan est l’ensemble des lectures : le cri du Psaume 80 (« fais-nous revenir »), l’annonce de Michée 5 (Bethléem, le berger-roi), et l’interprétation de Hébreux 10 (le Christ vient accomplir la volonté de Dieu, par l’offrande de son corps une fois pour toutes).

Quelques mots-clefs (grec) avant d’entrer dans le plan

  1. « S’empressa » (μετὰ σπουδῆς, meta spoudēs) : zèle, empressement, diligence. Ce n’est pas agitation ; c’est la promptitude de la foi.
  2. « Tressaillit » (ἐσκίρτησεν, eskirtēsen) : bondir, sauter ; Luc l’associe à la joie (ἀγαλλίασις). Il ne s’agit pas d’un simple mouvement biologique décrit de façon poétique : l’auteur y voit un signe prophétique.
  3. « Remplie d’Esprit Saint » (ἐπλήσθη πνεύματος ἁγίου) : formule lucanienne classique de l’inspiration prophétique ; elle annonce une parole vraie sur Dieu.
  4. « Mon Seigneur » (ὁ κύριός μου, ho kyrios mou) : « Kyrios » reprend le titre biblique de Dieu dans la Septante ; c’est une confession haute, déjà christologique.
  5. « Heureuse celle qui a cru » (μακαρία ἡ πιστεύσασα, makaria hē pisteusasa) : béatitude, bonheur reçu de Dieu, attaché à la foi.
  6. « Accomplissement » (τελείωσις/πλήρωσις en arrière-plan ; ici le sens est « mise à exécution ») : ce que Dieu a dit, il le fait.

Premier point – Dieu visite son peuple : l’initiative souveraine de l’alliance
Explication développée
Marie « se leva et s’empressa » d’aller vers Élisabeth (v.39). Le texte met en scène une action humaine simple, mais il veut qu’on y lise la dynamique de Dieu : quand Dieu parle, il met en mouvement ; quand Dieu promet, il crée des chemins. Ce voyage n’est pas un détail « biographique », c’est un signe : l’alliance n’est pas statique. Dieu rassemble, relie, met en communion, et souvent il le fait par des moyens modestes.

Quand Marie entre et salue Élisabeth (v.40), la scène bascule : « l’enfant tressaillit… Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint » (v.41). L’initiative vient de Dieu. Avant que Marie ne puisse expliquer, avant qu’Élisabeth ne puisse analyser, Dieu atteste. Dans l’alliance de grâce, Dieu précède toujours : il appelle Abraham avant qu’Abraham ne comprenne ; il entend les gémissements en Égypte avant que le peuple ne soit prêt ; il donne une promesse à David avant que la maison de David ne soit stable. Ici, Dieu scelle déjà l’entrée de son Fils dans l’histoire par une action de l’Esprit.

Exégèse appuyée
Le verbe « être remplie » (ἐπλήσθη) est typique de Luc-Actes : il marque une parole prophétique inspirée, qui ne vient pas d’une simple émotion. Ce que va dire Élisabeth est une confession de foi, pas une flatterie.

Citation patristique
Ambroise, commentant ce passage, remarque que Marie n’attend pas pour servir : la grâce reçue se convertit en charité active. Il souligne aussi que la visite de Marie porte une bénédiction, non par elle-même, mais parce qu’elle porte le Seigneur.

Citation réformée
Calvin insiste sur cette sobriété de Dieu : il confirme son œuvre non par des prodiges publics, mais par le témoignage de l’Esprit. Ainsi la foi apprend à se fonder sur la parole divine, pas sur le spectaculaire.

Illustration
Tu connais ces moments où l’essentiel se joue « avant » même qu’on ait mis des mots : un regard qui rassure, une présence qui remet debout, une parole simple qui relance l’espérance. Le texte dit : Dieu agit souvent ainsi. La visitation est une théologie de la discrétion : Dieu commence par venir, puis il éclaire.

Application
Dans la logique de l’alliance, tu n’as pas à « provoquer » la présence de Dieu par la performance spirituelle. La vie chrétienne commence par une visitation : Dieu vient, Dieu parle, Dieu atteste. Cela apprend à prier le Psaume 80 sans fatalisme : « fais-nous revenir » n’est pas un slogan ; c’est une supplication fondée sur le caractère de Dieu, celui qui visite encore.

Lien avec les autres textes
Psaume 80 demande : « fais briller ta face ». Luc montre le début de cette réponse : la face de Dieu commence à se tourner vers son peuple par la venue du Messie, encore cachée, mais déjà agissante. Michée 5 annonçait un salut humble (Bethléem) ; ici l’humilité est maximale : une salutation dans une maison.

Deuxième point – Dieu confirme sa promesse : la foi comme réponse de l’alliance
Explication développée
Élisabeth s’écrie : « Tu es bénie… Le fruit de ton sein est béni » (v.42). La bénédiction ne s’arrête pas à Marie : elle culmine sur l’enfant. Puis vient la phrase décisive : « Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne chez moi ? » (v.43). Élisabeth confesse une seigneurie réelle avant la naissance. Cela veut dire : l’alliance n’est pas en train de s’inventer, elle s’accomplit. Celui qui vient n’est pas seulement un futur prophète, il est déjà « Seigneur ».

Le verset 45 explicite le cœur : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement de ce qui lui a été dit ». La béatitude porte sur la foi. Marie est louée parce qu’elle s’est appuyée sur la parole de Dieu. C’est une leçon d’alliance : la promesse divine appelle une réponse humaine, mais cette réponse n’est pas une œuvre méritoire ; c’est une confiance.

Exégèse de mots-clefs
« Seigneur » (κύριος) : dans l’univers biblique de Luc, ce mot porte un écho de l’Ancien Testament grec, où « Kyrios » traduit souvent le Nom divin. Luc fait entendre, dès le début, que Jésus n’est pas seulement un envoyé : il est lié à l’identité même du Dieu d’Israël.
« Heureuse » (μακαρία) : bonheur donné par Dieu, pas simple satisfaction psychologique.
« Celle qui a cru » (πιστεύσασα) : la foi est un acte réel, mais elle est aussi la marque d’une grâce reçue ; elle s’attache à la promesse, pas à l’évidence.

Citations patristiques
Augustin formule une phrase devenue classique : Marie a porté le Christ par la foi avant de le porter dans son sein. Son point n’est pas de minimiser Marie, mais de montrer ce qui fait la vraie grandeur : la foi en la parole de Dieu.
Cyrille d’Alexandrie voit dans « mère de mon Seigneur » une confession de la dignité de la personne du Christ : celui qui naît est Seigneur, et l’incarnation n’amoindrit pas sa seigneurie.

Citation réformée
Calvin souligne que l’honneur rendu à Marie est juste, mais dérivé : elle est bénie parce qu’elle a cru, et parce qu’elle porte le Seigneur. Ainsi l’Église est gardée de deux erreurs : la négligence (mépriser l’œuvre de Dieu en elle) et l’excès (faire d’elle une médiation autonome).

Illustration
Quand un ordre de mission arrive, ce n’est pas l’émotion qui fonde l’action, c’est l’autorité de celui qui l’a donné. La foi ressemble à cela : elle se met en route parce que Dieu a parlé. Marie n’a pas un tableau complet, mais elle a une parole sûre. C’est la foi d’alliance : obéir parce que Dieu est fidèle.

Application
Le texte appelle à une foi simple et ferme : croire à l’accomplissement, même quand tout est petit, caché, fragile. Dans les saisons où tu ne « sens » pas grand-chose, Luc te ramène à l’essentiel : ce que Dieu dit, Dieu le fait. Et la béatitude est attachée à cette confiance.

Lien avec les autres textes
Michée 5 parle d’un roi-berger « dont l’origine remonte aux jours d’éternité ». Luc montre que cette promesse entre dans le temps. Hébreux 10 dira : « voici, je viens pour faire ta volonté ». Ici, Marie répond par la foi à ce même dessein : Dieu accomplit, le croyant croit.

Troisième point – Dieu engendre la joie : le signe vivant de l’alliance accomplie
Explication développée
Le tressaillement de Jean (v.41, v.44) n’est pas un simple effet littéraire. Élisabeth l’interprète théologiquement : « l’enfant a tressailli d’allégresse ». La présence du Christ provoque la joie messianique. On touche ici un aspect majeur de l’alliance : quand Dieu revient vers son peuple, il ne donne pas seulement des solutions ; il donne la vie. Et la vie se reconnaît à ses fruits : la joie, l’adoration, la confession, l’espérance.

Ce point est crucial pour l’Avent : la joie n’attend pas la fin de toutes les douleurs. Elle commence au milieu d’un monde encore menacé. Le Messie est présent, même si le monde n’est pas encore pacifié. La joie est donc un signe d’inauguration : le royaume vient réellement, mais pas encore en plénitude.

Exégèse de mots-clefs
« Allégresse » (ἀγαλλίασις) : terme de joie exultante, souvent associé au salut de Dieu. Ce n’est pas une joie fabriquée, c’est une joie suscitée par la proximité du Sauveur.

Citations patristiques
Éphrem le Syrien aime souligner le contraste : deux enfants encore cachés, et pourtant déjà une liturgie de joie et de prophétie. Pour lui, l’enfant qui tressaille annonce que la création répond à son Créateur quand il vient la sauver.
Augustin voit aussi en Jean le témoin qui « désigne » le Christ avant toute parole : la mission de Jean commence avant sa voix.

Citation réformée
Calvin met en avant la souveraineté de l’Esprit : Jean n’a pas « décidé » de témoigner ; Dieu le consacre et l’oriente déjà. Cela renforce l’assurance : l’alliance ne repose pas sur la force du témoin, mais sur la puissance de Dieu.

Illustration
Il existe une joie qui ne nie pas les larmes mais qui les traverse : la joie de savoir que l’essentiel est déjà engagé. Comme une aube qui commence alors que la nuit est encore là. Luc dit : la venue du Christ est cette aube. Le monde n’a pas changé d’un coup, mais le salut a déjà commencé.

Application
Ce texte t’invite à distinguer joie chrétienne et euphorie. La joie chrétienne naît de la présence du Seigneur et de la certitude de sa promesse. Elle peut coexister avec la fatigue, l’inquiétude, l’attente. Mais elle affirme : Dieu est venu, donc l’histoire est orientée vers la paix.

Lien avec les autres textes
Psaume 80 décrit le pain de larmes ; Luc montre la première étincelle de joie. Michée 5 proclame : « c’est lui qui sera la paix » ; Luc montre la paix qui commence par la joie messianique. Hébreux 10 explique le fondement : le Christ vient dans un corps pour accomplir la volonté de Dieu, et sanctifier son peuple une fois pour toutes. Cette sanctification est la racine de la vraie joie.

Conclusion développée
Luc 1.39–45 n’est pas un simple épisode « mignon » avant Noël. C’est une proclamation de l’alliance en acte. Dieu visite, Dieu confirme, Dieu fait jaillir la joie. Et tout cela se fait avant la naissance, comme pour dire : le salut est d’abord l’œuvre de Dieu, enracinée dans sa promesse, portée par sa puissance, attestée par son Esprit.

Avec Michée 5, tu vois que Dieu tient sa parole par un moyen humble, mais un roi véritable. Avec le Psaume 80, tu entends le cri : « fais-nous revenir » ; et tu découvres que Dieu commence à répondre en revenant lui-même. Avec Hébreux 10, tu comprends la profondeur : ce Seigneur venu dans le monde vient pour faire la volonté de Dieu, abolir l’ancien en l’accomplissant, et sanctifier son peuple une fois pour toutes.

Alors, l’appel final de ce texte est simple et exigeant. Il te place devant la béatitude : « heureux celui qui a cru ». Croire quand le signe est discret. Croire quand le monde reste menaçant. Croire quand tout commence dans une maison inconnue d’une ville de Juda. Et prier avec le Psaume 80, mais avec une espérance plus lumineuse : Seigneur, fais briller ta face. Car maintenant, ta face s’est tournée vers nous en Jésus-Christ, et heureux celui qui croit à l’accomplissement de ce que tu as dit.


Textes liturgiques (culte réformé)

Proposition complète de textes liturgiques pour un culte réformé, en lien avec le 4ᵉ dimanche de l’Avent, articulée autour de Luc 1.39–45, avec un accent clair sur la théologie de l’alliance et une cohérence avec Michée 5.1–4, Psaume 80 et Hébreux 10.5–10.
Les textes sont volontairement sobres, bibliques et facilement utilisables en assemblée.

Prière d’ouverture
Seigneur notre Dieu,
toi qui as visité ton peuple dans la faiblesse et l’humilité,
nous voici rassemblés devant toi.
Tu es le Dieu fidèle, qui n’oublie pas ses promesses
et qui agit au temps fixé par ta sagesse.
En ce temps de l’Avent, fais-nous reconnaître ta présence,
non dans le bruit ou la puissance humaine,
mais dans la lumière de ta Parole et dans l’œuvre de ton Esprit.
Conduis-nous dans ce culte, afin que nous t’écoutions,
que nous te rendions gloire,
et que nous recevions avec foi ce que tu veux nous donner.
Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

Parole de la Loi
Écoute, peuple de l’alliance, la volonté de Dieu pour notre vie :
« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur,
de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée,
et ton prochain comme toi-même. »
Le Seigneur ne cherche pas des sacrifices extérieurs,
mais un cœur qui se confie en lui et qui marche dans l’obéissance.
Heureux ceux qui écoutent sa parole
et qui la gardent dans la foi.

Confession du péché
Seigneur notre Dieu,
nous confessons que trop souvent nous avons vécu
comme si tes promesses tardaient ou pouvaient échouer.
Nous avons cherché des sécurités visibles
au lieu de nous appuyer sur ta Parole.
Nous avons manqué de foi,
nous avons laissé la peur et le découragement
prendre la place de l’espérance.
Nous reconnaissons que, par nous-mêmes,
nous ne pouvons ni revenir à toi, ni nous sanctifier.
Aie pitié de nous.
Fais-nous revenir, fais briller ta face,
et nous serons sauvés.
Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

Annonce du pardon
Écoute la bonne nouvelle de l’Évangile :
Dieu n’a pas voulu ni sacrifice ni offrande pour nous sauver,
mais il a donné son Fils.
Jésus-Christ est venu dans le monde
pour accomplir la volonté de Dieu
et pour offrir son corps une fois pour toutes.
En vertu de cette volonté,
ceux qui se confient en lui sont sanctifiés et pardonnés.
Ainsi, au nom de Jésus-Christ,
tes péchés sont pardonnés.
Reçois cette grâce avec reconnaissance
et marche dans la paix. Amen.

Confession de foi (brève, adaptée à l’Avent)
Nous croyons en Dieu le Père tout-puissant,
fidèle à son alliance et à ses promesses.
Nous croyons en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
né dans l’humilité, envoyé pour accomplir la volonté du Père
et pour nous sauver une fois pour toutes.
Nous croyons en l’Esprit Saint,
qui suscite la foi, donne la joie
et rassemble l’Église dans l’espérance.
Nous attendons l’accomplissement final du salut,
dans la confiance que Dieu tiendra parfaitement sa parole. Amen.

Prière d’illumination
Seigneur,
ta Parole est vivante et efficace,
mais nos cœurs sont parfois lents à comprendre et à croire.
Envoie ton Esprit Saint,
comme tu l’as fait lors de la visitation de Marie et d’Élisabeth,
afin que nous reconnaissions ton œuvre
et que ta Parole produise en nous la foi et la joie.
Ouvre notre intelligence,
affermis notre confiance,
et conduis-nous dans la vérité,
par Jésus-Christ. Amen.

Prière d’intercession
Seigneur notre Dieu,
toi qui as promis de faire paître ton peuple
par le berger que tu as envoyé,
nous te confions ton Église dans le monde.
Soutiens ceux qui annoncent ta Parole,
fortifie ceux qui servent,
relève ceux qui sont découragés.
Nous te prions pour ceux qui vivent dans l’attente,
dans la peur, dans la solitude ou dans l’épreuve :
fais-leur sentir que tu viens à leur rencontre.
Nous te confions les nations,
les responsables, les artisans de paix,
et tous ceux qui sont exposés à la violence et à l’injustice.
Fais lever, selon ta volonté,
ceux qui protègent, ceux qui soignent,
ceux qui portent des responsabilités lourdes.
Enfin, Seigneur,
apprends-nous à attendre ton salut avec foi,
à reconnaître ton œuvre dans l’humilité,
et à vivre dès maintenant de la joie
que ta présence fait naître.
Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

Formule d’envoi
Allez dans la paix du Seigneur.
Marchez dans la foi de ceux qui ont cru à sa promesse.
Vivez dans la joie de ceux que Dieu a visités.
Attendez le salut avec confiance,
car le Seigneur est fidèle à son alliance
et il accomplit ce qu’il a dit.

Bénédiction finale
Que le Dieu de paix,
qui a tenu sa promesse en envoyant son Fils dans le monde,
fasse briller sur vous la lumière de sa face.
Qu’il affermisse votre foi,
qu’il garde vos cœurs dans l’espérance,
et qu’il vous remplisse de la joie donnée par l’Esprit Saint.
Allez sous sa grâce et dans sa paix,
par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.


Psaumes et cantiques

Propositions de psaumes et de cantiques du recueil Arc-en-Ciel (ARC) , cohérentes avec le 4ᵉ dimanche de l’Avent, Luc 1.39–45 et l’axe théologie de l’alliance – visitation – promesse – joie messianique.
Je privilégie les titres (sans numéros), afin d’éviter toute incertitude d’édition locale du recueil.

Psaumes (ARC)
Fais luire ta face, ô Seigneur (Psaume 80)
→ Parfaitement central pour ce dimanche : cri de l’alliance blessée et espérance du salut.
Mon âme exalte le Seigneur (Cantique de Marie – Magnificat)
→ Écho direct à Luc 1 ; réponse de foi et de reconnaissance.
Le Seigneur est mon berger (Psaume 23)
→ En lien avec Michée 5 : le berger-roi qui fait paître son peuple en sécurité.
Je t’exalte, ô Dieu, mon Roi (Psaume 145)
→ Louange pour la fidélité de Dieu à ses promesses.

Cantiques d’Avent et christologiques (ARC)
Peuple fidèle, le Seigneur t’appelle
→ Chant d’attente et de confiance dans la venue de Dieu.
Reste avec nous, Seigneur
→ Très adapté à la thématique de la visitation et de la présence discrète de Dieu.
Voici venir le Roi des rois
→ Lien direct avec Michée 5 et l’accomplissement messianique.
Ô viens, Jésus, ô viens, Emmanuel
→ Expression forte de l’attente de l’alliance accomplie.
Gloire à Dieu, paix sur la terre
→ En écho à « Il sera la paix » (Michée 5.4) et à la joie messianique.

Cantiques de foi et de réponse (après la prédication)
Heureux qui met en Dieu sa foi
→ Correspond exactement à Luc 1.45 : « Heureuse celle qui a cru ».
Ta parole est lumière
→ En lien avec l’accomplissement de la promesse et l’obéissance du Christ (Hébreux 10).
À toi la gloire, ô Ressuscité
→ Possible en conclusion, pour rappeler que l’Avent est orienté vers l’œuvre accomplie du Christ.

Suggestion de déroulement chanté (exemple)
– Entrée : Fais luire ta face, ô Seigneur (Ps 80)
– Avant la prédication : Reste avec nous, Seigneur
– Après la prédication : Heureux qui met en Dieu sa foi
– Envoi : Ô viens, Jésus, ô viens, Emmanuel


Outil pédagogique

Outil pédagogique clé en main autour de Luc 1.39–45 (4ᵉ dimanche de l’Avent) , conçu pour être utilisé en catéchèse, groupe biblique, formation d’adultes ou échange communautaire.
Il articule compréhension du texte, théologie de l’alliance et appropriation personnelle, avec questions ouvertes et QCM, suivis d’éléments de réponse.

Objectifs pédagogiques
– Comprendre le sens biblique de la Visitation (Luc 1.39–45)
– Identifier les thèmes majeurs du 4ᵉ dimanche de l’Avent
– Saisir la dynamique de la théologie de l’alliance
– Relier foi, promesse et joie dans la vie chrétienne


1) Lecture guidée du texte (Luc 1.39–45)

Questions de compréhension

  1. Qui prend l’initiative du déplacement dans ce récit ?
  2. Que se passe-t-il immédiatement après la salutation de Marie ?
  3. Qui parle sous l’action de l’Esprit Saint ?
  4. Quelle est la première confession de foi explicite sur Jésus dans ce passage ?
  5. Sur quoi repose la béatitude proclamée au verset 45 ?

Éléments de réponse

  1. Marie, mais dans une dynamique suscitée par la parole de Dieu.
  2. Jean tressaille, Élisabeth est remplie de l’Esprit Saint.
  3. Élisabeth.
  4. « La mère de mon Seigneur » : reconnaissance de la seigneurie du Christ.
  5. Sur la foi en l’accomplissement de la promesse de Dieu.

2) Questions théologiques (Avent et alliance)

Questions ouvertes

  1. En quoi ce texte montre-t-il que Dieu agit avant toute réponse humaine ?
  2. Pourquoi peut-on dire que la foi précède ici la compréhension complète ?
  3. Comment ce passage illustre-t-il la fidélité de Dieu à son alliance ?
  4. Quelle différence fais-tu entre une joie émotionnelle et la joie messianique décrite ici ?
  5. En quoi ce texte prépare-t-il déjà Noël, sans raconter la naissance de Jésus ?

Pistes de réponse
– Dieu visite, parle et agit avant que l’homme ne maîtrise quoi que ce soit.
– La foi s’appuie sur la parole de Dieu, pas sur la visibilité immédiate.
– L’alliance repose sur la promesse tenue par Dieu, non sur la performance humaine.
– La joie naît de la présence du Seigneur, même dans l’attente.
– Noël est préparé comme accomplissement d’une promesse déjà active.


3) QCM – Vérification des acquis

Question 1
Dans Luc 1.39–45, la joie apparaît :
A. Après la naissance de Jésus
B. Après la prédication de Jean
C. Avant la naissance de Jésus
D. Après la reconnaissance publique du Messie

Bonne réponse : C

Question 2
L’expression « mon Seigneur » employée par Élisabeth renvoie :
A. À un titre honorifique courant
B. À une reconnaissance politique
C. À la seigneurie divine du Christ
D. À une simple relation familiale

Bonne réponse : C

Question 3
Selon le verset 45, Marie est déclarée heureuse parce que :
A. Elle est choisie parmi toutes les femmes
B. Elle porte physiquement l’enfant
C. Elle a cru à la parole de Dieu
D. Elle appartient à une lignée particulière

Bonne réponse : C

Question 4
Quel thème relie Luc 1.39–45 au Psaume 80 ?
A. La victoire militaire
B. La prospérité matérielle
C. La visitation de Dieu et l’attente du salut
D. Le jugement des nations

Bonne réponse : C

Question 5
Dans la théologie de l’alliance, ce texte montre surtout que :
A. L’alliance dépend de l’obéissance humaine
B. Dieu agit selon un calendrier politique
C. Dieu accomplit sa promesse par grâce
D. La loi est abolie sans accomplissement

Bonne réponse : C


4) Question d’appropriation personnelle

– Où en es-tu dans l’attente : dans l’impatience, la fatigue, la confiance ?
– Qu’est-ce que ce texte change dans ta manière d’attendre Dieu ?
– Quelle promesse de Dieu as-tu besoin de croire aujourd’hui, même si son accomplissement n’est pas encore visible ?


5) Phrase de synthèse à mémoriser

« Heureux celui qui croit à l’accomplissement de ce que Dieu a promis, même quand le salut commence dans l’humilité et le silence. »

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