En ce 33ᵉ dimanche du Temps ordinaire, le 16 novembre 2025, l’Église nous invite à méditer sur la persévérance dans la foi face aux épreuves. Les textes du jour – tirés de Malachie, du Psaume 98, de la seconde lettre aux Thessaloniciens et de l’Évangile selon Luc – nous appellent à rester fidèles au Christ, à travailler dans la paix et à attendre avec confiance le Soleil de justice qui vient.
En Luc 21, Jésus annonce la ruine du Temple, les troubles des nations, les persécutions et les fausses espérances. Mais il promet à ses disciples la sagesse et la protection dans l’épreuve.
Cette page propose une lecture profondément réformée de Luc 21.5-19, centrée sur le sens véritable des paroles de Jésus concernant la destruction du Temple, la fin de l’ancienne alliance et l’appel à la persévérance chrétienne.
Loin des interprétations dispensationalistes ou prémillénaristes, elle souligne que les paroles du Christ ne cherchent pas à annoncer un calendrier catastrophique, mais à préparer les croyants à vivre dans la fidélité et la vigilance.
La destruction du Temple en l’an 70 apparaît comme l’accomplissement du projet divin : le culte ancien s’efface, car le Christ est le véritable Temple où Dieu habite pleinement.
Les guerres, troubles et persécutions décrits par Jésus ne sont pas des signes directs de la fin imminente, mais les réalités ordinaires d’un monde en attente de la Parousie.
Luc 21 devient ainsi non un texte de terreur, mais une exhortation à la confiance, au témoignage et à la persévérance, fondée sur la souveraineté du Christ et la solidité de sa promesse : « Par votre persévérance, vous sauverez vos âmes. »
Textes bibliques
Première lecture – Malachie 3.19-20a
Car voici, le jour vient, brûlant comme un four ; tous les arrogants et tous ceux qui font le mal seront comme du chaume ; le jour qui vient les consumera, dit le SEIGNEUR des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau.
Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de justice, et la guérison sera dans ses rayons.
Psaume 98.5-9 (97.5-9)
5 Chantez au SEIGNEUR avec la harpe, avec la harpe et la voix des psaumes !
6 Avec les trompettes et au son du cor, poussez des cris de joie devant le roi, le SEIGNEUR !
7 Que la mer retentisse et tout ce qu’elle contient, le monde et ceux qui l’habitent !
8 Que les fleuves battent des mains, que les montagnes poussent des cris de joie,
9 devant le SEIGNEUR ! Car il vient pour juger la terre ; il jugera le monde avec justice, et les peuples selon la droiture.
Deuxième lecture – 2 Thessaloniciens 3.7-12
7 Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter ; car nous n’avons pas vécu parmi vous dans le désordre,
8 et nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais, dans la peine et la fatigue, nous avons travaillé nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun de vous.
9 Ce n’est pas que nous n’en ayons pas le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter.
10 Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous donnions cet ordre : si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.
11 Nous apprenons en effet que quelques-uns parmi vous vivent dans le désordre, qu’ils ne travaillent pas du tout, mais s’occupent de tout.
12 Nous ordonnons à ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, à travailler paisiblement et à manger leur propre pain.
Évangile – Luc 21.5-19
5 Comme quelques-uns parlaient du temple, disant qu’il était orné de belles pierres et d’objets offerts, il dit :
6 Les jours viendront où, de ce que vous voyez là, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.
7 Ils l’interrogèrent, disant : Maître, quand donc cela arrivera-t-il, et quel sera le signe quand ces choses devront arriver ?
8 Il dit : Prenez garde de ne pas être séduits ; car plusieurs viendront en mon nom, disant : C’est moi, et : le moment est arrivé. Ne les suivez pas.
9 Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne soyez pas terrifiés ; car il faut que cela arrive d’abord, mais la fin ne viendra pas aussitôt.
10 Alors il leur dit : Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume ;
11 il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines ; il y aura des phénomènes terrifiants et de grands signes dans le ciel.
12 Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous mènera devant des rois et des gouverneurs à cause de mon nom.
13 Cela vous donnera l’occasion de rendre témoignage.
14 Mettez-vous donc dans le cœur de ne pas préméditer votre défense ;
15 car je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister ni contredire.
16 Vous serez livrés même par des parents, des frères, des proches et des amis ; ils feront mourir plusieurs d’entre vous.
17 Vous serez haïs de tous à cause de mon nom ;
18 mais pas un cheveu de votre tête ne se perdra.
19 Par votre persévérance vous sauverez vos âmes.
Lectures du Dimanche 16 novembre 2025
(Bible à la Colombe – Segond révisée 1978)
Thème général : Persévérer dans la justice sous le regard du Roi qui vient
Sujet de prédication : Tenir bon jusqu’au Jour : travailler, témoigner, adorer
1. Malachie 3.19-20a – Le Soleil de justice
Résumé
Le prophète annonce la venue du Jour du SEIGNEUR, un jour brûlant comme un four pour les arrogants et les méchants, mais rayonnant de guérison pour ceux qui craignent le Nom.
« Pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice, et la guérison sera dans ses rayons. » (v.20a)
Exégèse
- Jour brûlant : symbole du jugement divin. Le couple racine et rameau indique l’éradication complète du mal.
- Soleil de justice (שֶׁמֶשׁ צְדָקָה, shemesh tsedāqāh) : image messianique de lumière et de guérison.
- Rayons / ailes (כָּנָף, kanaph) : évoquent la protection maternelle et la restauration.
Pères de l’Église
- Jérôme : « Le Soleil de justice, c’est le Christ, qui éclaire les justes et consume les impies. »
- Augustin : « Le même feu du Christ purifie l’or et brûle la paille. » (Enarrationes in Psalmos)
Réformateurs
- Calvin : « La même venue qui brûle les arrogants réchauffe les fidèles. La vraie crainte du Nom se montre dans l’obéissance. »
- Luther : « Le Christ, Soleil de justice, relève ceux qui ploient sous l’injustice. Sa chaleur produit la sanctification. »
2. Psaume 98.5-9 – Le Roi qui vient juger avec justice
Résumé
La création tout entière acclame la venue du Roi : les instruments, la mer, les fleuves et les montagnes se joignent au peuple pour célébrer le jugement juste de Dieu.
« Il vient pour juger la terre ; il jugera le monde avec justice, et les peuples selon la droiture. » (v.9)
Exégèse
- Louange royale : le jugement n’est pas terreur, mais rétablissement du droit.
- Universalité : le cosmos participe à la joie du jugement — signe d’un rétablissement total.
Pères de l’Église
- Augustin : « Les fleuves battent des mains quand les peuples se convertissent. Le jugement est joie, car il révèle la fidélité du Roi. »
- Athanase : « Le jugement du Verbe est libération du monde livré aux idoles. »
Réformateurs
- Calvin : « Le Psaume nous apprend à célébrer un Dieu juge, non avec crainte servile, mais avec allégresse confiante. »
- Bucer : « L’Église chante devant le Roi pour manifester dans le culte l’ordre restauré que Dieu veut dans le monde. »
3. 2 Thessaloniciens 3.7-12 – Travailler paisiblement
Résumé
Paul rappelle son exemple : il a travaillé de ses mains pour n’être à charge à personne. Il condamne l’oisiveté et exhorte chacun à travailler paisiblement et à manger son propre pain.
« Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. » (v.10)
Exégèse
- Désordre (ἀτάκτως, ataktōs) : littéralement « hors des rangs » – image militaire de l’indiscipline.
- Travail et paix : le travail ordonné fonde la vie communautaire, évite la dépendance abusive et honore Dieu.
Pères de l’Église
- Chrysostome : « Le travail protège l’âme de la curiosité et du bavardage, mère de l’oisiveté. »
- Basile : « Les mains du travailleur deviennent instruments de charité. »
Réformateurs
- Calvin : « L’oisiveté pieuse n’est qu’une hypocrisie. Travailler, c’est servir Dieu et le prochain. »
- Luther : « Chaque métier est un autel où le chrétien sert Dieu. La vocation quotidienne est un acte de foi. »
4. Luc 21.5-19 – Persévérer jusqu’à la fin
Résumé
Jésus annonce la ruine du Temple, les troubles des nations, les persécutions et les fausses espérances. Mais il promet à ses disciples la sagesse et la protection dans l’épreuve.
« Par votre persévérance, vous sauverez vos âmes. » (v.19)
Exégèse
- « Ne soyez pas séduits » : avertissement contre les faux messies et les paniques apocalyptiques.
- Les guerres et tremblements : signes de l’histoire, non de la fin immédiate.
- Persécution : occasion de témoignage (ἀποβήσεται εἰς μαρτύριον).
- Promesse : « Je vous donnerai une bouche et une sagesse » – Christ présent dans le témoignage.
- Persévérance (ὑπομονή) : endurance confiante, fruit de la grâce.
Pères de l’Église
- Ambroise : « Le temple terrestre s’écroule pour révéler le vrai temple : le Corps du Christ. »
- Cyrille d’Alexandrie : « La persévérance est coopération avec la grâce : Dieu garde, le disciple demeure. »
Réformateurs
- Calvin : « Jésus n’annonce pas un calendrier, mais un combat spirituel. La souveraineté divine s’exerce même dans la perte. »
- Luther : « La croix précède la couronne. Le courage vient de la Parole mise sur nos lèvres. »
Synthèse théologique
1. Une eschatologie de consolation active
Les quatre textes convergent vers une même vision : le Seigneur vient.
Mais cette venue n’est pas pour terrifier, elle rétablit la justice et guérit les fidèles.
- Malachie annonce le feu purificateur et le soleil de guérison.
- Le Psaume transforme ce feu en chant de joie universel.
- Paul traduit l’attente en discipline de vie et travail fidèle.
- Jésus révèle la persévérance confiante au milieu du chaos.
2. Tension entre jugement et guérison
Le même jour brûle et éclaire, juge et guérit.
Dieu ne sépare pas justice et grâce : le jugement n’est pas vengeance, mais purification et restauration du monde.
3. Une éthique de la persévérance
L’espérance chrétienne n’est pas fuite du monde.
- Elle travaille (2 Th 3)
- Elle chante (Ps 98)
- Elle attend et témoigne (Luc 21)
- Elle se purifie (Mal 3)
Thème général du culte
« Persévérer dans la justice sous le regard du Roi qui vient. »
Sujet de prédication
« Tenir bon jusqu’au Jour : travailler, témoigner, adorer. »
Plan homilétique suggéré
- Lucidité dans les temps troublés (Luc 21.8-11)
- Témoigner avec courage et sagesse (Luc 21.12-19)
- Vivre en ordre et en charité (2 Th 3.7-12)
- Adorer le Roi juste et fidèle (Ps 98.5-9)
- Espérer la guérison du Soleil de justice (Mal 3.19-20)
Applications pratiques (notamment pour un contexte militaire)
- Contre la panique : rester ferme dans la mission confiée, discerner sans se laisser troubler.
- Contre l’oisiveté : remplir fidèlement son devoir, comme service rendu à Dieu et au prochain.
- Pour le témoignage : être prêt à rendre compte avec fermeté et douceur.
- Pour le culte : chanter la justice du Roi, même au cœur des tempêtes.
Exégèse approfondie de Luc 21
Voici une exégèse approfondie, structurée et fidèle à la lecture réformée du discours de Jésus en Luc 21.5-19, en insistant sur l’eschatologie non-dispensationaliste, non-prémillénariste, et conforme à la théologie classique de la Réforme (Calvin, Bèze, Turretin, les confessions réformées).
1. Les principales pistes de lecture réformées de Luc 21
La lecture réformée du discours de Jésus dans Luc 21 repose sur quatre axes majeurs :
1.1. Lecture historico-prophétique : la destruction du Temple en 70 comme accomplissement central
La plupart des Réformateurs voyaient dans Luc 21 :
- Un discours essentiellement lié au jugement de Dieu sur Jérusalem,
- L’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament,
- Le signe que l’ancienne économie sacrificielle est terminée.
Cela correspond à :
« Il ne restera pas pierre sur pierre. »
Calvin :
Il insiste fortement que Jésus parle d’un événement réel, proche, situé dans l’histoire (la chute de Jérusalem), qui servira de signe pour annoncer :
- La fin du culte du Temple,
- La transition vers le culte « en Esprit et en vérité »,
- La confirmation que Christ est le véritable Temple (Jean 2.19).
Ce n’est pas encore la fin du monde.
Il distingue soigneusement :
- Ce qui concerne l’an 70,
- Ce qui concerne des rythmes de l’histoire,
- Ce qui concerne la Parousie finale.
1.2. Lecture christocentrique : le Temple détruit → Christ Temple vrai
Pour les Réformateurs :
- Le Temple est aboli car Christ l’a accompli.
- Toute liturgie sacrificielle cesse car son sacrifice unique est parfait.
- La ruine du Temple est la signature divine de cet accomplissement.
Bèze et Ursinus :
La destruction du Temple est :
- Un sceau historique apposé par Dieu sur l’œuvre du Christ,
- La preuve que l’ancienne alliance est achevée,
- La manifestation du passage à la nouvelle alliance.
Dimension pédagogique :
Le Temple détruit = pédagogue vers Christ (cf. Galates 3.24).
1.3. Lecture eschatologique non-dispensationaliste : vigilance, pas spéculation
Dans la tradition réformée :
- L’eschatologie n’est pas un calendrier,
- N’est pas centrée sur une grande tribulation spectaculaire,
- N’attend pas un troisième Temple sacrificiel,
- N’enseigne pas un pessimisme total sur l’histoire.
Point crucial :
Les troubles ne sont pas des signes directs de la fin,
mais des réalités permanentes de l’histoire humaine dans l’intervalle entre les deux venues du Christ.
« Il faut que cela arrive d’abord, mais la fin ne viendra pas aussitôt. » (Luc 21.9)
C’est exactement l’opposé du dispensationalisme, qui lit chaque trouble comme un signe de la fin imminente.
Calvin :
Les guerres, famines et tremblements ne sont pas :
- Une « grande tribulation finale »,
- Mais les « douleurs normales » de l’histoire,
- Une pédagogie divine pour détacher les croyants des illusions terrestres.
1.4. Lecture pastorale : une exhortation à la persévérance fidèle
Dans l’approche réformée, Luc 21 est avant tout :
- Un texte d’encouragement,
- Un appel à la constance,
- Un manuel de persévérance chrétienne.
« Par votre persévérance vous sauverez vos âmes. » (Luc 21.19)
Il ne s’agit pas d’avoir peur mais de tenir debout.
Thème majeur de la Réforme :
La persévérance n’est pas un héroïsme humain,
mais une grâce que Dieu produit dans ses élus.
Ce texte forme l’Église à :
- Tenir ferme dans la vérité,
- Discerner les faux messies,
- Ne pas céder à l’hystérie apocalyptique,
- Comprendre que l’épreuve est une occasion de témoignage.
2. Comment mettre en valeur une eschatologie réformée non pessimiste ?
Voici comment présenter une eschatologie réformée, non-dispensationaliste, non-sensationnaliste.
2.1. La fin des temps n’est pas un effondrement, mais une victoire
Contrairement aux prédications catastrophistes :
- La fin n’est pas une horreur,
- C’est la révélation du Royaume,
- L’avènement du Roi qui vient,
- L’achèvement de la rédemption.
L’eschatologie réformée est fondamentalement christocentrique, pas catastrophiste.
2.2. Les “signes” ne servent pas à calculer, mais à rester éveillés
Luc 21 ne demande pas :
- De spéculer,
- De faire des diagrammes,
- D’essayer de dater la fin.
Il demande :
- Ne pas être séduits (v.8),
- Ne pas avoir peur (v.9),
- Persévérer (v.19),
- Témoigner (v.13).
Le pessimisme n’est pas biblique.
L’histoire est agitée, mais Christ règne déjà (Psaume 110).
2.3. Le Temple détruit n’appelle pas un Temple de pierre, mais un Temple spirituel
Les dispensationalistes attendent :
- Un troisième temple matériel,
- Un retour des sacrifices,
- Une liturgie préchrétienne.
La lecture réformée affirme :
- Christ est le Temple,
- L’Église est le Temple,
- Le peuple de Dieu rassemblé par l’Esprit est la maison vivante de Dieu,
- Il n’y aura plus jamais de sacrifices (cf. Hébreux 10).
« Je ne vis point de temple dans la ville. » (Apocalypse 21.22)
La reconstruction future est spirituelle, non liturgico-sacrificielle.
2.4. L’histoire n’est pas hors de contrôle : Christ conduit le monde vers son but
Pour la théologie réformée :
- L’histoire est gouvernée,
- Rien n’échappe à la souveraineté de Dieu,
- Même les catastrophes sont sous Sa main.
Ce n’est pas l’effondrement général,
mais la marche souveraine de Dieu vers la restauration finale.
3. Comment prêcher Luc 21 selon une vision réformée équilibrée ?
Voici le cœur du message réformé sur ce texte :
3.1. Le Temple détruit : Dieu inaugure une nouvelle alliance
- Le culte ancien est terminé,
- Christ est le centre du culte,
- La présence de Dieu habite dans son Église.
3.2. Les troubles ne sont pas des signes de la fin imminente
- Ils sont la réalité du monde déchu,
- Ils appellent la vigilance, pas la panique.
3.3. La persécution est l’occasion du témoignage
« Cela vous donnera l’occasion de rendre témoignage. »
Le chrétien ne subit pas : il témoigne.
3.4. Dieu garde ses élus dans l’épreuve
« Pas un cheveu de votre tête ne se perdra. »
La providence n’est pas annulée par la tribulation.
3.5. La persévérance : un fruit de la grâce souveraine
La persévérance est produite par l’Esprit dans les croyants.
4. Résumé : l’approche réformée de Luc 21
- Christ, vrai Temple, remplace le Temple de pierre.
- La destruction de 70 accomplit les prophéties.
- Les troubles ne sont pas “la fin”, mais le contexte ordinaire du témoignage.
- Aucune spéculation ni calendrier secret.
- L’eschatologie est une espérance joyeuse, pas un scénario d’horreur.
- La persévérance est la réponse fidèle du croyant.
- La Parousie est la victoire finale du Roi déjà intronisé.
Prédication du Dimanche 16 novembre 2025
Textes : Malachie 3.19-20a ; Psaume 98.5-9 ; 2 Thessaloniciens 3.7-12 ; Luc 21.5-19
Thème : Persévérer dans la justice sous le regard du Roi qui vient
1. Le feu et la lumière du Jour du Seigneur (Malachie 3.19-20a)
Malachie annonce un jour brûlant pour les arrogants, mais un soleil guérisseur pour ceux qui craignent le Nom.
« Pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice, et la guérison sera dans ses rayons. »
Le même feu qui consume les impies réchauffe les fidèles.
C’est le mystère du jugement : purification pour ceux qui se confient en Dieu, condamnation pour ceux qui s’en détournent.
Les Pères de l’Église voyaient dans ce Soleil de justice le Christ lui-même, lumière véritable qui éclaire tout homme.
Pour les Réformateurs, cette lumière est la justice imputée et la sainteté produite par l’Esprit.
Ce texte ouvre donc la prédication sous un signe : Dieu vient, et sa venue est lumière.
2. La joie du jugement juste (Psaume 98.5-9)
Le Psaume 98 poursuit ce thème : le jugement n’est pas un motif de frayeur pour le peuple de Dieu, mais de louange joyeuse.
« Il vient pour juger la terre ; il jugera le monde avec justice. »
La création elle-même se joint à la fête : la mer, les fleuves, les montagnes exultent.
Pourquoi ? Parce que le monde aspire à la justice.
Parce que le jugement de Dieu n’est pas arbitraire, mais restaurateur.
Pour Calvin, cette louange universelle est un acte de foi : même quand nous ne voyons pas encore le règne de Dieu, nous le célébrons car il vient.
3. Travailler paisiblement dans l’attente (2 Thessaloniciens 3.7-12)
Certains Thessaloniciens, croyant que la fin était proche, avaient cessé de travailler.
Paul leur rappelle son propre exemple : travail humble, simple, fidèle, afin de ne dépendre de personne et de ne pas troubler la communauté.
« Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. »
Il ne s’agit pas de dureté, mais de responsabilité.
Le croyant vit dans l’attente du Seigneur en accomplissant ses devoirs, non en fuyant ses responsabilités.
Pour la tradition réformée, ce passage affirme que :
- L’espérance chrétienne ne conduit pas au retrait,
- Mais à la fidélité quotidienne,
- Et à un engagement humble au service du prochain.
4. Persévérer dans le vrai Temple : lecture réformée de Luc 21.5-19
Lorsque les disciples admirent les pierres splendides du Temple, Jésus leur dit :
« Il ne restera pas pierre sur pierre. »
Jésus n’annonce pas ici l’effondrement final du monde, mais un événement historique précis : la destruction du Temple en l’an 70.
Cette catastrophe allait marquer la fin de l’ancienne économie sacrificielle et la confirmation que le véritable Temple est désormais le Christ lui-même, comme il l’avait annoncé :
« Détruisez ce temple, et je le relèverai en trois jours. »
« Il parlait du temple de son corps. »
Ainsi, la chute du Temple n’est pas la fin du culte, mais son accomplissement.
Le culte passe d’un bâtiment à une personne, de la pierre à la chair, des sacrifices répétés au sacrifice unique du Christ.
Jésus évoque ensuite guerres, famines, tremblements de terre, persécutions.
Mais il précise aussitôt :
« Ce ne sera pas tout de suite la fin. »
La tradition réformée voit dans ces réalités non pas des signes directs de la fin imminente, mais les conditions ordinaires de l’histoire entre la première et la seconde venue du Christ. Elles renvoient aussi, plus particulièrement, aux évènements qui ont précédé la chute de Jérusalem.
Nous ne devons pas nous laisser séduire par un catastrophisme permanent.
Ce passage est une mise en garde, une exhortation à la vigilance et à la fidélité, non une invitation à la peur ou à la spéculation.
Et Jésus ajoute :
« Cela vous donnera l’occasion de rendre témoignage. »
Les temps troublés sont donc, paradoxalement, des occasions offertes par Dieu pour témoigner de la vérité.
Loin de paniquer, le croyant est invité à rester ferme, car le Christ promet :
« Je vous donnerai une bouche et une sagesse. »
Puis cette parole magnifique :
« Pas un cheveu de votre tête ne se perdra. »
La persécution n’est pas un abandon.
La souffrance n’est pas une défaite.
La providence de Dieu demeure intacte.
La conclusion de Jésus résume toute l’eschatologie réformée :
« Par votre persévérance, vous sauverez vos âmes. »
La persévérance est un don de Dieu.
Elle est l’attitude de foi du croyant qui sait que le monde peut trembler, mais que le Christ, vrai Temple, ne sera jamais ébranlé.
Synthèse
Les quatre textes du jour convergent vers une vision claire et cohérente :
- Le Soleil de justice se lève (Malachie).
- La création acclame le Roi qui vient (Psaume 98).
- Le croyant travaille paisiblement dans l’attente (2 Thessaloniciens).
- Jésus nous appelle à persévérer avec une espérance lucide (Luc 21).
Ce n’est pas une eschatologie de peur,
mais une eschatologie de confiance, de vigilance, et de fidélité.
Applications générales
Que signifient ces textes pour nous aujourd’hui ?
- Ne pas céder à la peur : Le chrétien ne lit pas l’histoire comme un chaos incontrôlé, mais comme un chemin gouverné par Dieu.
- Rester fidèles dans les responsabilités ordinaires : L’attente du Christ n’est pas une fuite du réel, mais un engagement simple, quotidien et humble.
- Témoigner avec calme dans les temps difficiles : Les troubles ne sont pas des interruptions : ils sont des occasions de témoigner.
- Ancrer notre confiance dans le Christ, vrai Temple : Il est la demeure de Dieu parmi les hommes.
En lui, rien ne peut nous séparer de la présence divine.
Conclusion
Frères et sœurs, les pierres du Temple sont tombées, mais le Royaume demeure.
Le monde peut trembler, mais le Christ est ferme.
L’histoire avance, mais la lumière du Soleil de justice brille déjà.
Persévérons.
Vivons dans la lumière.
Attendons avec confiance celui qui vient juger la terre avec justice et qui nous garde sous son regard.
Amen.
Liturgie du dimanche 16 novembre 2025
Thème général : Persévérer dans la justice sous le regard du Roi qui vient
Textes : Malachie 3.19-20a ; Psaume 98.5-9 ; 2 Thessaloniciens 3.7-12 ; Luc 21.5-19
1. Accueil et Exhortation
Frères et sœurs, nous voici rassemblés devant le Seigneur notre Roi.
Il vient pour juger la terre avec justice et pour guérir ceux qui craignent son nom.
Dans un monde troublé, il nous appelle à la persévérance et à la fidélité.
« Pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice, et la guérison sera dans ses rayons. » (Malachie 3.20)
Que sa lumière éclaire notre culte, nos cœurs et nos engagements.
2. Prière d’ouverture
Seigneur notre Dieu,
toi qui règnes avec justice et miséricorde,
nous venons devant toi comme ton peuple en marche,
fatigué parfois, mais confiant dans ta fidélité.
Fais briller sur nous le Soleil de justice,
guéris nos cœurs blessés,
purifie nos pensées et nos paroles.
Que ton Esprit nous rassemble dans la paix,
pour que nos louanges, nos prières et nos vies
te rendent gloire, à toi qui viens et qui règnes éternellement,
par Jésus-Christ, notre Seigneur.
Amen.
3. Lecture de la Loi de Dieu (Éthique du Royaume)
(Psaume 15 ou Exode 20 selon la coutume)
Le psalmiste demande :
« SEIGNEUR, qui séjournera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ?
Celui qui marche dans l’intégrité, pratique la justice et dit la vérité selon son cœur. » (Psaume 15.1-2)
La Loi de Dieu nous rappelle la sainteté de sa volonté et la droiture de son règne.
Elle nous invite à une obéissance confiante, non pour gagner son amour, mais pour en vivre pleinement.
4. Confession des péchés
Seigneur, notre Dieu,
nous reconnaissons que nous ne t’avons pas toujours craint comme il le fallait.
Nous avons souvent préféré nos habitudes à ta Parole,
notre confort à ton appel,
notre silence à ton témoignage.
Nous avons manqué de courage, de fidélité, de discipline.
Pardonne-nous, Seigneur,
purifie nos cœurs et rends-nous persévérants dans la foi,
zélés dans le service et fidèles dans la prière.
Amen.
(Silence pour confession personnelle)
5. Parole du pardon
Écoutez cette promesse :
« Pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice, et la guérison sera dans ses rayons. » (Malachie 3.20)
En Jésus-Christ, la lumière du pardon se lève sur nous.
Celui qui confesse son péché et croit en son Nom est relevé, renouvelé, rétabli.
Recevons cette parole de grâce : tes péchés sont pardonnés.
Va, et marche dans la lumière du Seigneur.
Amen.
6. Louange et reconnaissance
« Chantez au SEIGNEUR avec la harpe !
Que la mer retentisse, que les montagnes poussent des cris de joie,
car il vient pour juger la terre avec justice. » (Psaume 98)
Chant suggéré : « Peuple fidèle, le Seigneur t’appelle »
ou « Dieu tout-puissant, nous te bénissons ».
7. Prière d’illumination avant la lecture de la Parole
Seigneur, ouvre nos cœurs à ta Parole.
Que ton Esprit Saint nous éclaire comme le Soleil de justice,
pour que nous comprenions, croyions et mettions en pratique ce que tu veux nous dire aujourd’hui.
Amen.
8. Lectures bibliques
- Malachie 3.19-20a – Le jour du Seigneur, feu qui brûle et guérit.
- Psaume 98.5-9 – La création acclame le Roi qui vient juger avec justice.
- 2 Thessaloniciens 3.7-12 – Travailler paisiblement dans la fidélité.
- Luc 21.5-19 – Persévérer et témoigner jusqu’à la fin.
9. Prédication
(Titre : « Tenir bon jusqu’au Jour : travailler, témoigner, adorer »)
[La prédication complète que vous avez reçue s’insère ici.]
10. Réponse de foi (confession de foi)
Nous croyons en Dieu le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre.
Nous croyons en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
lumière du monde et Soleil de justice,
qui reviendra juger les vivants et les morts.
Nous croyons en l’Esprit Saint,
force de persévérance, consolation des témoins,
et source de paix dans l’épreuve.
Amen.
11. Prière d’intercession
Seigneur Jésus-Christ, Roi juste et fidèle,
nous te prions pour ton Église dans le monde,
afin qu’elle reste ferme dans la vérité et dans la charité.
Fortifie les témoins de ton Évangile dans les pays de guerre,
et rends-nous nous-mêmes courageux dans nos milieux.
Souviens-toi de ceux qui souffrent, des prisonniers, des blessés, des exilés.
Souviens-toi des militaires, des familles séparées, de ceux qui servent loin de chez eux.
Donne la paix véritable aux nations,
et fais de ton Église un instrument de réconciliation.
Nous te prions aussi pour notre communauté,
pour les malades, les fatigués, les découragés.
Fais briller sur eux la lumière de ton visage.
Et dans nos propres vies, Seigneur,
apprends-nous à travailler paisiblement,
à témoigner avec courage,
et à chanter ta justice jusqu’à ton retour.
Nous te le demandons au nom de Jésus-Christ,
le Soleil de justice et le Prince de la paix.
Amen.
12. Offrande et prière de reconnaissance
Seigneur, tout vient de toi,
et c’est de ta main que nous te donnons.
Reçois nos offrandes comme signe de notre reconnaissance et de notre engagement,
pour l’avancement de ton Royaume.
Amen.
13. Envoi et bénédiction
Frères et sœurs,
Dieu vous envoie dans ce monde comme témoins de sa justice et de sa paix.
Restez fermes dans la foi, courageux dans le service, persévérants dans l’espérance.
« Par votre persévérance, vous sauverez vos âmes. » (Luc 21.19)
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde,
qu’il fasse briller sur vous son visage,
et qu’il vous accorde sa paix.
Amen.
Annexe : L’annonce et la signification de la destruction du Temple
Quand Jésus dit :
« Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée » (Luc 21.6),
il ne fait pas une simple prédiction historique. Il annonce la fin d’un ordre religieux ancien et l’inauguration d’un culte nouveau, centré non plus sur un bâtiment, mais sur sa propre personne.
Mais pour comprendre la portée de cette parole, il faut retracer l’histoire des trois temples : celui de Salomon, celui rebâti après l’exil, et enfin celui d’Hérode.
1. Le Premier Temple : celui de Salomon (vers 960 av. J.-C.)
Construction et signification
- Construit à Jérusalem sous le règne du roi Salomon, fils de David (1 Rois 6–8).
- Le Temple devient la demeure de Dieu au milieu de son peuple : « La gloire du SEIGNEUR remplit la maison du SEIGNEUR. » (1 Rois 8.11)
- Il contient le Saint des saints, où repose l’Arche de l’alliance, signe de la présence divine et du pardon par le sang des sacrifices.
Destruction
- En 586 av. J.-C., Nabuchodonosor, roi de Babylone, envahit Jérusalem, détruit le Temple, et déporte le peuple à Babylone. « Ils brûlèrent la maison de Dieu et abattirent les murailles de Jérusalem. » (2 Chroniques 36.19)
- Cette catastrophe fut comprise comme jugement de Dieu à cause de l’idolâtrie et de l’injustice du peuple (cf. Jérémie 7.9-15).
2. Le Second Temple : de Zorobabel à Hérode
Reconstruction après l’exil
- Après 70 ans d’exil, Cyrus, roi de Perse, autorise les Juifs à retourner à Jérusalem (Esdras 1.1-4).
- Sous la conduite de Zorobabel (vers 520-516 av. J.-C.), le Temple est reconstruit. « Qui méprisait le jour des petits commencements ? » (Zacharie 4.10)
- C’est un temple plus modeste que celui de Salomon, sans l’Arche perdue, mais Dieu promet encore : « La gloire de cette maison sera plus grande que celle de la première. » (Aggée 2.9)
Temple d’Hérode
- Environ cinq siècles plus tard, Hérode le Grand (roi sous domination romaine) entreprend une reconstruction grandiose vers 20 av. J.-C.
- Ce Temple devient l’un des plus beaux monuments du monde antique : marbre blanc, or, pierres monumentales (d’où l’admiration des disciples en Luc 21.5).
Destruction en 70 ap. J.-C.
- En 66, la Judée se révolte contre Rome. L’empereur Vespasien envoie son fils Titus pour écraser la rébellion.
- En l’an 70, Jérusalem est assiégée, puis le Temple incendié et entièrement rasé.
- L’historien Flavius Josèphe raconte : « Le Temple brûla malgré les ordres de Titus de l’épargner. Il ne resta que des ruines, pour témoigner aux générations futures de ce qu’avait été Jérusalem. » (Guerre des Juifs, VI.4.5)
- Ce drame accomplit mot pour mot la prophétie du Christ (Luc 19.43-44 ; 21.6).
Théologiquement, c’est :
- La fin du culte sacrificiel de l’ancienne alliance ;
- Le début du culte en esprit et en vérité annoncé par Jésus à la Samaritaine (Jean 4.21-24) ;
- Et la confirmation que le Christ est désormais le véritable Temple, celui où Dieu habite corporellement.
« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. » (Jean 2.19)
« Il parlait du temple de son corps. » (Jean 2.21)
3. Le Temple spirituel : le Corps du Christ et l’Église
Après 70, il n’y a plus de Temple à Jérusalem. Pourtant, le Nouveau Testament affirme que le Temple n’a pas disparu, mais changé de nature.
- Jésus est le vrai sanctuaire : la présence de Dieu en chair et en sang.
- Les croyants, unis à lui, deviennent le Temple spirituel.
« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Corinthiens 3.16)
« Vous êtes édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. » (Éphésiens 2.21-22)
Ainsi, la destruction du Temple n’est pas la fin du culte, mais sa transformation :
de la pierre vers le cœur,
du sacrifice sanglant vers le sacrifice spirituel,
du lieu fixe vers la présence universelle du Christ.
4. L’hypothèse d’un Troisième Temple
Le projet dans la tradition juive
Certains courants du judaïsme messianique ou nationaliste attendent la reconstruction d’un troisième Temple sur le Mont Moriah, à Jérusalem.
Des plans et des objets liturgiques ont même été préparés par des mouvements religieux israéliens contemporains.
Mais l’esplanade du Temple est aujourd’hui occupée par la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, ce qui rend une reconstruction matérielle politiquement explosive.
La lecture chrétienne réformée
Les Réformateurs, tout comme la plupart des Pères de l’Église, ne s’attendaient pas à une reconstruction matérielle du Temple, car le Christ l’a remplacé par sa propre personne.
Cependant, ils reconnaissaient que la restauration spirituelle d’Israël précédera le retour du Seigneur.
Calvin (sur Romains 11) : « Dieu n’a pas rejeté son peuple ; il y aura un retour des Juifs à la foi, non selon la chair, mais selon l’Esprit. »
Ainsi, certains chrétiens — notamment évangéliques — parlent d’un « Troisième Temple spirituel » :
- Non pas un bâtiment pour les sacrifices,
- Mais un haut lieu symbolique de la foi en Jésus, le Messie d’Israël,
- Signe de la réconciliation finale du peuple juif et des nations dans le Christ,
- Prélude au retour glorieux du Seigneur.
« Alors tout Israël sera sauvé. » (Romains 11.26)
5. Synthèse théologique
| Temple | Période | Signification |
|---|---|---|
| 1er (Salomon) | env. 960–586 av. J.-C. | Demeure de la gloire divine ; centre du culte sacrificiel |
| 2e (Zorobabel / Hérode) | 516 av. J.-C. – 70 ap. J.-C. | Symbole du retour et de l’attente du Messie ; magnificence religieuse sans présence divine visible |
| 3e (Corps du Christ / Église) | dès la Résurrection | Nouvelle demeure de Dieu dans l’Esprit ; Temple vivant de pierres spirituelles |
Le Temple terrestre préfigurait le Christ.
Son corps est le véritable sanctuaire, offert une fois pour toutes sur la croix.
Et l’Église, corps du Christ, prolonge ce Temple dans l’histoire :
elle est le lieu où Dieu habite, où la justice se vit, où la louange s’élève.
6. Dimension eschatologique
La vision finale de l’Apocalypse ne montre plus de temple, car Dieu lui-même est le Temple de la nouvelle création :
« Je ne vis point de temple dans la ville, car le Seigneur Dieu tout-puissant et l’Agneau en sont le temple. » (Apocalypse 21.22)
C’est l’accomplissement parfait de la promesse :
la présence directe de Dieu, sans voile, sans bâtiment, sans médiation terrestre.
Le feu du jugement est devenu lumière éternelle,
et la Jérusalem céleste est désormais le sanctuaire universel.
Conclusion – Le Christ, Temple éternel et Roi qui vient
Le Temple de Jérusalem a été détruit, reconstruit, puis anéanti,
mais la promesse de Dieu demeure : Il habite avec son peuple.
- Le premier Temple annonçait la venue du Christ.
- Le second Temple a vu sa gloire entrer en Jésus.
- Le troisième Temple est désormais le peuple de Dieu uni à son Messie,
et il s’élèvera pleinement quand Israël et les nations reconnaîtront Jésus comme Seigneur.
Ainsi, l’annonce de Jésus en Luc 21.6 n’est pas une malédiction, mais une révélation du plan de Dieu :
faire passer son peuple d’un culte visible à une communion spirituelle,
d’un sanctuaire terrestre à une gloire céleste,
d’un temple de pierre à un temple de chair,
jusqu’au retour du Roi qui vient.
« Voici, le tabernacle de Dieu est avec les hommes ;
il habitera avec eux, et ils seront ses peuples. » (Apocalypse 21.3)
Voir aussi : Reconstruction du Temple de Jérusalem, mythe ou réalité ?

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