La prière du Psaume 80

Psaume 80 : Ô berger d’Israël (ARC 80) (x6)

Le Psaume 80 est un cri collectif né au cœur de la détresse. Il donne voix à un peuple éprouvé, conscient d’avoir été choisi par Dieu, mais qui fait l’expérience douloureuse de son silence apparent. Entre mémoire de l’alliance passée et urgence du présent, ce psaume articule une prière lucide, audacieuse et profondément théologique : Dieu seul peut restaurer ce qu’il a lui-même planté.

En rappelant l’Exode, la vigne transplantée et autrefois florissante, le psaume confesse que l’histoire d’Israël ne repose ni sur sa force ni sur sa fidélité, mais sur l’initiative souveraine de Dieu. Si la vigne est aujourd’hui ravagée, ce n’est pas pour nier l’alliance, mais pour appeler à un retour authentique vers le Seigneur. Le refrain répété — « Fais-nous revenir, fais briller ta face, et nous serons sauvés » — exprime cette conviction centrale : le salut dépend de la présence retrouvée de Dieu.

Dans la lecture chrétienne, le Psaume 80 ouvre aussi une perspective d’attente messianique. La supplication en faveur de « l’homme à la droite de Dieu » et du « fils de l’homme » oriente la prière vers celui par qui Dieu restaurera définitivement son peuple. Ainsi, ce psaume s’inscrit naturellement dans le temps de l’Avent : il unit lamentation et espérance, jugement et promesse, nuit et attente de la lumière. Il apprend à prier lorsque tout semble fragile, en s’appuyant non sur les circonstances, mais sur la fidélité inébranlable du Dieu de l’alliance.



Audio

Accompagnement avec intro x6 (Union Chapel Organ)
Suno AI (A cappella sacred music inspired by traditional Negro spirituals)

Paroles

1. O berger d’Israël, écoute ;
Toi qui nous as frayé la route,
Vois ton troupeau près de périr ;
Viens aujourd’hui le secourir ;
Fais briller sur nous ta splendeur
Et nous serons sauvés, Seigneur.

2. Jusques à quand, dans ta colère,
Repousseras-tu nos prières ?
Nous sommes abreuvés de pleurs,
Nourris du pain de la douleur.
Fais briller sur nous ta splendeur
Et nous serons sauvés, Seigneur.

3. Sauvés de la terre étrangère,
Nous étions ta vigne prospère.
Tu as labouré le terrain,
Planté la vigne de ta main ;
Tu as couvert champs et coteaux
De la vigueur de ses rameaux.

4. Mais tu as brisé sa clôture
Et tu l’as livrée en pâture
A tous les animaux des champs.
Ils ont piétiné les sarments.
Vois, Seigneur, comme ils ont pillé ;
Regarde-la et prends pitié.

5. Seigneur, viens relever ta vigne
Et que celui que tu désignes,
Celui que ta main affermit
Disperse enfin nos ennemis ;
Que, par le fils de ta bonté,
Tout le jardin soit replanté.

6. Ranime-nous, rends-nous ta grâce ;
Nous marcherons devant ta face
Et chaque jour verra grandir
Notre bonheur à te servir.
Fais briller sur nous ta splendeur
Et nous serons sauvés, Seigneur.


Psautier de Genève

La place du Psaume 80 dans le Psautier de Genève et sa mélodie.

Place du Psaume 80 dans le Psautier de Genève
Le Psaume 80 occupe une place très significative dans le Psautier de Genève en tant que psaume de supplication communautaire fondé sur la mémoire de l’alliance. Il appartient au troisième livre du Psautier biblique (Psaumes 73–89), marqué par la crise nationale, la perte de stabilité politique et la question douloureuse de l’absence apparente de Dieu. Cette tonalité correspond parfaitement à la spiritualité réformée naissante, pour laquelle la prière des Psaumes exprime sans détour la détresse réelle du peuple de Dieu tout en s’attachant fermement à ses promesses.

Dans le Psautier de Genève, le Psaume 80 est intégré comme un chant ecclésial destiné à être chanté par toute l’assemblée. Il est particulièrement adapté aux temps de pénitence, d’épreuve collective, mais aussi à l’attente confiante du salut. Sa structure avec refrain implicite (« Fais-nous retourner, Seigneur…  ») en fait un psaume pédagogique : il apprend à l’Église à persévérer dans la prière lorsque la restauration tarde.

Texte métrique genevois
Le texte français chanté provient de la versification de Clément Marot, reprise et légèrement adaptée dans les éditions successives du Psautier. Comme souvent chez Marot, le langage est sobre, biblique, sans amplification poétique excessive, afin de servir le chant communautaire et la mémorisation.

Mélodie du Psaume 80
Le Psaume 80 possède une mélodie propre, originale, spécifiquement composée pour ce psaume dans le cadre du Psautier de Genève. Elle apparaît dans les éditions du milieu du XVIᵉ siècle, très probablement autour de 1551–1554.

La mélodie est traditionnellement attribuée à Loys Bourgeois, même si, comme pour plusieurs airs du Psautier, l’attribution ne peut être établie avec une certitude absolue. Quoi qu’il en soit, elle relève clairement du style genevois classique.

Caractéristiques musicales
– Mode sobre et grave, correspondant au caractère de lamentation et de supplication
– Ambitus modéré, facilitant le chant par toute l’assemblée
– Mouvement principalement conjoint, sans virtuosité
– Accentuation très étroitement liée au texte, afin que la Parole prime sur la musique

Cette mélodie n’est pas une mélodie de jubilation, mais une mélodie de prière insistante. Elle porte la plainte sans pathos excessif et soutient une espérance contenue, ce qui correspond exactement à la théologie du psaume.

Usage liturgique réformé
Dans la tradition réformée, le Psaume 80 est volontiers chanté
– en temps de crise ou de jeûne
– lors de cultes marqués par l’intercession
– dans des contextes d’attente (Avent, temps d’épreuve ecclésiale)

Il forme ainsi un lien naturel entre la lamentation d’Israël, la prière de l’Église et l’espérance messianique accomplie en Christ, sans jamais perdre sa dimension communautaire.


Exégèse

Psaumes 80.1-20 NVS78P [1] Au chef de chœur. Sur les lis. Témoignage. Psaume d’Asaph. [2] Prête l’oreille, berger d’Israël, Toi qui conduis Joseph comme un troupeau ! Toi qui sièges (entre) les chérubins ! Parais dans ta splendeur, [3] Devant Éphraïm, Benjamin et Manassé, réveille ta force, Mets-toi en marche pour notre salut ! [4] Ô Dieu, fais-nous revenir ! Fais briller ta face, et nous serons sauvés ! [5] Éternel, Dieu des armées ! Jusques à quand t’irriteras-tu Contre la prière de ton peuple ? [6] Tu les nourris d’un pain de larmes, Tu les abreuves de larmes à triple (mesure). [7] Tu fais de nous (un objet de) discorde pour nos voisins, Et nos ennemis se moquent de nous. [8] Dieu des armées, fais-nous revenir ! Fais briller ta face, et nous serons sauvés ! [9] Tu avais arraché de l’Égypte une vigne ; Tu as chassé des nations et tu l’as plantée. [10] Tu as fait place nette devant elle : Elle a enfoncé ses racines et rempli le pays ; [11] Les montagnes étaient couvertes de son ombre, Et sa ramure était (comme) des cèdres de Dieu ; [12] Elle étendait ses rameaux jusqu’à la mer Et ses rejetons jusqu’au fleuve. [13] Pourquoi as-tu fait des brèches dans ses clôtures, En sorte que tous les passants la grappillent ? [14] Le sanglier de la forêt la fouille, Et ce qui se meut dans les champs en fait sa pâture. [15] Dieu des armées, reviens donc ! Regarde (du haut) des cieux et vois ! Interviens en faveur de cette vigne ! [16] Protège ce que ta droite a planté, Et le fils que tu as affermi toi-même ! [17] Elle est brûlée par le feu, elle est coupée ! Ils périssent devant ta face menaçante. [18] Que ta main soit sur l’homme (qui est) à ta droite, Sur le fils de l’homme que tu as affermi toi-même ! [19] Nous ne nous écarterons plus de toi. Fais-nous revivre, et nous invoquerons ton nom. [20] Éternel, Dieu des armées, fais-nous revenir ! Fais briller ta face, et nous serons sauvés.

Tu as ici un psaume de supplication nationale, construit comme une liturgie de crise, avec un refrain qui revient trois fois : « Fais-nous revenir… Fais briller ta face… Et nous serons sauvés » (v.4, v.8, v.20). Il prie Dieu comme Berger et Roi, rappelle l’Exode (la vigne transplantée), décrit la ruine, puis demande une restauration qui culmine sur « l’homme à ta droite / le fils de l’homme » (v.18), lu très tôt de manière messianique.

Quelques mots-clés hébreux utiles (avec idée générale)
Shoshannim (שֹׁשַׁנִּים) « lis » : indication musicale (mélodie/air).
‘Eduth (עֵדוּת) « témoignage » : peut évoquer une formule liturgique rappelant l’alliance, ou un « psaume-testimonium ».
Ro‘eh (רֹעֶה) « berger » : Dieu conduit, nourrit, protège.
Keruvim (כְּרוּבִים) « chérubins » : image du trône divin (présence royale au sanctuaire).
Hashivenu (הֲשִׁיבֵנוּ) « fais-nous revenir » : verbe shuv, retour/restauration, aussi repentance.
Or panekha (אוֹר פָּנֶיךָ) « la lumière de ta face » : faveur de Dieu, présence salvatrice.
Tseva’ot (צְבָאוֹת) « des armées » : Seigneur souverain sur les puissances.
Gephen (גֶּפֶן) « vigne » : Israël comme plantation de Dieu.
Ben-’adam (בֶּן־אָדָם) « fils d’homme » : humain, mais peut porter une portée représentative/royale.

Verset par verset (description et exégèse)
v.1 Titre liturgique : on est dans une pièce destinée au culte (chef de chœur, air « sur les lis »). « Psaume d’Asaph » ancre le chant dans une tradition de louange et de crise nationale. Chez plusieurs anciens commentateurs, ces titres signalent que la prière est faite « en assemblée », pas seulement individuelle.

V.2 « Prête l’oreille, berger d’Israël… Conduis Joseph comme un troupeau » : « Joseph » représente ici surtout les tribus du Nord (Ephraïm/Manassé), mais l’image englobe le peuple. Le langage pastoral dit : Dieu n’est pas un principe abstrait, il mène, nourrit, soigne. Augustin (sur ce psaume, numéroté 79 dans la Vulgate) insiste sur le fait que le vrai Berger conduit vers la vie, pas seulement hors du danger : le salut est un retour à Dieu, pas une simple amélioration des circonstances.

V.2 « Toi qui sièges entre les chérubins… Parais dans ta splendeur » : invocation royale. Le peuple demande une « épiphanie » du Roi : non pas une curiosité mystique, mais une intervention visible (délivrance). Cassiodore remarque que « paraître » est le langage de l’aide divine attendue quand tout appui humain s’écroule : Dieu se manifeste par son acte.

V.3 « Devant Éphraïm, Benjamin et Manassé… Réveille ta force » : ces tribus évoquent une formation proche du sanctuaire et des marches (Benjamin au sud, Joseph au nord). L’idée : « agis au milieu de nous, là où nous marchons ». Le verbe « réveiller » n’implique pas que Dieu dorme ; c’est une manière humaine de dire : « mets en œuvre ta puissance pour nous ».

V.4 Refrain : « Ô Dieu, fais-nous revenir… Fais briller ta face… Sauvés » : la logique est théologique. Le problème ultime n’est pas d’abord politique, mais relationnel : quand Dieu « fait briller sa face », sa faveur revient, et le salut suit. Calvin relève souvent, sur ce type de refrain, que la restauration extérieure (paix, sécurité) est attachée à la réconciliation avec Dieu : on ne sépare pas la délivrance de la grâce.

V.5 « Éternel, Dieu des armées… Jusqu’à quand t’irriteras-tu contre la prière » : plainte audacieuse. Le peuple prie, mais a l’impression que la prière se heurte à la colère divine. C’est une théologie de l’alliance : si Dieu est en colère, ce n’est pas caprice, c’est discipline. Luther aime ce langage franc des Psaumes : on n’y « joue » pas le croyant fort, on crie vers Dieu avec vérité.

V.6 « pain de larmes… Larmes à triple mesure » : image de ration quotidienne, comme si la nourriture normale était remplacée par le deuil. « Triple mesure » intensifie l’excès : trop-plein d’affliction. Les Pères y voient souvent la description de l’Église éprouvée (persécution, divisions), et en même temps la preuve que la prière peut naître des larmes sans être disqualifiée.

V.7 « discorde pour nos voisins… Ennemis se moquent » : conséquence sociale de la ruine : humiliation publique, conflits périphériques. La honte est un thème biblique majeur : l’opprobre devient un argument de prière (« Seigneur, ne laisse pas ton peuple être tourné en dérision »).

V.8 Refrain identique : il marque une progression : après la plainte, on revient à la demande centrale. Dans la rhétorique du psaume, le refrain éduque la foi : la solution est toujours le retour de la faveur divine.

V.9 « arraché de l’Égypte une vigne » : mémoire de l’Exode. Israël n’est pas une plante spontanée : Dieu l’a « transplantée ». La vigne est une image d’élection et de vocation : plantée pour porter du fruit à Dieu.

V.10 « tu l’as plantée… Fait place nette » : Dieu a préparé le terrain (conquête, installation). Ce n’est pas une glorification guerrière : c’est la confession que l’histoire du peuple dépend de l’action de Dieu.

V.11–12 « racines… Rempli le pays… Jusqu’à la mer… Jusqu’au fleuve » : tableau d’expansion idéale (souvent compris de la mer Méditerranée à l’Euphrate, langage de promesse). Les commentateurs chrétiens (Augustin notamment) y lisent aussi une figure de l’extension de l’Évangile : la vigne du Seigneur déborde les frontières.

V.13 « Pourquoi… Brèches dans ses clôtures ? » : question théologique frontale : si Dieu a planté, pourquoi laisse-t-il dévaster ? Ici apparaît le mystère du jugement : Dieu ôte la haie protectrice (image reprise ailleurs) quand le peuple s’est détourné. Calvin souligne que Dieu « retire sa main » pour réveiller son peuple : c’est une pédagogie sévère mais non arbitraire.

V.14 « passants la grappillent » : pillage opportuniste. La vigne n’est plus respectée ; elle devient proie commune. Cela décrit le chaos où chacun prend.

V.14 « le sanglier de la forêt » : image d’un ravageur puissant et brutal (souvent allusion à un envahisseur). L’intérêt n’est pas de nommer précisément l’ennemi, mais de dire : la destruction est incontrôlable humainement.

V.15 « Dieu des armées, reviens donc ! Regarde des cieux… Interviens » : demande d’inversion : puisque tu sembles « loin », reviens ; puisque tu sembles « ne pas voir », regarde ; puisque tu as permis la ruine, protège. Dans la prière biblique, « Dieu revient » signifie : Dieu restaure sa présence favorable, pas un déplacement local.

V.16 « ce que ta droite a planté… Le fils que tu as affermi » : « droite » = puissance efficace. « le fils » peut désigner Israël personnifié (le peuple comme « fils » de Dieu), ou le roi représentatif, ou, en lecture chrétienne, le Messie. Cassiodore et Augustin ouvrent volontiers la porte à la lecture christologique : ce « fils » est celui en qui Dieu consolide définitivement son peuple.

V.17 « brûlée… Coupée… Ils périssent devant ta face menaçante » : constat terrible : le même « visage » qui sauve (quand il brille) juge (quand il est menaçant). Ce contraste maintient la sainteté de Dieu : la grâce n’annule pas la justice.

V.18 « Que ta main soit sur l’homme à ta droite, sur le fils de l’homme…  » : point culminant. L’expression évoque l’appui divin sur un représentant. Dans la tradition chrétienne, ce verset a été lu très largement comme annonçant le Christ : « à la droite » rappelle l’exaltation messianique, et « fils de l’homme » résonne avec le titre que Jésus s’applique. Augustin fait précisément ce mouvement : le peuple est restauré par Celui que Dieu établit à sa droite, tête du corps.

V.19 « Nous ne nous écarterons plus… Fais-nous revivre » : la restauration demandée vise l’obéissance. « Revive » (donne la vie) est la source de la fidélité : Dieu ranime, et alors le peuple invoque. Calvin insiste souvent : la vraie repentance et la persévérance sont des dons de Dieu autant que des devoirs.

V.20 Refrain final « Éternel, Dieu des armées… Fais-nous revenir… Sauvés » : la conclusion ne ferme pas par une « solution », mais par une confession de dépendance. C’est typique des lamentations : la foi ne se mesure pas à la disparition immédiate de l’épreuve, mais à la persistance de la prière orientée vers la face de Dieu.

Deux axes de lecture (Pères et Réformateurs, en résumé)
Chez plusieurs Pères (Augustin, Cassiodore), le psaume est à la fois Israël historique et figure de l’Église : la vigne est plantée par Dieu, éprouvée, puis restaurée par le « Fils de l’homme » soutenu à la droite.
Chez les Réformateurs (Calvin, Luther), on souligne la pédagogie de Dieu dans l’épreuve, la centralité de la grâce (« fais-nous revenir ») et l’ordre juste : Dieu restaure, et le peuple répond par l’invocation et la fidélité.


Synthèse homilétique

Synthèse homilétique courte, directement exploitable, centrée sur Psaume 80, dans une tonalité Avent / attente du salut, sans séparation artificielle et avec une idée directrice claire.

Idée centrale
Quand le peuple de Dieu est brisé, humilié et sans force, son salut ne vient ni de lui-même ni des circonstances, mais du retour de la faveur de Dieu, manifestée pleinement par celui que Dieu établit à sa droite.

Mouvement du psaume
Le psaume s’ouvre par un cri vers le Berger d’Israël : Dieu est invoqué comme Roi présent mais silencieux, dont le peuple attend une intervention visible. La plainte est lucide et sans fard : l’épreuve est longue, la prière semble rejetée, les larmes sont devenues la nourriture quotidienne. La mémoire de l’Exode rappelle pourtant que Dieu a planté lui-même sa vigne et l’a fait croître par pure grâce. Si la vigne est aujourd’hui ravagée, ce n’est pas parce que Dieu a perdu sa puissance, mais parce qu’il a retiré sa protection pour rappeler son peuple à lui. La prière atteint son sommet lorsqu’elle demande que la main de Dieu repose sur « l’homme à sa droite », le « fils de l’homme » par qui viendra la restauration. Le psaume se conclut non par une solution immédiate, mais par une confession de foi persévérante : si Dieu fait briller sa face, alors le salut est certain.

Lecture christologique (Avent)
Dans l’attente de Noël, l’Église reconnaît dans « l’homme à la droite de Dieu » le Christ promis. En lui, Dieu revient vers son peuple, non seulement pour réparer une situation, mais pour redonner la vie, rétablir la relation et conduire à une fidélité renouvelée. La lumière de la face de Dieu brille désormais dans le visage de Jésus-Christ.

Applications
Ce psaume apprend à prier quand la foi est éprouvée : avec vérité, mémoire des œuvres de Dieu et espérance obstinée. Il rappelle que la restauration commence toujours par l’œuvre de Dieu avant d’être une réponse humaine. Il invite enfin à l’attente confiante : même lorsque tout semble ravagé, Dieu n’a pas renoncé à ce qu’il a planté de sa main.


Outil pédagogique

Outil pédagogique structuré autour du Psaume 80, conçu pour une catéchèse, un groupe biblique ou un temps de formation, avec questions ouvertes, QCM, et éléments de réponse, dans une perspective de théologie de l’alliance et en lien avec l’Avent.

Objectifs pédagogiques
– Comprendre la structure et le message du Psaume 80
– Identifier les thèmes bibliques majeurs : alliance, jugement, restauration, espérance
– Apprendre à prier dans l’épreuve à partir des Psaumes
– Relier le Psaume 80 à l’attente messianique


1) Lecture guidée du Psaume 80

Questions de compréhension

  1. À qui le psaume s’adresse-t-il et sous quels titres Dieu est-il invoqué ?
  2. Quel refrain revient plusieurs fois et que signifie-t-il ?
  3. Quelle image est utilisée pour décrire le peuple d’Israël ?
  4. Comment le psaume décrit-il la situation de détresse du peuple ?
  5. Quelle est la demande principale formulée à la fin du psaume ?

Éléments de réponse

  1. Dieu est invoqué comme Berger d’Israël, Dieu des armées, Roi siégeant entre les chérubins.
  2. « Fais-nous revenir, fais briller ta face, et nous serons sauvés » : demande de restauration et de présence divine.
  3. L’image de la vigne plantée par Dieu.
  4. Par les larmes, la honte, la ruine, la moquerie des ennemis.
  5. Que Dieu revienne vers son peuple et le fasse revivre.

2) Questions théologiques (alliance et Avent)

Questions ouvertes

  1. Pourquoi le psaume insiste-t-il sur la mémoire de l’Exode et de la vigne plantée par Dieu ?
  2. En quoi la détresse décrite n’annule-t-elle pas l’alliance, mais en révèle-t-elle la gravité ?
  3. Que signifie demander à Dieu de « faire briller sa face » ?
  4. Pourquoi peut-on dire que ce psaume est une prière de l’Avent ?
  5. Comment ce psaume apprend-il à prier quand Dieu semble absent ?

Pistes de réponse
– La mémoire fonde l’espérance : Dieu a déjà agi, donc il peut agir encore.
– Le jugement est compris comme discipline, non comme abandon définitif.
– La face de Dieu symbolise sa faveur, sa présence, sa bénédiction.
– Il exprime une attente confiante du salut promis.
– Il autorise une prière honnête, persévérante et théologiquement enracinée.


3) QCM – Vérification des acquis

Question 1
Dans le Psaume 80, Dieu est principalement présenté comme :
A. Un juge lointain
B. Un roi guerrier seulement
C. Le berger et le planteur de la vigne
D. Un simple protecteur national

Bonne réponse : C

Question 2
Le refrain « Fais-nous revenir » exprime surtout :
A. Une amélioration morale du peuple
B. Une nostalgie du passé
C. Une restauration relationnelle avec Dieu
D. Une victoire militaire immédiate

Bonne réponse : C

Question 3
L’image de la vigne souligne que le peuple :
A. S’est développé par lui-même
B. A été planté et soigné par Dieu
C. Est plus fort que les autres nations
D. Ne peut jamais être touché par l’épreuve

Bonne réponse : B

Question 4
La mention de « l’homme à ta droite » oriente la prière vers :
A. Un chef politique précis
B. Le peuple dans son ensemble uniquement
C. Une figure représentative et messianique
D. Un ange céleste

Bonne réponse : C

Question 5
Dans la théologie de l’alliance, le Psaume 80 montre que :
A. L’alliance est annulée en cas d’épreuve
B. Dieu abandonne définitivement son peuple
C. La restauration dépend uniquement de l’effort humain
D. Dieu reste fidèle même dans la discipline

Bonne réponse : D


4) Question d’appropriation personnelle

– Dans quelles situations ce psaume te donne-t-il les mots pour prier ?
– Que signifie, concrètement, demander aujourd’hui à Dieu de « faire briller sa face » ?
– Comment ce psaume nourrit-il l’espérance dans un temps d’attente ou d’épreuve ?


5) Phrase de synthèse à retenir

« Quand Dieu semble loin, le peuple de l’alliance apprend à prier non pas moins, mais plus profondément, en s’appuyant sur la fidélité du Seigneur. »


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