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Ce troisième dimanche de l’Avent nous tourne vers la lumière que Dieu fait lever au cœur de notre attente. Les textes de ce jour annoncent la restauration, la joie et la sanctification que le Seigneur accorde à son peuple. Par la voix de Jean-Baptiste, l’Écriture nous appelle à préparer le chemin du Christ, déjà présent au milieu de nous.
Textes de la Bible
Description rapide de chaque lecture
• Ésaïe 61.1-4,8-111 : Le prophète annonce l’onction de l’envoyé de Dieu, porteur de libération, de consolation et de restauration. Dieu promet une alliance éternelle et la renaissance de son peuple.
• Psaume 126 : Chant du retour de l’exil. Joie, espérance, prière pour un renouvellement de la délivrance.
• 1 Thessaloniciens 5.16-242 : Appel à la vie spirituelle dans la joie, la prière, la vigilance et la sainteté, dans l’attente du retour du Christ.
• Jean 1.6-8,19-283 : Jean-Baptiste témoigne qu’il n’est pas la lumière mais la voix qui prépare le chemin du Seigneur.
Synthèse : thème commun
Les quatre textes convergent vers une même affirmation : Dieu fait lever sa lumière au milieu de ceux qui attendent la délivrance. L’Éternel visite son peuple, relève les cœurs brisés, restaure la joie, forme un peuple saint dans l’attente du Christ. Ce dimanche est marqué par l’espérance active : le salut germe.
Exégèse
Psaume 126 (x2)
Ésaïe 61.1-4, 8-11 – Version NVS78P
1. Structure et dynamique du passage
Le texte se divise en deux grands blocs :
A) Versets 1-3 : le discours du « serviteur oint », investi par l’Esprit pour annoncer et accomplir la restauration.
B) Versets 4, 8-11 : conséquences collectives et eschatologiques de cette œuvre : reconstruction, justice, alliance éternelle, joie et épanouissement.
Le mouvement va du « moi » prophétique investi par Dieu → au peuple restauré → à la terre transformée.
L’Alliance se déploie du centre (le Serviteur) vers les extrémités (les nations).
2. Exégèse détaillée
Verset 1 — L’onction et la mission
« L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, car l’Éternel m’a donné l’onction. »
La phrase affirme une investiture divine absolue. Trois éléments fondateurs :
• L’Esprit (רוּחַ, ruach) repose sur le Serviteur ;
• L’onction (מָשַׁח, mashach) marque une consécration royale et prophétique ;
• La mission est de Dieu : « il m’a envoyé » (שָׁלַח, shalach).
Cette vocation prophétique annonce déjà la mission messianique. Dans la lecture chrétienne, Jésus cite ce passage pour définir sa propre identité (Luc 4.18), ce qui fait de ce texte une clé herméneutique majeure.
« Pour porter de bonnes nouvelles à ceux qui sont humiliés ; pour panser ceux qui ont le cœur brisé ; pour proclamer aux captifs leur libération… »
La mission se décline en six verbes d’action :
• annoncer (בשׂר, basar) ;
• panser / guérir (חבשׁ, chabash) ;
• proclamer (קרא, qara) ;
• libérer (דְּרוֹר, deror, terme jubiléen) ;
• élargir / ouvrir (פְּקַח־קוֹחַ, nuance d’ouverture) ;
• consoler (נחם, nacham).
Ce n’est pas une parole abstraite : c’est un ministère intégrant restauration intérieure (cœurs brisés), sociale (captifs), spirituelle (année de grâce).
Verset 2 — Année favorable et jour de vengeance
« Pour proclamer une année favorable de la part de l’Éternel et un jour de vengeance de notre Dieu. »
Deux temps théologiques sont mis ensemble :
• Année favorable : référence directe à l’année du Jubilé (Lévitique 25), où dettes, esclavage et pertes étaient annulés. C’est l’image d’une restauration totale de l’Alliance.
• Jour de vengeance : non pas colère arbitraire, mais rétablissement du droit (מִשְׁפָּט, mishpat), jugement des oppresseurs, purification du peuple.
Verset 3 — Échanges symboliques
« Pour accorder à ceux de Sion… Splendeur au lieu de cendre, huile de joie au lieu du deuil, vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu. »
Le texte construit trois contrastes :
• cendre → splendeur
• deuil → joie
• abattement → louange
Ce sont des échanges : Dieu retire le passé funèbre, il donne l’avenir glorieux.
« Afin qu’on les appelle térébinthes de la justice, plantation de l’Éternel, pour servir à sa splendeur. »
Le peuple restauré devient lui-même une plantation divine, un symbole de stabilité et de justice.
Les térébinthes sont des arbres massifs, enracinés, quasiment indéracinables.
C’est une image d’Alliance : Dieu plante, Dieu fait croître, le peuple manifeste sa gloire.
Verset 4 — Reconstruction
« Ils rebâtiront sur d’anciennes ruines… »
La restauration n’est pas seulement intérieure : elle est historique et communautaire.
Trois verbes au pluriel :
• rebâtir
• relever
• rénover
Le peuple réparé devient un peuple réparateur.
Verset 8 — Déclaration divine
« Car moi, l’Éternel, j’aime le droit, je hais la rapine avec la perversité. »
Le cœur moral de Dieu est affirmé : justice, équité, refus de la violence et de la corruption.
La mission du Serviteur s’enracine dans l’identité de Dieu lui-même.
« Je rétribuerai fidèlement leur activité et je conclurai avec eux une alliance éternelle. »
Le mot hébreu utilisé ici pour alliance est בְּרִית (berith) :
• elle est éternelle (עוֹלָם, ʿolam) ;
• elle s’accompagne d’une promesse de rétribution positive (non punitive) ;
• elle exprime la fidélité indéfectible de Dieu envers son peuple restauré.
Verset 9 — Rayonnement du peuple
« Leur descendance sera connue parmi les nations… »
L’Alliance renouvelée a une dimension missionnaire : la bénédiction reçue devient un témoignage visible.
Le vocabulaire rappelle Genèse 12 : la descendance d’Abraham bénira les nations.
Verset 10 — Joie personnelle du Serviteur ou du peuple
« Je me réjouirai pleinement en l’Éternel… Car il m’a revêtu des vêtements du salut. »
Deux images fortes :
• vêtements du salut (בִּגְדֵי יֶשַׁע, bigdê yéshaʿ)
• manteau de la justice (מְעִיל צְדָקָה, meʿil tsedaqah)
Le salut est décrit comme un habit de fête ; la justice comme un manteau solennel.
La dimension nuptiale (« fiancé », « fiancée ») évoque l’Alliance comme mariage.
Verset 11 — Le germe et le jardin
« Comme la terre fait sortir son germe… Ainsi l’Éternel fera germer justice et louange. »
Le langage agricole souligne :
• la croissance est divine ;
• le processus est graduel mais inévitable ;
• la finalité est mondiale : « en présence de toutes les nations ».
3. Mots hébreux clefs et portée théologique
• רוּחַ (ruach) – Esprit, souffle, principe vital divin.
• מָשַׁח (mashach) – oindre, consacrer : racine du mot « Messie » (מָשִׁיחַ).
• דְּרוֹר (deror) – libération jubiléenne, affranchissement total.
• נָחַם (nacham) – consoler, soulager, redonner courage.
• צֶדֶק (tsedeq) – justice, équité, droiture.
• בְּרִית (berith) – alliance, engagement durable.
• עוֹלָם (ʿolam) – éternel, sans limite.
• צֶמַח / גֶּרֶם (tsemach / gerem) – germe, croissance, image messianique.
Ces mots ancrent la restauration dans le cadre de l’Alliance : un acte souverain de Dieu, une transformation intérieure et extérieure, une vocation communautaire et missionnaire.
4. Témoignages des Pères de l’Église
• Irénée voit dans ce passage la mission de Jésus lui-même : l’onction de l’Esprit, la guérison des cœurs brisés, la restauration de l’humanité sont pour lui les signes de l’accomplissement des prophéties. Ésaïe 61 est pour lui une clé de la « récapitulation » du salut.
• Origène interprète la « splendeur au lieu de cendre » comme le passage de l’âme des ténèbres vers la lumière. Il voit dans les térébinthes de justice les saints en qui Dieu plante sa Parole.
• Augustin lit le manteau de justice comme le Christ lui-même : en revêtant la justice, le croyant est « revêtu du Christ ». Le thème nuptial renvoie à l’union du Christ et de l’Église.
• Cyrille d’Alexandrie souligne la dimension messianique : seul le Christ est véritablement oint par l’Esprit pour accomplir ces promesses.
5. Apports des Réformateurs
• Luther évoque Ésaïe 61 dans ses sermons de Noël et de l’Épiphanie : l’Évangile est ici résumé en « échange admirable » :
– Christ prend notre deuil,
– il nous donne sa joie ;
– il prend notre cendre,
– il nous donne splendeur.
Il y voit l’essence même de la grâce.
• Calvin insiste sur deux points :
- La mission du Messie n’est pas politique mais spirituelle et totale : guérir les cœurs brisés, libérer les captifs du péché ;
- L’Alliance éternelle du verset 8 montre que Dieu rétablit son peuple non seulement en surface mais en profondeur.
Pour Calvin, les verbes d’action (porter, panser, proclamer, consoler) montrent le caractère concret du salut : Dieu agit réellement.
• Zwingli et la tradition réformée y voient aussi une typologie forte du ministère : le ministre, comme Jean le Baptiste, est un témoin de cette lumière et non le Messie lui-même.
1 Thessaloniciens 5.16-24 – Version NVS78P
1. Mouvement d’ensemble
Ce passage appartient à la conclusion de la lettre. Paul rassemble une série d’exhortations brèves, presque comme des « maximes de vie chrétienne » centrées sur trois thèmes :
• la vie intérieure : joie, prière, action de grâces (v. 16-18)
• la vie spirituelle : discernement, accueil de l’Esprit, rapport aux prophéties (v. 19-22)
• la vie eschatologique : la sanctification totale opérée par Dieu en vue de l’avènement du Christ (v. 23-24)
Le mouvement va de l’attitude personnelle → à la participation à l’œuvre de l’Esprit → au sceau final de la fidélité de Dieu.
2. Exégèse verset par verset
Verset 16 — « Soyez toujours joyeux. »
La joie (χαίρετε πάντοτε, chairete pantote) n’est pas une émotion variable : elle est un commandement théologique fondé sur la présence du Christ.
Elle n’est pas liée aux circonstances du moment mais à la certitude du salut.
La traduction NVS78P rend bien ce caractère absolu : « toujours ».
Verset 17 — « Priez sans cesse. »
Le grec : ἀδιαλείπτως προσεύχεσθε (adialeiptōs proseuchesthe) signifie « de manière ininterrompue ».
Il ne s’agit pas d’une prière verbale continue, mais d’un état de dépendance permanente, d’un dialogue intérieur.
Le croyant vit « tourné vers Dieu », posture essentielle dans l’Alliance.
Verset 18 — « En toute circonstance, rendez grâces… »
« En toute circonstance » traduit ἐν παντί (en panti), « en tout ».
La gratitude est la reconnaissance que Dieu œuvre même dans ce qui nous échappe.
« Car telle est… La volonté de Dieu en Christ-Jésus » : la volonté de Dieu n’est pas d’exiger des performances, mais d’établir un climat intérieur de joie, prière et reconnaissance.
Verset 19 — « N’éteignez pas l’Esprit. »
Le verbe grec σβέννυμι (sbennymi) signifie « éteindre » comme on éteint un feu.
L’image est forte : l’Esprit agit comme une flamme intérieure que l’on peut attrister, étouffer ou empêcher.
Le texte affirme clairement la responsabilité humaine dans l’accueil ou le refus de l’Esprit.
Verset 20 — « Ne méprisez pas les prophéties. »
La prophétie dans les premières Églises est discernement, parole inspirée, exhortation. La mépriser revient à mépriser l’action de l’Esprit.
Paul place le charisme prophétique dans un cadre : il doit être reçu, mais pas de façon naïve.
Versets 21-22 — « Examinez tout ; retenez ce qui est bon ; abstenez-vous du mal. »
Paul articule trois verbes :
• δοκιμάζετε (dokimazete) : examiner, éprouver, tester.
• κατέχετε (katechete) : retenir, garder fortement.
• ἀπέχεσθε (apechesthe) : se tenir loin, s’abstenir.
Le discernement est central : l’Esprit n’abolit pas l’intelligence, il la renouvelle.
Paul indique que les prophéties doivent être soumises à un examen spirituel avant d’être reçues.
« Sous toutes ses formes » (παντὸς εἴδους, pantos eidous) : toute apparence, toute modalité : le mal peut se déguiser.
Verset 23 — La bénédiction-prière
« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers… »
Paul passe de l’exhortation au souhait pastoral. Quelques éléments clefs :
• « Dieu de paix » : expression caractéristique de Paul, désignant Dieu comme restaurateur d’harmonie.
• « Sanctifie… Tout entiers » : ὁλοτελεῖς (holoteleis) = totalement, entièrement.
• Triptyque anthropologique : esprit (πνεῦμα, pneuma), âme (ψυχή, psychē), corps (σῶμα, sōma).
Ce n’est pas un schéma philosophique rigide, mais une manière de dire : « votre être entier ».
« Conservé sans reproche » : irréprochabilité non comme perfection morale, mais comme intégrité en Christ.
« À l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ » : l’eschatologie est le cadre de toute la vie chrétienne.
Verset 24 — « Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera. »
C’est la clé du passage :
• Dieu appelle ;
• Dieu sanctifie ;
• Dieu rend irréprochable ;
• Dieu accomplit.
L’œuvre de sanctification est divine de bout en bout. L’être humain coopère, mais ne produit pas la sainteté.
3. Mots grecs clefs et portée théologique
χαίρετε (chairete) – soyez joyeux
La joie est un commandement soutenu par la présence du Christ ressuscité.
ἀδιαλείπτως (adialeiptōs) – sans cesse
Indique une orientation continue vers Dieu, plus qu’une action ininterrompue.
εὐχαριστεῖτε (eucharisteite) – rendez grâces
Le mot renvoie au cœur même de la piété chrétienne : la reconnaissance.
σβέννυμι (sbennymi) – éteindre
L’Esprit est représenté comme un feu : il peut être étouffé par l’incrédulité, la tiédeur ou la négligence.
προφητείας (prophēteias) – prophéties
Non pas prédictions, mais paroles inspirées pour édifier, corriger, fortifier.
δοκιμάζετε (dokimazete) – examinez, éprouvez
La foi n’est pas crédulité ; elle examine selon l’Évangile.
ὁλοτελεῖς (holoteleis) – tout entiers
Vision holistique de la personne.
πιστὸς (pistos) – fidèle
La fidélité de Dieu est la garantie de notre sanctification.
4. Citations et perspectives des Pères de l’Église
• Jean Chrysostome commente : « Paul condense ici la vie chrétienne : joie perpétuelle, prière continuelle, action de grâce en tout. Celui qui s’y exerce porte en lui le ciel même. »
Pour lui, la joie n’est pas émotion mais « la joie de l’âme réconciliée avec Dieu ».
• Augustin insiste sur « n’éteignez pas l’Esprit » : il explique que le cœur humain peut soit ouvrir, soit fermer les portes de sa propre ardeur spirituelle. L’Esprit demeure offert, mais ne force pas.
• Ambroise lit dans « esprit, âme et corps » la restauration de toute la personne : le salut touche la totalité de l’humain, non seulement l’âme.
• Irénée voit dans « celui qui vous appelle est fidèle » la certitude que le dessein de Dieu ne peut échouer : la fidélité divine garantit l’accomplissement final.
5. Apports des Réformateurs
• Calvin souligne que ces exhortations ne sont pas des « exigences austères » mais « la forme même de la vie régénérée ». Pour lui :
– la joie découle de la justification,
– la prière découle de la dépendance,
– la reconnaissance découle de la providence.
Il insiste : « Il n’ordonne pas des choses impossibles ; il décrit simplement ce que Dieu produit en nous par son Esprit. »
Sur « n’éteignez pas l’Esprit », Calvin y voit un appel à ne pas mépriser les dons spirituels, mais aussi à ne pas tomber dans les excès émotionnels : d’où la nécessité d’« examiner toutes choses ».
• Luther met l’accent sur le lien entre joie et foi : « Le chrétien joyeux est celui dont la conscience est déliée du péché. » Pour lui, la joie est l’un des premiers fruits de l’Évangile.
• La tradition réformée retient surtout le point culminant du passage : la fidélité de Dieu. La sanctification n’est pas une œuvre humaine, mais une œuvre divine en nous. Notre responsabilité (ne pas éteindre l’Esprit) repose sur l’assurance que « c’est lui qui le fera ».
Jean 1.6-8, 19-28 NVS78P
1. Lecture d’ensemble et mouvement du passage
Ton texte distingue clairement deux blocs :
• Jean 1.6-8 : présentation théologique de Jean, l’« homme envoyé par Dieu », qui vient comme témoin de la lumière, mais n’est pas lui-même la lumière.
• Jean 1.19-28 : récit narratif du « témoignage de Jean », sous forme d’un interrogatoire officiel par des envoyés religieux.
Le mouvement est remarquable :
A) Dieu envoie un témoin.
b) Ce témoin a une mission précise : rendre témoignage à la lumière pour susciter la foi.
c) Les autorités religieuses interrogent ce témoin sur son identité.
d) Jean se définit par ce qu’il n’est pas (Christ, Élie, le prophète) puis par ce qu’il est : la voix qui prépare le chemin.
e) Il conclut en désignant un Autre déjà présent « au milieu de vous » mais encore « inconnu ».
On a donc une dynamique de révélation graduelle :
• le témoin > sa mission > sa non-identité messianique > sa vraie identité prophétique > enfin, le Messie caché au milieu du peuple.
2. Exégèse détaillée
« Il y eut un homme envoyé par Dieu, du nom de Jean. Il vint comme témoin pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. Il n’était pas la lumière, mais (il vint) pour rendre témoignage à la lumière. » (v. 6-8)
La formule « Il y eut un homme » traduit le grec ἐγένετο ἄνθρωπος (egeneto anthrōpos). Jean « arrive » dans l’histoire, là où le Logos « était » dès le commencement (ἦν). On a un contraste discret mais net :
• le Verbe est ;
• Jean advient, surgit dans le temps.
« Envoyé par Dieu » : participe ἀπεσταλμένος (apestalmenos). Jean est d’emblée défini comme mandataire de Dieu, non comme innovateur religieux. Il s’inscrit dans la grande ligne de l’Alliance où Dieu envoie prophètes et serviteurs à son peuple.
« Comme témoin » : εἰς μαρτυρίαν (eis martyrían). Le texte insiste : Jean est tout entier orienté vers un acte judiciaire de témoignage. Il « rend témoignage à la lumière ». Il n’est pas sujet, mais témoin. Ton texte français le rend bien en répétant « témoin » / « témoignage ».
But de ce témoignage : « afin que tous croient par lui ». La médiation de Jean est réelle : Dieu passe par des témoins humains pour susciter la foi. Mais la foi n’est pas en Jean, elle est « par lui » vers la lumière.
« Il n’était pas la lumière » : la négation est volontairement soulignée. Jean n’est pas l’objet de la foi, il est le doigt qui montre.
« Voici le témoignage de Jean » (v. 19)
Le narrateur annonce que ce récit (la scène d’interrogatoire) est précisément la « martyria » de Jean. Ce n’est pas un détail biographique, mais un moment théologique majeur : la façon dont il répond aux autorités révèle la nature de son témoignage.
« Lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites pour lui demander : Toi, qui es-tu ? »
En Jean, « les Juifs » désigne fréquemment les autorités religieuses, plus que l’ensemble du peuple. Ici : prêtres et Lévites, probablement mandatés par le Sanhédrin. La question est identitaire, centrée sur la personne de Jean.
« Il confessa sans le nier, il confessa : Moi, je ne suis pas le Christ. » (v. 20)
Le triple verbe en grec est fort : « Il confessa (ὡμολόγησεν) et ne nia point, il confessa… ». La confession de Jean est d’abord… Négative : « Je ne suis pas le Christ. » Il ne s’approprie pas ce qui ne lui est pas donné. Son témoignage est vérité dans la mesure où il refuse l’usurpation.
Le v. 21 poursuit :
« Quoi donc ? Es-tu Élie ? » – allusion à Malachie 3 et 4, où le retour d’Élie est attendu avant le grand jour de l’Éternel. Jean répond : « Je ne le suis pas. »
« Es-tu le prophète ? » – référence à Deutéronome 18.15 (« un prophète comme moi ») interprété messianiquement. Jean répond : « Non. »
Il refuse tous les titres qui focaliseraient sur lui l’attente eschatologique. Il se dépouille de toute aura messianique. Il se refuse comme centre.
« Qui es-tu ? » (v. 22)
La délégation insiste : il faut une réponse. Jean ne peut pas se définir seulement négativement. Vient alors l’auto-désignation scripturaire.
« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Ésaïe. » (v. 23)
Citation d’Ésaïe 40.3 (dans sa version LXX). Jean se comprend lui-même à la lumière de l’Écriture. Trois éléments :
• « Je suis la voix » (φωνή, phōnē).
La voix est un instrument éphémère : elle disparaît, la Parole reste. Jean accepte d’être un média, non un message. Il s’efface dans sa fonction.
• « Celui qui crie dans le désert » :
Le désert est lieu de l’Exode, des débuts de l’Alliance, mais aussi du retour d’exil chez Ésaïe. Jean se situe dans la continuité des grands mouvements où Dieu refonde son peuple.
• « Rendez droit le chemin du Seigneur » :
Appel à la repentance, à la rectification des chemins. Le verbe grec εὐθύνατε (eu-thynate) évoque le fait de rendre droit, de rectifier une route pour la venue du roi. L’Alliance se prépare par une réforme du cœur.
« Ceux qui avaient été envoyés étaient des Pharisiens. » (v. 24)
La mention souligne la sensibilité de ceux qui interrogent : attachés à la Loi, aux traditions, soucieux d’orthodoxie. L’arrivée d’un prophète au Jourdain, hors du Temple, qui baptise, appelle la vigilance institutionnelle.
« Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es pas le Christ, ni Élie, ni le prophète ? » (v. 25)
Le baptême de Jean est perçu comme un geste eschatologique fort : ablution de repentance, signe de retournement, de purification. Les envoyés posent une question logique : quel droit a-t-il d’administrer un tel signe, s’il n’occupe aucun des rôles attendus (Messie, Élie, Prophète) ?
« Moi, je baptise dans l’eau ; au milieu de vous, il en est un que vous ne connaissez pas et qui vient après moi ; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » (v. 26-27)
La réponse de Jean fait trois choses :
• Il qualifie son baptême : « dans l’eau » (ἐν ὕδατι). C’est un rite extérieur, préparatoire, non l’effusion de l’Esprit.
• Il annonce un Autre déjà présent : « au milieu de vous, il en est un que vous ne connaissez pas ». C’est le point théologique central : le Messie est là, mais ignoré.
• Il confesse son indignité : « je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » Même le service le plus bas (délier la sandale, tâche d’esclave) lui semble trop élevé pour lui. Sa grandeur tient à son abaissement.
« Cela se passait à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait. » (v. 28)
Localisation lourde de sens :
• Le Jourdain est le lieu de passage dans la Terre promise (Josué 3-4).
• Être « au-delà du Jourdain » renvoie symboliquement à un temps de transition : le peuple est appelé à un nouveau passage, non plus vers Canaan, mais vers la pleine réalité de l’Alliance en Christ.
3. Mots grecs clefs et enjeux théologiques
Je te les donne avec translittération et un rappel de leur portée.
• ἐγένετο (egeneto) – « il y eut / il advint »
Marque l’entrée dans l’histoire contingente, en contraste avec ἦν (ēn, « il était ») pour le Logos. Théologiquement : la Révélation vient de l’éternité dans le temps, mais Jean reste créature, serviteur.
• ἀπεσταλμένος (apestalmenos) – « envoyé »
Participe de ἀποστέλλω, d’où « apôtre ». Toute l’identité de Jean tient à l’envoi. Il n’existe pas comme fondateur autonome, mais comme délégué de Dieu. Dimension d’Alliance : Dieu envoie ses serviteurs à son peuple.
• μαρτυρία / μαρτυρέω (martyria / martyreō) – « témoignage / rendre témoignage »
Vocabulaire judiciaire. Le salut ne se déroule pas dans une sphère privée ; il est entouré de témoignages objectifs. L’Alliance est une histoire attestée, avec témoins humains et divins (cf. Aussi Jn 5.31-39).
• φῶς (phōs) – « lumière »
Ne désigne pas seulement l’enseignement, mais la révélation personnelle de Dieu en son Fils. Jean n’est pas la lumière ; il est orienté tout entier vers celle-ci. Dans la théologie de l’Alliance, la lumière du Christ dévoile ce que l’ancienne Alliance annonçait en figures.
• ὁμολογέω (homologeō) – « confesser »
Ici, confesser, c’est reconnaître ce qu’on n’est pas. La vraie confession de foi commence par renoncer à occuper la place de Dieu. Il y a une « théologie de l’humilité » : le témoin est juste lorsqu’il se vide de prétentions.
• φωνή (phōnē) – « voix »
La voix disparaît, la Parole demeure. Jean se tient du côté de l’ancienne Alliance, qui est annonce, promesse, préparation. Le Logos incarné (Jésus) est l’accomplissement définitif.
• μέσος (mesos) – « au milieu »
« Au milieu de vous il en est un… » : présence réelle et pourtant non reconnue. C’est tout le drame de l’Alliance en Jean : le Verbe vient chez les siens, et les siens ne le reçoivent pas (1.11).
• ὕδωρ (hydōr) / βαπτίζω (baptizō) – « eau » / « baptiser »
Le baptême de Jean se situe au niveau du signe extérieur. L’Esprit, la régénération, viendront par celui qui vient après lui. Cela prépare la distinction réformée entre signe sacramentel et grâce signifiée.
4. Échos des Pères de l’Église
Je te donne quelques lignes de fond, sans longues citations verbatim.
• Augustin, dans ses Tractatus in Ioannem, revient souvent sur l’opposition « Parole / voix ». Pour lui :
– Christ est la Parole éternelle, substantielle,
– Jean est la voix passagère qui porte cette Parole jusqu’aux oreilles des hommes.
Il insiste : « La voix sans la Parole ne sert à rien ; la Parole peut se passer de la voix, mais elle se plaît à la prendre pour toucher notre faiblesse. »
Jean est ainsi le symbole de tout ministère chrétien : indispensable comme voix, nul comme contenu propre.
• Chrysostome voit dans la triple négation de Jean (je ne suis pas le Christ, Élie, le prophète) un modèle d’humilité pastorale. Il souligne que Jean avait une grande réputation auprès du peuple ; pourtant, il refuse tout honneur qui détournerait de Jésus. Pour Chrysostome, l’interrogatoire révèle déjà une résistance : les autorités cherchent à « classer » Jean dans leurs catégories plutôt qu’à recevoir son témoignage.
• Origène lit la phrase « au milieu de vous il en est un que vous ne connaissez pas » comme avertissement permanent : le Christ se tient souvent au milieu de nous sous des formes que nous n’attendons pas. Il y voit aussi une critique de la suffisance religieuse : ceux qui croient tout savoir n’aperçoivent pas la présence réelle de Dieu.
5. Échos des Réformateurs
• Calvin, dans son Commentaire sur Jean, souligne fortement que Jean ne revendique que ce que Dieu lui a donné :
– il reçoit un ministère réel (baptiser, prêcher),
– mais il refuse toute gloire, toute fonction messianique.
Pour Calvin, le texte combat à la fois la superstition et le culte des personnes : le vrai ministère doit toujours ramener au Christ seul.
Sur le baptême, Calvin insiste : le baptême de Jean est vrai signe, mais il n’a pas en lui-même la puissance de renouveler le cœur. Il est comme la dernière « ombre » avant l’entrée en scène de la réalité (Christ et l’Esprit).
• Luther aime reprendre la formule « Moi, je ne suis pas le Christ » pour parler de la vocation du pasteur et du prédicateur. Pour lui, Jean établit une règle :
– le prédicateur n’est pas le Sauveur,
– il ne doit pas placer ses propres idées au centre,
– tout son ministère consiste à pointer vers Jésus (« voyez l’Agneau de Dieu », v. 29).
Les Réformateurs trouvent dans ce texte plusieurs principes majeurs :
- Christocentrisme de la prédication : le centre n’est pas la Loi, ni l’Église, ni le ministre, mais le Christ.
- Humilité ministérielle : la fidélité consiste à disparaître derrière la Parole.
- Distinction signe / réalité : le baptême d’eau ne sauve pas par lui-même, il pointe vers Celui qui baptise du Saint-Esprit.
Questions pour l’étude en groupe
Pourquoi Jean insiste-t-il autant sur ce qu’il n’est pas ? Que cela nous dit-il sur la véritable nature du ministère dans la communauté de l’alliance ?
Que signifie être « la voix » aujourd’hui ? Comment éviter de se substituer à la Parole ?
Comment comprendre que le Christ se tienne « au milieu » du peuple sans être reconnu ? Quels parallèles peut-on faire avec la vie de l’Église ?
En quoi le baptême de Jean prépare-t-il la nouvelle alliance et le baptême du Saint-Esprit donné par le Christ ?
Quels sont aujourd’hui les équivalents de la « route à aplanir » pour accueillir la lumière du Christ ?
Applications pour la vie chrétienne
• Apprendre l’humilité du témoin : savoir dire « je ne suis pas le Christ » et renvoyer à lui dans nos paroles et nos actes.
• Développer une spiritualité de vigilance : discerner la présence du Christ « au milieu » plutôt que de la chercher ailleurs.
• Accueillir la Parole plutôt que la voix : priorité de l’Écriture, centralité du Christ.
• Comprendre les signes de l’alliance comme orientés vers le Christ : ne pas absolutiser les moyens, mais chercher la grâce du Sauveur.
Développement dans la doctrine biblique de l’alliance
1. Apport de Ésaïe 61.1-4, 8-11 à la théologie de l’alliance
Ce texte est l’un des plus riches de tout l’Ancien Testament en matière d’alliance, car il articule clairement :
• la mission du Messie,
• la restauration du peuple,
• la promesse d’une alliance éternelle,
• l’appel à une transformation du monde.
Voici ses apports essentiels.
A. L’alliance s’accomplit par un Messie oint de l’Esprit
Le Serviteur parle en disant : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, car l’Éternel m’a donné l’onction. »
Cela signifie :
• L’alliance ne se renouvelle pas par un effort humain, mais par une intervention messianique.
• L’Esprit est donné non d’abord au peuple, mais au Messie, qui devient lui-même la source de toutes les restaurations promises.
• Dans la théologie biblique, cela anticipe la Nouvelle Alliance où l’Esprit est répandu par l’intermédiaire du Christ.
B. L’alliance produit une restauration totale
Le texte décrit un renversement complet : cendre → splendeur, deuil → joie, abattement → louange.
Dans l’alliance, Dieu replace son peuple dans la dignité, l’honneur et la joie.
Ce n’est pas une simple consolation psychologique :
• c’est un retour à la vocation originelle,
• une guérison des relations,
• une restauration communautaire (« ils rebâtiront »).
C. L’alliance est fondée sur la justice et le droit de Dieu
« Moi, l’Éternel, j’aime le droit, je hais la rapine. »
La fidélité de Dieu s’exprime toujours en cohérence avec sa justice. L’alliance n’est pas pure grâce sans exigence morale :
• elle inclut une transformation éthique,
• elle conduit à une vie juste,
• elle s’oppose radicalement à la violence et à la corruption.
D. L’alliance devient éternelle
Le verset 8 affirme explicitement : « Je conclurai avec eux une alliance éternelle. »
C’est le cœur du passage.
L’alliance n’est plus seulement :
• l’alliance d’Abraham (promise),
• l’alliance du Sinaï (conditionnelle),
mais une alliance définitive, enracinée dans l’œuvre du Messie.
E. L’alliance a une vocation missionnaire
« Toutes les nations verront… »
La bénédiction accordée à Israël devient un témoignage pour les peuples.
C’est l’extension d’Israël à toutes les nations par la justice et la louange qui germent.
Résumé : Ésaïe 61 renouvelle la théologie de l’alliance en la centrant sur le Messie oint par l’Esprit, en promettant une restauration totale et une alliance éternelle, et en ouvrant la perspective missionnaire aux nations.
2. Apport de 1 Thessaloniciens 5.16-24 à la théologie de l’alliance
Ce texte, bien que très pastoral, apporte des éléments déterminants pour comprendre la vie du croyant dans la Nouvelle Alliance.
A. La vie chrétienne est la vie de l’alliance actualisée par l’Esprit
« N’éteignez pas l’Esprit. »
L’Esprit n’est pas un supplément facultatif, mais le sceau de l’alliance, celui qui rend vivante la relation entre Dieu et son peuple.
Dans l’alliance :
• l’Esprit régénère,
• l’Esprit sanctifie,
• l’Esprit donne la joie,
• l’Esprit rend possible la prière.
Ainsi, la joie, la prière constante et l’action de grâces ne sont pas des prérequis pour appartenir au peuple de Dieu, mais des effets de l’alliance vivante.
B. L’alliance engage la responsabilité du croyant dans le discernement
« Examinez toutes choses, retenez ce qui est bon. »
Dans la Nouvelle Alliance, le peuple ne suit pas aveuglément :
• il discerne,
• il éprouve les prophéties,
• il retient ce qui porte le sceau de l’Esprit.
C’est la maturité de l’alliance : Dieu ne traite pas son peuple en mineur spirituel.
C. L’alliance implique la sanctification totale
« Que Dieu vous sanctifie lui-même tout entiers… Esprit, âme et corps. »
L’alliance touche la totalité de la personne :
• identité intérieure (esprit),
• vie psychique (âme),
• existence corporelle (corps).
Loin d’être une idée abstraite, la sanctification est l’œuvre de Dieu dans la personne entière.
D. L’alliance repose enfin sur la fidélité de Dieu
« Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera. »
C’est l’une des affirmations les plus fortes de la théologie de l’alliance dans le Nouveau Testament :
• Dieu appelle → c’est l’élection
• Dieu sanctifie → c’est la transformation
• Dieu garde jusqu’à l’avènement → c’est la préservation
• Dieu accomplit → c’est l’assurance finale
Ainsi, la fidélité de Dieu est le fondement de toute espérance chrétienne.
Résumé : 1 Thessaloniciens 5 montre que l’alliance nouvelle est caractérisée par une vie transformée par l’Esprit, un discernement actif, une sanctification complète, et une confiance absolue dans la fidélité de Dieu.
3. Apport de Jean 1.6-8, 19-28 à la théologie de l’alliance
Ce texte a une importance immense dans la compréhension de l’alliance, car il révèle comment Dieu introduit la Nouvelle Alliance dans l’histoire.
A. L’alliance avance par des témoins envoyés par Dieu
« Il y eut un homme envoyé par Dieu. »
La structure même de l’alliance est une structure de révélation :
Dieu parle → par des témoins → à son peuple.
Jean-Baptiste est le dernier témoin de l’ancienne alliance, et le premier héraut de la nouvelle.
B. L’alliance s’accomplit dans une présence messianique déjà donnée mais non reconnue
« Au milieu de vous, il en est un que vous ne connaissez pas. »
Révélation essentielle :
• Le Messie est présent avant d’être reconnu.
• L’alliance nouvelle commence au cœur même de l’ancienne communauté.
• La non-reconnaissance n’annule pas la présence, elle révèle l’endurcissement.
C’est une théologie profonde :
La réalité de l’alliance ne dépend pas de la perception humaine, mais de l’initiative divine.
C. L’alliance distingue signe extérieur et efficacité intérieure
Jean baptise « dans l’eau ».
Le Christ baptisera « dans l’Esprit ».
C’est une distinction majeure de la théologie réformée :
• Le signe est réel (baptême d’eau).
• Mais la grâce est donnée par Christ seul (Esprit).
• Le témoin est utile ; le Messie est indispensable.
D. L’alliance est centrée sur la Parole, non sur la voix
Jean se définit comme « la voix ».
La voix prépare ; la Parole accomplit.
La théologie de l’alliance y voit un passage :
• L’ancienne alliance annonce,
• La nouvelle accomplit,
• Le Christ est la Parole définitive et l’objet de la foi.
E. L’alliance demande une réponse : repentance et reconnaissance
« Rendez droit le chemin du Seigneur. »
La préparation intérieure est la manière humaine d’entrer dans l’alliance nouvelle.
Résumé : Jean 1 montre que la nouvelle alliance arrive par un témoin envoyé, qu’elle se réalise par la présence cachée mais réelle du Christ, qu’elle distingue signe et réalité, qu’elle recentre tout sur la Parole incarnée, et qu’elle demande une réponse de foi et de repentance.
Conclusion générale : ce que les trois textes révèlent ensemble sur l’alliance
• Ésaïe 61 révèle l’alliance comme œuvre messianique de restauration et de joie, promise comme éternelle.
• 1 Thessaloniciens 5 montre que l’alliance produit une vie transformée par l’Esprit et fondée sur la fidélité divine.
• Jean 1 dévoile que l’alliance nouvelle commence par un témoin et s’accomplit par la présence du Christ au milieu de son peuple, parfois non reconnue.
Les trois lectures forment ainsi une théologie complète de l’alliance :
Dieu promet → Dieu envoie → Dieu agit → Dieu transforme → Dieu accomplit.
Synthèse théologique de l’Avent
À partir d’Ésaïe 61, 1 Thessaloniciens 5, Jean 1
L’Avent n’est pas seulement l’attente de Noël : c’est l’attente de Dieu en action, dans le temps, dans l’histoire, dans l’alliance. Les trois textes de ce dimanche forment une fresque cohérente, présentant l’Avent comme un mouvement en trois temps : la promesse, la transformation, la présence.
1. Ésaïe 61 : L’Avent commence par la promesse d’une restauration totale
L’Avent, selon Ésaïe, commence avec un Messie investi par l’Esprit, envoyé pour :
• guérir,
• libérer,
• consoler,
• proclamer une année de grâce,
• rebâtir les ruines.
Ainsi, l’Avent n’est pas un simple souvenir de la naissance du Sauveur.
Il est l’attente active du renouveau total que Dieu a promis à son peuple.
Le Messie annoncé est celui qui transformera la cendre en splendeur, le deuil en joie, l’abattement en louange.
Cette transformation n’est pas symbolique : elle est communautaire, sociale, cosmique.
Elle aboutit à cette affirmation capitale :
« Je conclurai avec eux une alliance éternelle. »
Dans la théologie de l’Avent, Ésaïe 61 établit donc le fondement :
Dieu vient pour refaire son peuple.
L’attente chrétienne est l’attente de cette restauration divinement inaugurée et divinement accomplie.
2. 1 Thessaloniciens 5 : L’Avent transforme l’attitude du croyant
Si Ésaïe montre ce que Dieu promet au monde, Paul montre ce que l’attente produit dans le croyant :
• joie constante,
• prière ininterrompue,
• action de grâces en toute circonstance,
• ouverture à l’Esprit,
• discernement,
• rejet du mal,
• sanctification de tout l’être.
Autrement dit : l’Avent n’est pas passif.
Il ne consiste pas à attendre en spectateurs, mais à se laisser façonner par Dieu.
Ce que Dieu a promis en Ésaïe (la restauration), Paul le décrit désormais comme processus intérieur dans la vie du croyant :
« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers. »
L’Avent, pour Paul, est donc :
• une école de joie,
• une discipline de prière,
• un exercice de discernement,
• une sanctification active,
• un enracinement dans la fidélité de Dieu : « c’est lui qui le fera ».
L’attente chrétienne est ainsi active, vigilante, confiante, orientée vers l’avènement du Christ.
3. Jean 1 : L’Avent est la reconnaissance du Christ déjà présent
Ésaïe annonçait la venue du Messie.
Paul exhortait à vivre dans la lumière de cette venue.
Jean révèle une dimension encore plus profonde :
le Messie est déjà au milieu du peuple, mais non reconnu.
« Au milieu de vous, il en est un que vous ne connaissez pas. »
C’est l’un des versets les plus adventuels du Nouveau Testament.
Il affirme deux choses :
A. Le Christ est présent avant d’être reconnu
L’Avent n’est jamais l’attente d’un absent, mais la reconnaissance progressive d’un présent caché.
La lumière brille déjà ; l’œil doit s’ouvrir.
B. L’Avent exige un témoin
Jean-Baptiste est la voix qui prépare, qui pointe, qui désigne.
Il ne produit pas la lumière ; il la montre.
Ainsi, dans l’économie de l’Avent, le peuple de Dieu est toujours appelé à être témoins, voix, signaux qui désignent le Christ déjà là.
L’essence de l’Avent selon Jean n’est pas :
« Le Christ viendra »,
mais :
« Le Christ est déjà au milieu de vous ; voyez-le. »
4. Synthèse : L’Avent est la révélation progressive de l’œuvre de Dieu
En croisant les trois textes, on obtient une vision complète :
Avent selon Ésaïe 61 :
Le Messie vient restaurer.
Il guérit, libère, console, reconstruit, donne joie et justice.
Avent selon 1 Thessaloniciens 5 :
Le croyant est transformé par l’attente.
Joie, prière, discernement, sanctification, confiance.
Avent selon Jean 1 :
La lumière est déjà là, mais doit être reconnue.
Le témoin prépare, le peuple écoute, la Parole se révèle.
Ces trois textes s’articulent comme trois cercles :
• les promesses de Dieu (Ésaïe),
• l’attitude du croyant (Paul),
• la présence du Christ (Jean).
L’Avent devient alors :
• une mémoire : Dieu a promis ;
• une vigilance : Dieu sanctifie ;
• une reconnaissance : Dieu est présent.
5. Dimension théologique majeure : l’Avent est un acte d’alliance
Dans tous ces textes, l’Avent apparaît comme une dynamique d’alliance.
Dans Ésaïe :
Dieu conclut une alliance éternelle.
Dans Paul :
Dieu sanctifie son peuple tout entier pour l’avènement du Christ.
Dans Jean :
Dieu envoie un témoin ; Dieu rend présente la Parole incarnée.
L’Avent n’est donc pas une attente vague.
C’est l’attente d’un Dieu qui :
• promet,
• agit,
• vient,
• habite,
• transforme,
• accomplit.
L’Avent est l’alliance en mouvement.
Conclusion
À partir d’Ésaïe, de Paul et de Jean, l’Avent se révèle comme :
• la restauration promise,
• la sanctification en cours,
• la présence déjà donnée.
Il ne s’agit pas d’un simple temps liturgique :
c’est la respiration même de la foi chrétienne,
la tension entre ce que Dieu a promis, ce qu’il accomplit en nous, et ce qu’il rend visible en son Fils.
Prédication
La lumière au milieu : accueillir le Christ que Dieu nous envoie
Jean 1.6-8, 19-28
Introduction
Dans l’Avent, nous méditons la venue du Christ. Non pas seulement un souvenir du passé ni une attente lointaine, mais une venue actuelle : le Seigneur se tient au milieu de son peuple. Le texte de Jean nous rappelle que Dieu place des témoins sur notre route et qu’il nous appelle à reconnaître sa lumière lorsqu’elle brille, même discrètement. L’histoire de l’alliance n’est pas une idée abstraite : elle est un mouvement constant où Dieu se rapproche de nous et où nous sommes appelés à répondre.
I. Dieu envoie des témoins pour préparer son peuple
Le texte commence par une phrase simple : « Il y eut un homme envoyé de Dieu : son nom était Jean. »
L’alliance est toujours un mouvement d’initiative divine : Dieu envoie, Dieu appelle, Dieu prépare. Jean n’est pas un autodidacte spirituel, il n’est pas un génie religieux. Il est un « envoyé », un serviteur mandaté.
Illustration
Imagine une personne qui tient une lampe dans la nuit pour indiquer la route à ceux qui suivent derrière. Cette lampe n’est pas la destination, mais elle rend possible l’avancée. Jean est cette lampe : une lumière seconde, dérivée, dont la seule fonction est d’indiquer la lumière première.
Application
Dieu continue d’envoyer des témoins dans nos vies : des parents, des amis, une Église, des pasteurs, des paroles entendues parfois en passant. L’alliance n’est pas seulement une doctrine : c’est une histoire d’appels, de rappels, de voix que Dieu place devant nous pour nous préparer à accueillir son Fils. Sommes-nous attentifs à ces témoins ? Ou les ignorons-nous comme du bruit de fond ?
II. La grandeur de Jean est de dire : « Je ne suis pas le Christ »
Lorsque la délégation sacerdotale interroge Jean, il répond par une triple négation :
« Je ne suis pas le Christ. »
« Je ne suis pas Élie. »
« Je ne suis pas le prophète. »
Sa confession est d’abord négative. Il est grand parce qu’il refuse de se faire plus grand qu’il n’est. Dans l’alliance, les ministres authentiques ne capturent pas la lumière pour eux-mêmes ; ils la reflètent.
Illustration
Dans un musée, on voit parfois des projecteurs si puissants que l’on oublie qu’ils ne sont pas l’œuvre à contempler : ils éclairent simplement la toile. Si quelqu’un s’arrêtait devant le projecteur pour l’admirer, ce serait une erreur. Jean refuse précisément d’être ce « projecteur adoré ». Il détourne les yeux de lui-même pour les tourner vers Jésus.
Application
Nous cherchons parfois dans les personnes – un guide, un leader, une figure influente – ce que seul le Christ peut offrir. La théologie de l’alliance nous rappelle que les témoins sont utiles, mais qu’ils ne remplacent jamais le Seigneur. Dans nos relations, dans nos attentes, dans notre vie spirituelle, apprenons à reconnaître ce qui est voix et ce qui est Parole. La voix est un moyen ; la Parole est le but.
III. La voix dans le désert : préparer le chemin du Seigneur
Jean se définit positivement par une phrase : « Moi, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur. »
La voix passe, la Parole demeure. Jean appartient encore à la dynamique de l’ancienne alliance : comme un prophète du désert, il appelle le peuple à revenir à Dieu, à préparer son cœur pour accueillir la présence divine.
Illustration
Lorsque l’on prépare une route de montagne, il faut enlever les pierres, goudronner les passages, tracer un chemin sûr. Sans ce travail préparatoire, même la plus belle route serait impraticable. Le cœur humain ressemble souvent à un terrain irrégulier : orgueil, peur, habitudes installées, fatigue spirituelle. Aplanir le chemin signifie laisser Dieu ôter ce qui entrave sa venue.
Application
Aujourd’hui encore, l’Avent nous appelle à cette préparation. Non pas une agitation religieuse, mais une disponibilité intérieure : reconnaître nos résistances, demander à Dieu de purifier nos pensées, retrouver la simplicité de la foi. Aplanir le chemin du Seigneur, c’est ouvrir un espace où la Parole peut se faire entendre à nouveau.
IV. Le point culminant : « Au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas »
Voici la parole la plus surprenante du texte : « Au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas. »
La lumière est déjà présente, mais elle n’est pas reconnue. C’est l’un des grands mystères de l’alliance : Dieu vient au milieu de son peuple, mais son peuple peut passer à côté.
Illustration
Cela ressemble à une scène simple : une personne que tu attends est déjà entrée dans la pièce, mais tu ne l’as pas vue. Tu continues à regarder vers la porte, alors qu’elle se tient derrière toi. L’Évangile nous dit : « Le Sauveur est déjà là, au milieu de vous », mais nos attentes, nos habitudes et nos angles morts nous empêchent parfois de le voir.
Application
Où le Christ est-il présent aujourd’hui dans ta vie sans que tu ne le reconnaisses ? Dans une épreuve qui te brise mais te rapproche de lui ? Dans une personne que tu avais sous-estimée ? Dans un appel intérieur que tu repousses ?
La théologie de l’alliance nous enseigne que Dieu marche avec son peuple même lorsqu’il ne le voit pas. Le Christ n’attend pas notre perception pour se rendre présent ; il vient, il s’approche, il demeure au milieu.
V. L’alliance accomplie : du témoin à la lumière
Jean n’est qu’un témoin. Le Christ est la lumière.
Dans la théologie de l’alliance, Jean représente la dernière étape de l’ancienne économie : une voix, un signe, un appel. Le Christ inaugure la nouvelle : la Parole faite chair, la présence réelle de Dieu au sein de son peuple, la lumière véritable qui éclaire tout homme.
Illustration
Une aurore annonce le jour, mais elle n’est pas le jour. Jean est cette aurore ; le Christ est le soleil. La lumière qui se lève ne vient pas des témoins, elle vient de Dieu lui-même.
Application
C’est vers cette lumière que nous sommes appelés : non plus chercher les signes, mais accueillir la réalité ; non plus rester dans l’ombre de l’attente, mais marcher dans la clarté de sa présence. La lumière dissipe la peur, éclaire nos choix, oriente nos affections. Accueillir le Christ, c’est entrer dans la pleine lumière de l’alliance accomplie.
Conclusion
Le message de Jean est simple et profond : Dieu a fait lever la lumière au milieu de nous. Des témoins nous sont envoyés pour nous y préparer, mais la lumière elle-même est déjà présente, humble, discrète, réelle.
L’Avent n’est donc pas une attente vide ; c’est une prise de conscience.
La question n’est pas : « Quand la lumière viendra-t-elle ? »
La question est : « Sa lumière est-elle encore cachée à mes yeux ? »
Que Dieu nous donne la clarté intérieure pour reconnaître son Fils, la voix pour en témoigner, et l’humilité de laisser toute gloire à la lumière véritable qui éclaire tout homme.
Textes liturgique (culte réformé)
Appel à l’adoration
Frères et sœurs, approchons-nous de Dieu.
Que notre âme se réjouisse en l’Éternel, car il nous revêt des vêtements du salut et nous éclaire par la lumière de son Fils.
Entrons dans sa présence avec reconnaissance et humilité.
Prière d’ouverture
Dieu éternel, notre Père, toi qui fais lever ta lumière au milieu de ton peuple, nous venons à toi dans le recueillement et l’espérance.
Par ton Esprit, ouvre nos cœurs, aplanis en nous ce qui t’entrave, et dispose nos pensées à entendre ta Parole.
Accorde-nous d’être attentifs à ta voix et disponibles à ton appel, afin que ce culte soit un lieu de rencontre véritable avec toi, Seigneur de l’alliance.
Par Jésus-Christ, notre Sauveur. Amen.
Lecture de la Loi
Notre Seigneur a résumé la Loi en disant :
« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée.
Voici le premier commandement.
Et le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. »
Confession des péchés
Dieu de lumière et de vérité, nous confessons devant toi que nos cœurs ne sont pas toujours droits devant toi.
Comme le peuple autrefois, nous passons parfois à côté de la présence de ton Fils alors qu’il se tient au milieu de nous.
Nos pensées sont dispersées, nos chemins tortueux, nos paroles manquent de vérité.
Pardonne nos péchés, purifie-nous de toute injustice, et renouvelle en nous un esprit bien disposé.
Fais de nous un peuple qui reconnaît ta lumière et marche selon ta Parole.
Au nom de Jésus-Christ, nous te prions. Amen.
Annonce du pardon
Écoutez la Bonne Nouvelle :
« L’Éternel a fait pour nous de grandes choses. »
En Jésus-Christ, lumière véritable venue dans le monde, le pardon est proclamé, la grâce est offerte, la paix est donnée.
À tous ceux qui se repentent sincèrement et se confient en lui, Dieu accorde sa miséricorde.
Réjouissons-nous, car en Christ, nous sommes pardonnés.
Amen.
Prière d’illumination avant la prédication
Seigneur notre Dieu,
toi qui éclaires tout homme par la lumière de ton Fils,
envoie maintenant ton Saint-Esprit sur nous.
Ouvre notre intelligence, purifie notre cœur, et rends-nous capables de discerner ta vérité.
Que ta Parole devienne pour nous nourriture, orientation et consolation.
Fais-nous entendre la voix qui prépare le chemin, et donne-nous de reconnaître la présence de ton Fils au milieu de nous.
Par Jésus-Christ. Amen.
Confession de foi (Symbole des Apôtres)
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli,
est descendu aux enfers, est ressuscité des morts le troisième jour,
est monté aux cieux, siège à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
et viendra de là pour juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit-Saint,
à la sainte Église universelle,
à la communion des saints,
à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair,
et à la vie éternelle. Amen.
Prière d’intercession
Dieu de grâce et de lumière,
nous te prions pour ton Église répandue dans le monde : qu’elle soit fidèle à sa vocation de témoin, humble comme Jean-Baptiste, confiante dans la puissance de ton Fils.
Nous te prions pour ceux qui exercent des responsabilités civiles : accorde-leur sagesse, justice et intégrité.
Nous te prions pour les personnes qui traversent l’épreuve : malades, isolées, accablées, en recherche de paix. Qu’elles puissent reconnaître ta présence au milieu d’elles.
Nous te prions pour nos familles, nos communautés, nos relations : mets en nous un esprit de réconciliation, de patience et de vérité.
Nous te confions notre Église locale : affermis son témoignage, renouvelle sa joie, sanctifie son service.
Accomplis en nous les promesses de ton alliance, et garde-nous dans l’espérance de la venue de ton Fils.
Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.
Bénédiction
Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers.
Que votre esprit, votre âme et votre corps soient conservés irrépréhensibles lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ.
Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera.
Allez dans sa paix. Amen.
Psaumes & Cantiques (Arc-en-ciel)
• Psaume 27 – « L’Éternel est ma lumière »
Thème direct de la lumière et de la confiance : parfaitement adapté au message de Jean 1.
• Psaume 36 – « En ta lumière nous voyons la lumière »
Excellent lien théologique : Christ, lumière véritable.
• Psaume 85 – « Fais-nous voir ton amour »
Psaume de restauration lié à l’alliance ; belle consonance avec Ésaïe 61 et Jean 1.
• Psaume 95 – « Venez, chantons avec joie »
Appel à l’adoration ; introduit bien un culte où Dieu parle et son peuple écoute.
• Psaume 100 – « Acclamez Dieu »
Chant d’entrée lumineux, qui place l’assemblée dans la joie de l’alliance.
• Psaume 130 – « Des profondeurs je crie »
Pour la confession des péchés : le lien entre repentance, attente et lumière est parfait.
Cantiques (Arc-en-Ciel)
Pour l’entrée et la louange
• ARC 7-06 – « Peuples, criez de joie »
Convient à la dynamique de l’Avent : joie de la venue du Seigneur.
• ARC 34-03 – « Lumière des hommes, nous marchons vers toi »
L’un des meilleurs chants pour un culte sur Jean 1. Thème central : Christ, lumière véritable.
• ARC 34-05 – « Ô lumière joyeuse »
Ancien hymne de l’Église primitive ; très adapté à la théologie de la lumière.
Pour la préparation du cœur / repentance
• ARC 14-08 – « Devant toi, je m’incline »
Beau cantique de soumission et d’humilité, parfait pour accompagner Jean-Baptiste disant : « Je ne suis pas le Christ. »
• ARC 31-10 – « Seigneur, que tous s’unissent »
Appel à l’unité et à la purification du cœur.
Pour la réponse à la Parole
• ARC 31-27 – « Ta Parole, Seigneur, est vérité »
Idéal après la prédication : lien entre témoignage, vérité, lumière.
• ARC 31-38 – « Parle, parle, Seigneur »
Très adapté à Jean 1 où la Parole s’incarne et se révèle.
• ARC 34-09 – « Christ est lumière »
Response-hymne sur le thème même du texte.
Pour la Sainte Cène (si célébrée)
• ARC 44-08 – « Pain de vie, corps du Seigneur »
Très christocentrique, centré sur la présence du Christ au milieu du peuple.
• ARC 44-03 – « À ton repas, Seigneur Jésus »
Simple, profond, parfaitement réformé.
Pour l’envoi / bénédiction
• ARC 31-24 – « Que la grâce de Dieu notre Père »
Bénédiction chantée très connue et fluide.
• ARC 31-25 – « Allez dans toutes les nations »
Correspond au thème du témoignage : comme Jean, l’Église est envoyée.
• ARC 34-17 – « Marche en la lumière »
Un cantique d’envoi magnifique, directement en lien avec Jean 1.
PROPOSITIONS DE PROGRAMMES COMPLETS
Si tu souhaites un déroulement prêt-à-chanter, voici un exemple cohérent :
Entrée : ARC 34-03 – Lumière des hommes
Psaume : Ps 27 – L’Éternel est ma lumière
Confession : ARC 14-08 – Devant toi je m’incline
Réponse à la Parole : ARC 31-27 – Ta Parole, Seigneur, est vérité
Sainte Cène (option) : ARC 44-08 – Pain de vie
Envoi : ARC 34-17 – Marche en la lumière
- Ésaïe 61.1-4, 8-11 NVS78P [1] L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, Car l’Éternel m’a donné l’onction. Il m’a envoyé pour porter de bonnes nouvelles à ceux qui sont humiliés ; Pour panser ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux captifs leur libération Et aux prisonniers leur élargissement ; [2] Pour proclamer une année favorable de la part de l’Éternel Et un jour de vengeance de notre Dieu ; Pour consoler tous ceux qui sont dans le deuil ; [3] Pour accorder à ceux de Sion qui sont dans le deuil, Pour leur donner de la splendeur au lieu de cendre, Une huile de joie au lieu du deuil, Un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu, Afin qu’on les appelle térébinthes de la justice, Plantation de l’Éternel, Pour servir à sa splendeur. [4] Ils rebâtiront sur d’anciennes ruines, Ils relèveront d’antiques décombres, Ils rénoveront des villes désertes, Dévastées pendant des générations. [8] Car moi, l’Éternel, j’aime le droit, Je hais la rapine avec la perversité ; Je rétribuerai fidèlement leur activité Et je conclurai avec eux une alliance éternelle. [9] Leur descendance sera connue parmi les nations Et leur progéniture parmi les peuples ; Tous ceux qui les verront reconnaîtront Qu’ils sont une descendance bénie de l’Éternel. [10] Je me réjouirai pleinement en l’Éternel, Mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu ; Car il m’a revêtu des vêtements du salut, Il m’a couvert du manteau de la justice, Comme le fiancé s’orne d’une parure tel un sacrificateur, Comme la fiancée se pare de ses atours. [11] En effet, comme la terre fait sortir son germe, Et comme un jardin fait germer ses semences, Ainsi le Seigneur, l’Éternel, fera germer la justice et la louange, En présence de toutes les nations. ↩︎
- 1 Thessaloniciens 5.16-24 NVS78P [16] Soyez toujours joyeux. [17] Priez sans cesse. [18] En toute circonstance, rendez grâces ; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Christ-Jésus. [19] N’éteignez pas l’Esprit ; [20] ne méprisez pas les prophéties ; [21] mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon ; [22] abstenez-vous du mal sous toutes ses formes. [23] Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers ; que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! [24] Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera. ↩︎
- Jean 1.6-8, 19-28 NVS78P [6] Il y eut un homme envoyé par Dieu, du nom de Jean. [7] Il vint comme témoin pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. [8] Il n’était pas la lumière, mais (il vint) pour rendre témoignage à la lumière. [19] Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites pour lui demander : [20] Toi, qui es-tu ? Il confessa sans le nier, il confessa : Moi, je ne suis pas le Christ. [21] Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? Es-tu Élie ? Et il dit : Je ne le suis pas. Es-tu le prophète ? Et il répondit : Non. [22] Ils lui dirent alors : Qui es-tu ? Afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés ; que dis-tu de toi-même ? [23] Il dit : Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur , comme a dit le prophète Ésaie. [24] Ceux qui avaient été envoyés étaient des Pharisiens. [25] Ils l’interrogèrent et lui dirent : Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es pas le Christ, ni Élie, ni le prophète ? Jean leur répondit : [26] Moi, je baptise dans l’eau ; au milieu de vous, il en est un que vous ne connaissez pas et qui vient après moi ; [27] je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. [28] Cela se passait à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait. ↩︎

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