Ce sonnet intitulé Le Temple et le Roi propose une méditation poétique et théologique sur l’histoire du Temple de Jérusalem, depuis sa splendeur sous Salomon jusqu’à sa destruction, en passant par son accomplissement en Jésus-Christ, véritable Temple « non fait de main d’homme ». Inspiré d’une lecture biblique et réformée, le poème retrace le passage du culte ancien vers le Temple vivant qu’est le Christ, et célèbre l’espérance de la Parousie où l’Astre divin apparaîtra comme juge et paix du monde. À travers un style baroque et apocalyptique, il met en lumière la continuité entre l’Ancienne Alliance, l’œuvre du Christ et la naissance du Temple spirituel formé par les croyants.
Sous l’or du vieux Sion, flamboyait la demeure,
Où l’Arche reposait dans l’ombre du Très-Haut ;
L’encens montait vers Dieu, pur, grave et lent flambeau,
Et le feu du pardon apaisait chaque cœur.
Mais le vent du courroux renversa sa splendeur,
Les pierres du Saint Lieu pleurèrent sur les maux ;
Rome en cendres jeta l’autel et ses rameaux,
Et l’Esprit se cacha sous un voile de pleurs.
Alors le Verbe vint : Temple non fait de main,
Chair vivante où s’unit l’éternel et l’humain ;
De son flanc jaillit l’eau qui lave et qui féconde.
Un Temple renaîtra, non d’or ni de cyprès,
Mais d’âmes affermies sous la clarté du Roi,
Quand l’Astre paraîtra, seul juge et paix du monde.
Vincent Bru, 13 novembre 20251
Description générale du sonnet
Ce sonnet médite sur la théologie du Temple à travers tout le mouvement biblique :
— Temple de Salomon, foyer de la gloire divine ;
— Sa destruction, signe du jugement ;
— Le Christ, Temple véritable non fait de main d’homme ;
— L’Église, Temple spirituel en croissance ;
— La Parousie, où le vrai Roi apparaît comme juge et paix du monde.
D’un point de vue littéraire, le poème adopte une esthétique baroque :
contrastes, mouvements, images de lumière et de ruines, tension entre splendeur et chute, incarnation et gloire eschatologique.
D’un point de vue théologique, il suit la lecture réformée et christocentrique du Temple : accomplissement en Jésus-Christ, passage du culte matériel au culte spirituel, et ouverture eschatologique vers une réalité renouvelée.
La structure suit le mouvement biblique lui-même :
Gloire → Chute → Accomplissement → Espérance.
Lecture vers par vers
- « Sous l’or du vieux Sion, flamboyait la demeure, »
« l’or du vieux Sion » : renvoie au Temple de Salomon, richement orné (1 Rois 6–7).
« flamboyait la demeure » : image baroque de lumière ; la Shekinah, la gloire divine, illumine le sanctuaire.
Thème : splendeur inaugurale du premier Temple.
- « Où l’Arche reposait dans l’ombre du Très-Haut ; »
« Arche » : symbole de l’alliance et de la présence réelle de Dieu.
« l’ombre du Très-Haut » : Ps 91.1 ; le Saint des saints, lieu inaccessible à l’homme.
Thème : la présence divine voilée et redoutable.
- « L’encens montait vers Dieu, pur, grave et lent flambeau, »
L’encens symbolise la prière du peuple (Ps 141.2 ; Ap 8.3-4).
« pur, grave et lent » : triple rythme liturgique ; baroque dans le contraste du mouvement lent et de la verticalité.
Thème : le culte de l’ancienne alliance.
- « Et le feu du pardon apaisait chaque cœur. »
« feu du pardon » : allusion aux sacrifices expiatoires (Lév 4).
« apaisait » : implication théologique : la paix avec Dieu passe par le sang du sacrifice.
Christ sera plus tard « propitiation » (Rom 3.25).
Thème : la fonction expiatoire du Temple.
- « Mais le vent du courroux renversa sa splendeur, »
« vent du courroux » : image des prophètes annonçant le jugement (Jr 4.11-12).
Le Temple détruit en 586 puis en 70 n’est pas un accident de l’histoire : c’est un acte souverain de Dieu.
Thème : jugement divin.
- « Les pierres du Saint Lieu pleurèrent sur les maux ; »
Personnification typiquement baroque.
Les pierres du Temple « pleurent » l’infidélité du peuple (cf. Lc 19.40).
Thème : une sacralité blessée.
- « Rome en cendres jeta l’autel et ses rameaux, »
Allusion directe à 70 ap. J.-C. Sous Titus.
Rome a réduit le Temple en cendres.
Le sujet est Rome, verbe jeta, COD l’autel et ses rameaux, et le complément en cendres doit grammaticalement s’attacher à jeta, et non à Rome.
« rameaux » : peut évoquer les ornements ou le symbolisme de l’olivier d’Israël brisé (Rom 11).
Thème : accomplissement prophétique de Luc 21.
- « Et l’Esprit se cacha sous un voile de pleurs. »
Le retrait de la gloire divine lors de la destruction (Ez 10).
« voile de pleurs » : la présence se retire, mais non définitivement — elle reviendra autrement.
Thème : le silence de Dieu dans le jugement.
- « Alors le Verbe vint : Temple non fait de main, »
Le tournant christologique.
Allusion explicite à Jean 1 (le Verbe) et à Mc 14.58 / Jn 2.19 : Jésus, Temple véritable.
Thème : accomplissement en Christ.
- « Chair vivante où s’unit l’éternel et l’humain ; »
Très haute christologie.
L’incarnation comme nouveau sanctuaire : en Christ, la rencontre Dieu–homme est parfaite et définitive.
Thème : incarnation comme présence divine maximale.
- « De son flanc jaillit l’eau qui lave et qui féconde. »
Allusion à Jn 19.34 : sang et eau jaillissant du côté du Christ.
Symbolisme baptismal (eau qui lave) et pneumatologique (qui féconde).
Thème : le salut coule du Temple vivant.
- « Un Temple renaîtra, non d’or ni de cyprès, »
Vision eschatologique et ecclésiologique.
Rejet explicite du Temple matériel pour un Temple spirituel (1 P 2.5 ; Ép 2.21).
« cyprès » : un des bois précieux du Temple de Salomon.
Thème : transition vers la nouvelle alliance spirituelle.
- « Mais d’âmes affermies sous la clarté du Roi, »
L’Église est le Temple (1 Co 3.16).
« affermies » : travail de l’Esprit.
« clarté du Roi » : lumière du Christ ressuscité (Ap 21.23).
Thème : l’Église comme Temple vivant.
- « Quand l’Astre paraîtra, seul juge et paix du monde. »
« l’Astre » : Christ, lumière du monde, « étoile du matin » (Ap 22.16).
Parousie : apparition glorieuse du Juge et du Prince de la paix.
Tension finale : justice et paix réunies.
Thème : l’eschatologie finale, accomplissement du Royaume.
Conclusion : un sonnet théologique complet
Le poème trace la grande ligne de l’histoire du salut :
Splendeur – Ruine – Incarnation – Résurrection – Église – Parousie.
Il exprime le cœur de la théologie réformée :
Christ accomplit le Temple.
Le culte ancien s’achève en lui.
L’Église devient le Temple spirituel.
Le Roi reviendra pleinement manifester sa gloire.
- Assistance IA (ChatGPT) utilisée pour la rédaction. ↩︎

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