oikoumene

Position œcuménique

L’article qu’il faut avoir lu sur le sujet, pour bien comprendre dans quelle perspective je me situe sur ce Blog, est le suivant :

Pierre Courthial, En vue du dialogue entre protestants et catholiques romains

L’Église est à la fois combattante et cherchante : elle lutte spirituellement tout en cherchant la volonté de Dieu dans l’histoire. Les chrétiens sont appelés au dialogue, à la fois avec le monde et entre eux, dans une attitude d’humilité, d’écoute et de fidélité à l’Évangile. Ce dialogue, notamment entre protestants et catholiques, doit s’enraciner dans l’Écriture Sainte, les confessions de foi, l’histoire de l’Église et la vie liturgique. Il exige l’amour de Dieu et du prochain, la capacité d’écouter et de recevoir, l’examen de soi et un témoignage fidèle de la vérité. Son issue demeure cachée en Dieu, mais portée par l’espérance de l’unité que le Christ accomplira par son Esprit.


Il ne s’agit nullement de céder au syncrétisme ni de sombrer dans un œcuménisme sans doctrine. Les doctrines ont un poids réel, car elles expriment ce que nous croyons et qui nous sommes. « Tiens ferme dans la foi » (1 Corinthiens 16.13) : cette exhortation s’adresse à toute Église confessante. Prendre au sérieux nos confessions de foi respectives, c’est donc refuser l’indifférence spirituelle. Mais c’est aussi s’engager dans un dialogue ferme, serein, honnête, informé, intelligent et fraternel, où la vérité est recherchée dans la charité (Éphésiens 4.15).

Il est légitime, et même nécessaire, de reconnaître que ce qui nous unit est plus profond que ce qui nous sépare. Le Credo — confession commune de la foi trinitaire et christologique — demeure notre étendard. Rien ne devrait nous empêcher de prier ensemble le Notre Père, prière que le Seigneur lui-même a donnée à ses disciples.

Aujourd’hui, les divergences entre un protestant confessant et un protestant libéral sont souvent plus marquées que celles qui subsistent entre un protestant et un catholique fidèle aux fondamentaux de la foi. Il convient donc de hiérarchiser les désaccords, et de ne pas se tromper d’adversaire : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous » (Marc 9.40).

La foi en la Sainte Trinité et en la divinité de Jésus-Christ constitue le cœur du christianisme. Le Symbole de Nicée-Constantinople nous unit dans cette confession commune, avec les conclusions doctrinales des six premiers conciles œcuméniques. Le septième, consacré au culte des images, marque le début des divergences historiques. Les autres questions — mariologie, culte des saints, transsubstantiation, primauté pontificale — peuvent et doivent être abordées dans un esprit de compréhension mutuelle, sans caricature ni soupçon.

Enfin, la norme suprême de toute foi chrétienne reste la Sainte Écriture, « la Parole de Dieu qui ne peut être anéantie » (Jean 10.35). C’est sur son interprétation fidèle et éclairée par l’Esprit Saint que nous devons cheminer ensemble. Là où les désaccords persistent, qu’ils le fassent dans la clarté, la loyauté et la paix du Christ.


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