13 novembre

Sonnet du 13 novembre

Le 13 novembre reste gravé dans la mémoire collective comme l’un des jours les plus sombres de l’histoire contemporaine de la France. Pour rendre hommage aux victimes des attentats de Paris, ce sonnet propose une méditation poétique mêlant symboles bibliques, réflexion sur le mal et espérance chrétienne. Il accompagne la cérémonie tenue sur la place Saint-Gervais, lieu emblématique de recueillement et de solidarité.


Sous les feux du malheur, Paris, vierge meurtrie,
Vit l’enfer déchaîné rugir dans ses faubourgs ;
L’homme, image de Dieu, devint bête en un jour,
Et le sang cria Dieu dans la nuit assombrie.

Les murs ont entendu la prière et le cri,
Les pleurs mêlés d’encens montaient aux tours du jour ;
Job s’assit dans la cendre, et l’aumônier, pourtour
De deuil et d’espérance, offrit l’eau et l’Esprit.

Mais du tombeau jaillit l’aurore fraternelle,
L’amour fit sa demeure au cœur des sentinelles,
Et la foi, tel David, reprit sa fronde et tint.

Car si Caïn s’exalte en faux prophète armé,
Que veille Abel, debout, témoin d’humanité,
Sous la croix du pardon, l’épée du séraphin.

Vincent Bru, 13 novembre 20251


Description générale

Le Sonnet du 13 novembre s’inscrit dans une tradition hugolienne : souffle lyrique, images grandioses, tension entre ténèbres et lumière. Le ton est baroque, c’est-à-dire contrasté, dramatique, mêlant chaos, ferveur spirituelle et espérance.

Le poème propose une relecture spirituelle des attentats du 13 novembre 2015 :

  • D’abord la violence brute,
  • Ensuite la compassion dans la nuit,
  • Enfin la résilience et l’espérance enracinées dans la foi chrétienne.

Le dernier tercet relie l’actualité à la symbolique biblique de Caïn et Abel, pour interpréter la violence terroriste comme une réactivation du meurtre ancien, mais aussi pour rappeler que le témoignage des innocents et la vigilance spirituelle demeurent.

La croix apparaît comme le signe ultime :

  • De pardon,
  • De résistance morale,
  • Et de victoire de la lumière.

II. Clés de lecture vers par vers

Quatrain 1 : la chute du monde dans la violence

« Sous les feux du malheur, Paris, vierge meurtrie, »

Paris est personnifié comme une vierge, symbole d’innocence profanée.
Le mot « feux » suggère à la fois les armes et l’enfer.
La ville subit un choc sacrilège.

« Vit l’enfer déchaîné rugir dans ses faubourgs ; »

L’image de l’enfer qui « rugit » évoque une bête infernale.
Hugo utilisait souvent ce type d’images pour représenter le mal social ou spirituel.
Les faubourgs deviennent le théâtre du chaos.

« L’homme, image de Dieu, devint bête en un jour, »

Allusion explicite à Genèse 1.27 (l’image de Dieu).
Le terrorisme défigure cette image : l’homme renonce à sa vocation divine.
Effet de chute brutale : « en un jour ».

« Et le sang cria Dieu dans la nuit assombrie. »

Référence directe à Genèse 4.10 : le sang d’Abel crie vers Dieu.
Le sang des victimes devient prière, témoignage et accusation.
Le vers oppose sang (mort) et Dieu (justice), dans la nuit.


Quatrain 2 : la prière dans la détresse, présence des ministres du réconfort

« Les murs ont entendu la prière et le cri, »

Image biblique des murs témoins (Isaïe 62, Habacuc 2.11).
Les lieux meurtris deviennent eux-mêmes mémoire.

« Les pleurs mêlés d’encens montaient aux tours du jour ; »

Mouvement ascendant : les pleurs deviennent prière, comme l’encens du Psaume 141.2.
« Tours du jour » : image hugolienne pour dire l’aube renaissante.

« Job s’assit dans la cendre, et l’aumônier, pourtour »

Job représente la souffrance innocente.
L’aumônier incarne la consolation : présence, écoute, soutien.
« Pourtour » = halo d’espérance et de deuil autour de lui.

« De deuil et d’espérance, offrit l’eau et l’Esprit. »

Allusion au baptême (Jean 3.5).
L’aumônier apporte symboliquement réconfort et résurrection intérieure.
Le vers résume la mission spirituelle dans la nuit.


Tercet 1 : la fraternité renaissante

« Mais du tombeau jaillit l’aurore fraternelle, »

Image de la résurrection appliquée à la société.
Les attentats n’étouffent pas la solidarité ; elle renaît.

« L’amour fit sa demeure au cœur des sentinelles, »

Les sentinelles représentent les militaires, policiers, soignants, aumôniers.
Ils veillent par amour, non par haine.
Allusion indirecte au « plus grand amour » (Jean 15.13).

« Et la foi, tel David, reprit sa fronde et tint. »

David affrontant Goliath symbolise la foi face au mal géant.
La fronde représente la résistance spirituelle, non violente mais courageuse.


Tercet 2 : discernement, vigilance et pardon

« Car si Caïn s’exalte en faux prophète armé, »

Caïn symbolise la violence meurtrière.
« Faux prophète » désigne ceux qui utilisent la religion pour légitimer la mort.
Allusion à Matthieu 7.15 ; accent mis sur la perversion religieuse.

« Que veille Abel, debout, témoin d’humanité, »

Abel, innocent assassiné, figure du Christ.
Il veille : sa mémoire engage à la justice.
« Témoin d’humanité » = vocation morale et spirituelle du juste.

« Sous la croix du pardon, l’épée du séraphin. »

Deux symboles réunis :

  • La croix = pardon, miséricorde, victoire douce.
  • L’épée du séraphin (Genèse 3.24) = vigilance, défense du bien.

Le vers exprime l’équilibre chrétien :
pardon sans naïveté, vigilance sans haine.


  1. Assistance IA (ChatGPT) utilisée pour la rédaction. ↩︎

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